1. Accueil
  2. Toutes les actualités agricoles
  3. Identifier les stades du blé d'hiver
les semences
les céréales à paille

Identifier les stades du blé d'hiver

Identifier les stades du blé d'hiver

Savoir repérer les différents stades du blé et des céréales, c’est se prémunir contre les risques de maladies et d’attaques de ravageurs. Bien identifier les symptômes permet d’intervenir au bon moment et de façon optimale sur vos céréales. C’est donc un moyen de limiter le risque, mais également de réduire les traitements. Exemple avec les stades du blé tendre d’hiver.

Stades du BTH
Les différents stades du blé tendre d'hiver - Source Arvalis-Institut du Végétal

Levée, début tallage et mi-tallage : les premières interventions sur vos céréales

Dans les toutes premières phases de développement des céréales à paille, on observe la croissance en comptant le nombre de feuilles émises. Le moment où la céréale commence à sortir de terre, c’est-à-dire avant l’émission de la première feuille, constitue la phase importante du cycle. C’est avant ce stade que l’on peut intervenir pour un désherbage de post-semis pré-levée. Quand la troisième feuille sort, une talle est en train d’apparaitre : c’est le début du stade tallage. Nous sommes à mi-tallage lorsqu’il y a deux tiges plus le maître brin.

Entre mi-janvier et fin février, il est important de positionner les herbicides de sortie d’hiver. C’est au stade de mi-tallage qu’il est convenu de gérer les vulpins et autres graminées, ainsi que les dicotylédones annuelles. La fin de tallage se situe à 4 ou 5 talles selon les variétés. Ce stade du blé se repère assez facilement : on ne voit plus l’inter-rang. C’est pour cela qu’il est conseillé de désherber avant le stade fin-tallage, car après, le blé fait un effet ‘parapluie’, protégeant certaines feuilles d’adventices qui ne seront pas touchées par les herbicides foliaires.

>> Les semences de céréales à paille sur aladin.farm


Au stade de fin tallage, on décèle les premiers besoins en azote

A partir du stade fin tallage, il faut observer avec attention. Selon le climat, le précédent cultural, la variété ou encore le travail du sol, les besoins de la plante varient. Mais certains blés peuvent commencer à avoir faim, ils se mettent à jaunir, le moment est alors venu d’un premier apport de fertilisation. Mais attention, un blé peut être jauni simplement à cause d’un excès d’eau. La méthode de la bande double densité (BDD) est efficace pour savoir si l’intervention est nécessaire : cela consiste, au moment de l’implantation, à semer en double densité sur une bande. C’est là, sur cette zone, que les premiers besoins s’exprimeront. Si cette bande commence à jaunir, c’est le moment de commencer la fertilisation azotée (de l’ordre de 40 unités d’azote par hectare), avant le stade épi 1cm. « c’est l’en-cas de 10h du matin », métaphorise Samuel Guis, ingénieur grandes cultures à la Chambre d’agriculture des Pays-de-la-Loire. Le déjeuner du midi, ce sera pour le stade épi 1cm.


Le stade épi 1 cm, le moment de nourrir le blé

Il est absolument essentiel de bien identifier ce stade qui symbolise le passage entre la phase de tallage et celle de la montaison où les plantes sont particulièrement sensibles aux aléas climatiques. Pour reconnaître le stade épi 1 cm, il faut marcher dans la parcelle, arracher quinze à vingt pieds de façon aléatoire puis sortir du champ. À l’aide d’un cutter, l’opération consiste alors à prendre chacun des maîtres-brins et les couper de bas en haut sur toute leur longueur pour en observer l’intérieur. Il faut ensuite mesurer la distance entre le plateau de tallage (où les racines sont accrochées) et le sommet de l’épi en train de se former. Cette distance, à ce stade, est d’un centimètre. L’épi, lui, ne mesure encore que deux à trois millimètres. Mais en deux mois, la culture va passer d’environ une tonne à dix voire quinze tonnes de matière sèche à l’hectare à la floraison. Elle va absorber 150kg d’azote voire davantage. Il faut donc accompagner cette croissance.

