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Comment composer la ration de son méthaniseur ?

adeline haumontAdeline Haumont, ingénieure chargée de mission Biogaz à l'association Aile

Trouver la bonne ration pour un méthaniseur demande réflexion, entre disponibilité, coût et pouvoir méthanogène. Le point avec Adeline Haumont, ingénieure chargée de mission Biogaz à l'association Aile(1).

Comment composer la ration de son méthaniseur ?

Premièrement, il faut regarder ce qui est disponible sur la ferme. Y a-t-il des effluents d’élevage ? Quels volumes disponibles ? Y a-t-il des cultures intermédiaires ? GRDF a mis en place Esti’métha(2), un outil en ligne qui permet d’estimer le potentiel de production de biométhane. Ensuite, il y a deux stratégies : soit on peut partir seul, soit les approvisionnements ne sont pas suffisants, et on peut en discuter avec ses voisins, la Cuma, ou encore la coopérative, pour des issues de céréales par exemple. Tout dépend des exploitations et des habitudes de chacun. Sur les bilans que nous avons réalisés sur les installations en fonctionnement, on a vu que les projets collectifs sont beaucoup moins dépendants des cultures, avec plus d’effluents d’élevages. Quant aux cultures alimentaires, un décret(3) limite leur part à 15 % dans les intrants du méthaniseur. En résumé, il faut que le coût soit acceptable, et les approvisionnements sécurisés.

C’est donc le facteur économique qui guide le choix ? Y a-t-il des freins techniques ?

Oui, même s’il existe des freins biologiques. Par exemple, mettre 100 % d’effluents de volaille est compliqué. Ou, sachant que la très grande majorité des méthaniseurs sont de type  « infiniment mélangé », la part de matière sèche peut être limitante.

Faut-il prendre des précautions particulières en terme sanitaire pour les déchets verts et agroalimentaires ?

Il faut faire attention à la qualité du produit, parfois on peut trouver des indésirables, comme des morceaux de plastique. Tout dépend de la source : par exemple en agroalimentaire, la qualité est constante. Et pour traiter certains déchets, comme provenant de cantines, il faut des compétences particulières, avec un méthaniseur adapté. Mais je ne dis pas que c’est impossible pour un agriculteur : Agrivalor(4), dans l’Est, s’est spécialisé dans les déchets alimentaires par exemple.

Comment se prémunir de pénuries ?

Pour les approvisionnements extérieurs, attention à prévoir une roue de secours si on perd le gisement. Pour les cultures, il faut prévoir un stock suffisant, pour parer à des baisses de rendement, par exemple en cas de sécheresse. Et pour les projets collectifs, réfléchir aux conditions de départ d’un associé, et pour retrouver quelqu’un.

Une concurrence sur les appros hors agricoles pour les unités de méthanisation Auparavant très présents dans les projets de méthaniseurs, les approvisionnements tels que les déchets verts, de silos, ou d’industries agroalimentaires se font plus rares. En cause, des installations qui se multiplient, avec une ressource finie. « Il y a encore quelques années, c’était une voie privilégiée, maintenant c’est moins facile à capter, même si on en voit toujours », observe Adeline Haumont. Certains agriculteurs méthaniseurs se voient même contraints désormais de payer pour les déchets, là où quelques années auparavant ils étaient payés pour les traiter.

(1)https://www.aile.asso.fr/presentation/?lang=fr (2)https://projet-methanisation.grdf.fr/tester-mon-potentiel/estimez-votre-potentiel-de-production-de-biomethane (3)https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000032855125&dateTexte=&categorieLien=id (4)https://agrivalor.eu/notre-entreprise/


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Les informations généralistes contenues dans cet article ne sauraient remplacer un diagnostic personnalisé des parcelles.

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