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Colza, blé : tenez-vous prêts pour les traitements en sortie d’hiver

Colza, blé : tenez-vous prêts pour les traitements en sortie d’hiver

L’hiver n’est pas encore terminé mais déjà, la reprise de végétation dans les parcelles de colza et de blé s’amorce. L’heure de dresser un état des lieux de la vigueur des cultures et du salissement des champs. Une période également propice pour mettre en place les pièges afin de surveiller l’arrivée des premiers ravageurs du colza et blé. Une fois la remontée des températures engagée, tout va s’accélérer.

Comme à l’automne, la palette de ravageurs colza à surveiller dans les parcelles est large au printemps. Les premiers à faire leur apparition : le charançon de la tige du colza. L’observation doit débuter dès la reprise de végétation et se poursuivre jusqu’à la fin de la montaison : notamment si la température maximale journalière dépasse les 9°C. La pose de cuvettes jaunes facilite le suivi de l’arrivée des premiers insectes. L’intervention insecticide doit avoir lieu dans les huit jours qui suivent les premières captures. Attention toutefois à ce que la portance dans les champs permette l’entrée des engins. Une importance est portée aux prévisions météo. D'après l’institut technique Terres Inovia, on peut utiliser un pyréthrinoïde classique en « ine » : alphamethrine, cypermethrine, deltamethrine, gammacyhalothrine, lambdacyhalothrine.

période de surveillance et d-intervention au printemps
Source : Terres Inovia

Ravageurs colza : l’indispensable cuvette jaune

Outil indispensable des producteurs de colza : la cuvette jaune ! Ce piège doit être opérationnel dès la fin du mois de janvier pour repérer les premiers vols d’insectes. Positionnée juste au-dessus de la végétation, elle reste, de par sa couleur, attractive. La cuvette doit être remplie d’un litre d’eau et de quelques gouttes de produit vaisselle, sans odeur : une stratégie qui empêchera les insectes de flotter. Les cuvettes doivent ensuite être relevées au moins une fois par semaine, pour suivre la croissance des cultures. Ne pas hésiter à filtrer les insectes et à les déposer sur un papier absorbant pour faciliter leur identification.

Méligèthes, ne chercher pas à les éradiquer !

La lutte contre un autre des ravageurs colza, les méligèthes, est particulière car l’enjeu est ici de maintenir les populations à un niveau tolérable pour que la floraison puisse s’engager sans retard important. Le seuil d’intervention dépend dès lors de la vigueur du colza et du stade auquel sont repérés les premiers insectes.

Contrairement aux charançons de la tige du colza, les méligèthes sont résistantes aux pyréthrinoïdes en « ine ». En revanche, le taufluvinate et l’étofenprox restent efficaces. Pour préserver leur durabilité, n’hésitez pas à alterner les modes d’action si plusieurs insecticides sont nécessaires au cours de la même campagne. En cas de risque avéré de présence simultanée du charançon et du méligèthe, il est possible d'avoir recours à l’étofenprox (Trebon 30EC). Il est également indiqué d'éviter d’intervenir dès que les premières fleurs apparaissent. Quant à la préparation de la bouillie, on peut prévoir au moins 200 l d’eau/ha, en évitant les trop bas volumes inférieurs à 100 l/ha.

méligèthes sur colza
Face aux attaques de méligèthes, le colza dispose de très bonnes capacités de compensation

Hivers doux, risque pucerons maximal sur colza

La surveillance des pucerons doit débuter dès la reprise de la végétation et ce, notamment si l’hiver a été doux. Une fois la dessication des colzas démarrée, le risque devient moindre : les pucerons ne trouvant alors pas assez de nourriture dans les plantes pour se rassasier. Plus que le nombre de colonies de pucerons, c’est la vitesse d’évolution de ces populations au fil des jours qui doit sonner l’alerte. Si le pourcentage de plantes touchées grimpe rapidement, alors il est temps d’envisager une stratégie de lutte. Ces ravageurs du colza regroupés sous forme de foyers pourront faire l’objet d’un traitement ciblé.   En cas de forte infestation et de présence de manchons, il est possible que les pyréthrinoïdes autorisés ne soient pas assez efficaces. L’institut Terres Inovia indique la possibilité d’opter pour une spécialité comme Mavrik Jet, associant pirimicarbe et tau-fluvalinate, utilisable en floraison et lors de production d'exsudats. Avant floraison et en l'absence d'exsudats, Karaté K est aussi une option possible. Dans les deux cas, l’absence de pollinisateurs avant toute application est un élément à surveiller.



