Depuis l’utilisation ancestrale des algues comme amendement des sols jusqu’aux biostimulants d’aujourd’hui, les connaissances scientifiques et les méthodes de traitement de cette ressource naturelle et renouvelable ont largement progressé.
Les spécialités à base d’algues représentent environ un quart des biostimulants mis sur le marché à travers le monde. Utilisée depuis des décennies, cette ressource renouvelable issue des océans n’a pourtant pas fini de révéler ses secrets. Les chercheurs peuvent désormais identifier plus précisément l’impact de certaines substances actives à différents stades de croissance des cultures.
Brunes, rouges et vertes
Les principales algues utilisées en agriculture sont les algues brunes (avec les espèces majoritaires Laminaria, Ascophyllum et Ecklonia). Dans une moindre mesure, les algues rouges (ou rhodophytes) et les algues vertes (ou chlorophytes) sont également utilisées. Aujourd’hui, les macroalgues collectées en Europe pour l’industrie des biostimulants sont quasi exclusivement issues de prélèvements raisonnés dans le milieu naturel, au travers de l’exploitation de champs d’algues ou par la collecte d’algues échouées.
Quelles sont les molécules d’intérêt contenues dans les algues ?
Les travaux scientifiques sur le mode d’action des extraits d’algues mettent en évidence la diversité des composés actifs d’intérêt pour les plantes cultivées. Par exemple :
des polysaccharides sulfatés, tels que les fucoïdanes, les ulvanes ou les carraghénanes ;
du potassium,
des oligoéléments,
des stérols,
des acides aminés,
des bétaïnes,
des polyphénols,
des métabolites secondaires,
des hormones.
Les polysaccharides sulfatés marins notamment font l’objet de recherches approfondies. En effet, comme ils sont spécifiques aux algues, les cultures ne les reconnaissent pas et elles activent alors en leur présence une réaction immunitaire qui améliore leur résistance au stress ou aux maladies.
L’extraction des actifs : un savoir-faire à maîtriser
Le défi des producteurs de biostimulants à base d’algues consiste à extraire et à préserver la bioactivité des molécules afin de maximiser l’effet biostimulant sur les plantes et les sols.
Les procédés industriels mis en œuvre afin d’extraire les actifs des algues peuvent être :
la pression mécanique à froid ou à chaud, à partir d’une matière fraichement collectée, ou réhumidifiée si les algues sont préalablement séchées. Ce procédé est utilisé pour obtenir un jus qui est ensuite filtré et concentré.
le fractionnement ou l’hydrolyse, qui permettent de récupérer d’autres actifs.
La diversité des procédés d’extraction ainsi que la formulation conditionnent la composition, les modes d’actions et l’efficacité des produits présents sur le marché.
Quels sont les effets des extraits d’algues sur les sols et les plantes ?
Les biostimulants à base d’algues agissent par différents mécanismes, notamment ceux déterminant la résistance aux stress abiotiques, la photosynthèse et la croissance végétative.
Par exemple, en situation de stress, ils améliorent :
l’osmorégulation à l’intérieur de la plante,
la synthèse d’acide abscissique contrôlant la fermeture des stomates,
l’activation de molécules de protection contre les dérivés réactifs de l’oxygène.
Au niveau du sol, ils améliorent la disponibilité des éléments nutritifs et leur assimilation par la plante.
Possiblement associés à des oligo ou macro-éléments, les extraits d’algues renforcent la santé des cultures et des sols en combinant une activité nutritionnelle et biologique.
Cet article a été rédigé et illustré par notre partenaire. La rédaction d’aladin.farm n'a pas participé à sa production ni aux choix des visuels.
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