Rater ce stade, c’est prendre le risque de perdre du rendement en nombre de tiges et nombre de grains. Sur sols sableux, l’apport d’azote peut être fractionné en deux passages, juste avant le stade épi 1 cm puis deux semaines après, cela permet d’éviter un lessivage de l’azote en cas de fortes pluies.

C’est aussi autour de ce stade que peuvent être appliqués les premiers régulateurs de croissance si nécessaire. Généralement, ce sont des spécialités à base de chlorméquat, elles agissent sur l’allongement des premiers entre-nœuds de la tige, ce qui permet de la renforcer.

Stade blé 1 cm
Stade épi 1 cm, Arvalis-Institut du Végétal

Au stade deux nœuds, on surveille les maladies foliaires

Au cours de l’élongation de la tige principale, plusieurs stades du blé sont à observer. Le stade deux nœuds est important à la fois pour la stratégie de fertilisation et pour la surveillance de maladies foliaires : rouille jaune et surtout septoriose, principale maladie observée sur blé tendre (pour les Pays de Loire). Cette maladie contamine d’abord les feuilles basses avant de gagner progressivement les étages supérieurs, au fil des épisodes de pluies. Elle se repère par des taches aux contours assez sombres dans lesquelles on identifie des petits points noirs.

Le stade deux nœuds est atteint lorsque la distance entre le plateau de tallage et le sommet de l’épi s’étend sur six à douze centimètres. En général, il suffit de presser la tige entre les doigts pour sentir les deux nœuds, mais ce n’est pas le cas pour toutes les variétés. Au stade deux nœuds, deuxième feuille définitive est en train de sortir. Le stade suivant, "dernière feuille pointante" (DFP) arrivera et sera important dans la stratégie de protection contre les maladies. « La feuille numéro un joue à 80-90% sur le rendement », rappelle Samuel Guis. Elle doit donc être parfaitement saine. Les feuilles deux et trois, elles, ne comptent que pour 10 à 20% maximum du rendement. Si elles ont un peu de tâches, ce n’est donc pas trop grave.

À la dernière feuille étalée, une feuille peut en cacher une autre

Au stade de la dernière feuille étalée, on positionne le premier traitement fongicide, s’il n’y en a pas eu avant. La tige est totalement allongée. Attention, selon les années, il n’y a pas forcément le même nombre de feuilles. Couper la tige en deux permet de s’assurer que c’est bien la dernière feuille qui est en train de sortir. C’est important, car si l’on intervient alors qu’il reste une feuille, elle n’est pas protégée « alors qu’elle réalise 90% du rendement ».

Le stade gonflement, qui arrive très rapidement après, est atteint quand l’épi a franchi l’avant-dernière feuille et gonfle la gaine de la dernière. Il se repère assez facilement par cette boursouflure de la tige. Lorsque l’on ouvre le maître-brin, il n’y a plus d’autres feuilles à sortir, autour de l’épi. C’est le dernier moment pour refaire un apport d’azote, si l’on veut « faire de la protéine ».

>> Découvrez les engrais azotés disponibles sur aladin.farm


À la floraison, surveillons la fusariose

Au moment de l’épiaison, lorsque l’épi sort de la tige, il ne reste plus grand chose à faire si ce n’est scruter éventuellement les pucerons ou les cécidomyies (petits moucherons). À la floraison, stade qui s’étale sur environ une semaine, il s’agit de surveiller d’éventuels risques de fusariose, selon la variété, le précédent cultural, le travail du sol et la météo. Pour cela, il faut regarder l’épi, au centre duquel les premières étamines sortent. Le traitement fongicide doit se faire dans les trois jours, si besoin.

A la maturation du grain, attention aux pucerons

Lors de la maturation du grain, il faut disséquer l’épi et écraser le grain. Au stade laiteux, le grain a atteint sa taille finale. Il est encore vert et quand on l’écrase, un jus laiteux en sort. Cela permet de vérifier que la fécondation s’est bien faite, que le grain se remplit correctement et surtout qu’il n’y a pas de puceron. Au stade pâteux, le grain commence à jaunir, l’eau a été éliminée, il s’écrase plus difficilement en formant une pâte. Il ne reste plus qu’à attendre qu’il murisse, que l’humidité de la plante diminue. Le seul risque désormais est climatique : pluie, vent, grêle. Le moment est venu de vérifier la moissonneuse-batteuse.


Partager la page