Charançons des siliques, commencez par observer les bords de parcelles

Dès que les températures dépassent les 15°C, le risque charançon des siliques augmente : la surveillance des parcelles doit débuter dès le stade E (boutons séparés) et se poursuivre jusqu’au stade G4 (apparition des premières siliques bosselées). La consultation des bulletins de santé du végétal, édités dans chaque région de production, permet de suivre l’arrivée des premiers charançons et d’alerter sur la nécessité d’aller ausculter ses propres parcelles. Généralement, ces ravageurs du colza pénètrent dans les colzas par les bordures de champ : un traitement uniquement en périphérie peut alors parfois suffire. Dans le cas contraire, déclencher une intervention si le seuil de 1 charançon pour 2 plantes est atteint. Même si la nuisibilité du charançon des siliques est au final assez faible, son contrôle permet de limiter les infestations ultérieures de cécidomyies dont les larves provoquent l’éclatement des siliques et pour lesquelles, aucune solution insecticide n’est disponible.


Prendre soin des auxiliaires...

Dame nature est bien faite ! En effet, il existe de nombreux ennemis naturels des ravageurs du colza : coccinelles, syrphes, chrysopes, parasitoïdes, micro-hyménoptères... La présence de ces auxiliaires peut parfois suffire à contrôler les populations de parasites. Comment les protéger ? En observant les cultures, avant de sortir le pulvérisateur, pour vérifier qu’ils ne sont pas déjà au travail. La préservation d’espaces semi-naturels (haies, jachères fleuries, fossés...) offre gîte et couvert à ces insectes utiles.  Pour en savoir plus, le site arena compile toutes les données pour observer, comprendre, piloter et échanger sur les régulations naturelles.


... et des pollinisateurs

La réglementation interdit, pendant les périodes de floraison et de production d’exsudats, toute application d’insecticide et d’acaricide sur les cultures visitées par les pollinisateurs. Seules les spécialités présentant la mention abeille sont autorisées. L’AMM (autorisation de mise sur le marché) doit alors préciser si le produit est autorisé en floraison et/ou au cours des périodes d’exsudats. Pour éviter tout risque de traitement à un moment où les abeilles pourraient butiner les colzas, il est dit de traiter les cultures dans les trois heures avant ou après le coucher du soleil. Enfin, durant la période de floraison, il est interdit de mélanger pyréthrinoïdes et triazoles ou imidazoles. Si leur usage est indispensable, appliquez-les alors à 24 h d’intervalle en commençant par la pyréthrinoïde.

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Sur blé, les désherbages de rattrapage, souvent incontournables

En sortie d’hiver, les parcelles de blé tendre peuvent être sales. En cause, un désherbage à l’automne pas ou peu assez efficace et des conditions hivernales propices au développement des adventices.

Pas d’inquiétude, des solutions de rattrapage existent. Pour les graminées automnales du type brome, ray-grass ou vulpin, il semble en revanche trop tard : leur contrôle devant intervenir dès l’automne avec des herbicides racinaires et/ou en hiver avec des herbicides foliaires. Mais pour les dicotylédones aux levées échelonnées ou tardives comme le gaillet, le séneçon, le coquelicot ou les renouées, le choix des matières actives et des doses devra être adapté aux adventices présentes et à leur stade de développement. Dans ce cas, bien vérifier les stades d’application recommandés. Pour des adventices développés, il est possible de choisir des produits à base de fluroxypyr qui seront plus efficaces que des spécialités à base d'inhibiteurs de l'ALS. Pour cibler le vulpin, l’utilisation de sulfonylurées est indispensable sur sol frais pour favoriser l’absorption racinaire. En condition de stress hydrique, les sulfonylurées peuvent se trouver en situation d’échec. 

désherbage des blés
En sortie d’hiver, un désherbage de rattrapage peut être nécessaire sur céréales. Privilégier les interventions précoces, non seulement pour limiter rapidement la concurrence des adventices, mais aussi pour optimiser la fertilisation.

