Dans un contexte de changements climatiques complexes et avec la sécheresse de l’été 2022, diversifier son assolement devient essentiel pour sécuriser ses revenus. Ainsi, intégrer dans sa rotation le sorgho, culture plus résiliente face au stress hydrique, est une carte intéressante à jouer.
SEMIS : AVEC LE SORGHO, SEMER TÔT, C’EST PERDRE DU TEMPS !
De manière générale, le mois de mai est le plus adapté au semis du sorgho dans un sol réchauffé, à plus de 12°C. Sur la zone sud, il est possible de semer à partir du 20 avril, et jusqu’en juin pour une culture en dérobé avec des variétés très précoces. Dans les régions plus fraîches ou continentales, un semis à partir du 15 mai est recommandé afin d’éviter les coups de froids nocturnes.
La densité de semis s’adapte à la variété et au potentiel de rendement : plus une variété est précoce, plus son indice foliaire et son nombre de grains par panicule sont faibles. Les variétés très précoces nécessitent donc une densité de peuplement plus élevée que les variétés tardives. Le potentiel de la culture étant supérieur en sols profonds et en conditions irriguées, un nombre de plantes plus important sera bien valorisé et permettra de maximiser le rendement.
DESHERBAGE : UNE LEVEE REUSSIE LIMITE LES INTERVENTIONS
Le spectre d’action des désherbants autorisés en prélevée / post-semis est principalement anti dicotylédones, même s’ils agissent sur quelques graminées estivales (panic pied de coq, sectaire sp. et digitaire sanguine). Il existe également un safeneur (traitement de semences) nommé CONCEP C, qui joue le rôle de phytoprotecteur contre les risques de toxicité des désherbants à base de S-Métolachlore, permettant de les utiliser en prélevée / post-semis.
La post-levée précoce (stade 3 feuilles) reste le stade clé pour le désherbage chimique du sorgho. L’objectif est d’intervenir sur les graminées avant et en cours de levée et les dicotylédones classiques. Pour une meilleure efficacité, appliquer le traitement sur un sol légèrement humide.
La post-levée (stade 4-8 feuilles) est un traitement de rattrapage qui vise essentiellement les dicotylédones, annuelles et vivaces, et nécessite une levée groupée des adventices. La meilleure efficacité sera obtenue avec une hygrométrie favorable (> 70%) et une température douce (10 à 25°C) au moment de l’application et pendant les 48 heures la suivant.
En complément ou en remplacement du désherbage chimique, le sorgho est une culture particulièrement adaptée au désherbage mécanique. La culture est assez sensible à la concurrence des adventices, en particulier pendant la période d’installation de la culture. Passé le stade 6-8 feuilles, le pouvoir couvrant du sorgho limite par lui-même la propagation des mauvaises herbes.
FERTILISATION : LA FORCE DU SORGHO EST AUSSI SON FAIBLE BESOIN DE FERTILISATION
Grâce à son système racinaire puissant et profond, le sorgho a une grande capacité à prélever dans le sol les éléments nutritifs. Comme pour toute culture, les besoins unitaires en azote dépendent de l’objectif de rendement et des reliquats présents sur la parcelle. Dans les sols pauvres, un apport de P et K au semis est conseillé.
IRRIGATION : ÉVITER LE STRESS HYDRIQUE ENTRE GONFLEMENT ET EPIAISON
Les besoins en eau du sorgho sont faibles (400 à 500 mm) et son système racinaire puissant va puiser l’eau du sol avec efficacité. Mais la plante reste sensible à un déficit hydrique entre les stades gonflement et grain laiteux. Avec 1 à 4 tours d’eau de 30 à 40 mm bien positionnés, le gain de rendement obtenu est important et le potentiel maximal de la culture est atteint.
RECOLTE : AUCUN EQUIPEMENT SPECIAL, LE MATERIEL CLASSIQUE LUI VA BIEN
La maturité physiologique du sorgho est atteinte à 35% d’humidité du grain, mais il convient d’attendre la dessiccation de ce dernier pour récolter dans de bonnes conditions, généralement entre 16 et 22% d’humidité. Aucun équipement spécifique n’est nécessaire pour la récolte du sorgho qui s’effectue avec une moissonneuse-batteuse équipée comme pour d’autres cultures (céréales à paille…). La vitesse de battage est à adapter selon le taux d’humidité du grain.
Pour récolter au bon stade, croquer le grain reste un excellent indicateur ! Et pour avoir le meilleur aperçu de l’état général de maturité, il est nécessaire de tester les grains du milieu de la panicule. Un grain craquant sous la dent signifie que la parcelle est prête à être récoltée. Une particularité : n’attendez pas que la plante entière soit sèche, le feuillage du sorgho reste vert même quand le grain est mûr !
CONSERVER LA QUALITE DES GRAINES
La graine de sorgho doit être conservée à moins de 15% d’humidité, au-delà sa qualité peut s’altérer. Si la récolte s’est faite à une humidité supérieure, ventiler ou sécher les graines pour les ramener rapidement à ce seuil. Pendant le stockage, ventiler régulièrement les graines pour les maintenir à moins de 15% d’humidité.
Cet article a été rédigé et illustré par notre partenaire. La rédaction d’aladin.farm n'a pas participé à sa production ni aux choix des visuels.
Pour plus d’informations sur ce fournisseur et ses produits, contactez vos référents en coopérative/négoce.