Désherber avant de fertiliser

Même au printemps, l’enjeu est d’intervenir précocement, pour cibler des adventices jeunes et lever ainsi au plus vite leur concurrence. L’enjeu est aussi de nettoyer la parcelle avant les premiers apports d’azote pour que la fertilisation ne profite qu’aux céréales en place. Les essais menés par l’institut technique Arvalis le prouvent : un désherbage appliqué à l’automne ou au moment du 1er apport d’azote est plus efficace et préserve davantage le rendement qu’un traitement réalisé à posteriori.

Désherbages tardifs, attention aux DAR...

Au-delà du stade 2 nœuds, le nombre de spécialités herbicides applicables sur blé tendre est assez limité, sauf pour quelques dicotylédones printanières et vivaces. L’étiquette de certains produits mentionne un DAR, Délai avant récolte à respecter, exprimé en jours. Arvalis publie sur son site internet la liste de tous les produits utilisables après le stade 2 nœuds des céréales.

... et aux conditions climatiques

Fortes amplitudes thermiques et désherbage ne font pas bon ménage. L’association des deux peut conduire à des phytotoxicités sur les cultures. Si la météo prévoit des températures inférieures à -2°C ou avec une amplitude supérieure à 15°C dans les cinq jours encadrant le désherbage, mieux vaut alors reporter le traitement.


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Pour bien démarrer les traitements en fin d’hiver, attention à l’état du pulvé !

L’arrivée des premiers traitements en sortie d’hiver est l’occasion de faire un tour d’horizon du pulvérisateur pour vérifier que tout est en ordre avant le rush du printemps. Rappelons tout d’abord que la mise hors-gel préalable en fin de saison est une étape indispensable pour préserver l’état du matériel. Il est préférable pour cela d’utiliser un produit antigel spécifique, plutôt que de l’azote liquide qui risque sur le long terme de créer de la corrosion.

Voici un rappel des étapes à suivre et des points de vigilance :

  • Commencer par une inspection visuelle pour repérer les traces de fuites ou les flexibles fendus.

  • Déplier ensuite la rampe pour vérifier que l’hydraulique fonctionne bien et rechercher aussi d’éventuelles fuites d’huile. C’est l’occasion de graisser les axes et de vérifier que toutes les butées sont correctement réglées. Attention par exemple aux contre-écrous qui parfois se desserrent avec le temps. Inspecter aussi l’état des dispositifs de sécurité de bout de rampes qui sont souvent mis à rudes épreuves.

  • Le redémarrage peut alors débuter : l’agriculteur récupère d’abord le produit antigel puis rince le circuit à l’eau claire. Il faut contrôler à poste fixe le bon fonctionnement des vannes qui pilotent chaque section et vérifier visuellement que les buses fournissent un jet régulier. Il est fréquent en effet que des résidus se déposent dans le circuit en hiver et viennent ensuite colmater les filtres ou les buses.

  • Inspecter ensuite l’état de l’incorporateur et s’assurer que le rince-bidon fonctionne bien.

  • Vérifier enfin la pression des pneumatiques et le nombre d’heures de travail restant à effectuer avant la vidange moteur s’il s’agit d’un automoteur.

  • Le matériel est alors prêt pour une nouvelle saison.


Les informations délivrées dans la fiche offrent une connaissance générale des maladies et des ravageurs et des solutions à envisager. Elles ne peuvent remplacer une observation adaptée des parcelles afin de bien identifier ses caractéristiques propres et la réalité des maladies.

Crédit photo Adobe Stock.

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