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Les clés pour piloter la fertilisation azotée des blés

Comme tout apport d’intrant, celui d’azote doit se raisonner. Quelle dose apporter sur blés? À quel stade ? Sous quelle forme ? Pour quel impact ? Comment optimiser le rendement tout en jouant la carte ‘protéines’ ? Voici quelques clés pour mieux comprendre l’enjeu d’une fertilisation azotée ajustée.

En matière de fertilisation azotée sur blés, tout commence par un calcul des quantités d’azote dont la plante aura besoin pour assurer sa croissance. La dose totale est définie selon la méthode du bilan prévisionnel. Pour faire simple, elle correspond à la différence entre les besoins de la plante et les fournitures du sol en azote. Pour estimer ces dernières, l’enjeu est de quantifier le reliquat d’azote en sortie d’hiver de la parcelle, tout en tenant compte de l’azote déjà absorbé par la plante durant l’hiver et de la minéralisation des résidus de la culture précédente. Quant aux besoins de la culture, ils dépendent de l’objectif de rendement et de la variété choisie. Ils sont en moyenne de 3 Kg d’azote par quintal produit.


Fractionner l’azote, c’est gagner sur vos blés !

Faibles en début de cycle, les besoins en azote du blé augmentent sensiblement à partir de la montaison pour atteindre un pic entre le stade « 2 nœuds » et le stade « floraison ». Le fractionnement de la dose totale, en plusieurs apports, permet de répondre au plus près des besoins de la plante à un instant t, tout en évitant les sur-fertilisations et avec elles, les risques pour l’environnement. Les experts s’accordent à dire que le fractionnement en trois apports reste la stratégie la plus efficace pour viser à la fois hauts rendements et fortes teneurs en protéines.

Apport d'engrais au bon moment

Le premier apport, en moyenne de 40 KgN/ha, est généralement réalisé au stade tallage, ce qui correspond dans la plupart des régions à la sortie de l’hiver. Si les reliquats azotés sont jugés suffisants, l’impasse peut être faite sur ce premier passage. Attention, l’apport d’azote à ce stade ne compense en aucun cas un défaut de plantes ou un déficit du nombre de talles liés par exemple à de mauvaises conditions de semis ou à une levée compliquée.

Le deuxième apport doit être positionné juste avant le début de la montaison, stade durant lequel la production de biomasse est la plus importante. La plante absorbe alors une importante quantité d’azote : celle-ci dépend bien évidemment de la dose déjà apportée au premier passage et de celle encore disponible dans le sol.

Enfin, le dernier apport est réalisé généralement entre le stade 2 nœuds et le stade gonflement. Il vise deux objectifs : poursuivre l’alimentation de la plante et avec elle, la production de grains du blé ; et augmenter la teneur en protéines des grains. Un apport de 40 à 80 unités améliorerait la teneur en protéines des blés de 0,3 à 0,5 %. Intervenant après la régression des talles inutiles, cet apport est très efficace car le transfert d’azote vers les feuilles du haut, les épis, puis les grains est alors plus rapide. Un quatrième apport est envisageable mais reste assez rare. Il est dans ce cas positionné vers le stade « dernière feuille étalée ».


Mesurer les reliquats azotés avec le plus grand soin

La mesure des reliquats azotés en sortie d'hiver est primordiale pour ajuster au mieux le plan de fumure des cultures. Et ce, d’autant que cette valeur varie énormément d’une campagne à l’autre pour une même parcelle. Tout dépend de la capacité d’absorption du précédent cultural, de l’implantation ou non d’un couvert en interculture, du niveau du lessivage hivernal, de l’exportation ou non des résidus de cultures... En pratique, les prélèvements de terre doivent être réalisés en sortie d’hiver avant la reprise de minéralisation de l’humus pour estimer les stocks d’azote minéral disponibles en début de cycle. Le conseil est de réaliser un minimum de 14 prélèvements dans un cercle de 20 m de diamètre. L’idéal est de prélever sur toute la profondeur d’enracinement de la culture considérée, par horizon de 30 cm. En cas de sols très profonds, il faut aller jusqu'à 120 cm, ce qui correspond à la profondeur d'enracinement potentielle d'un blé. Les échantillons envoyés au laboratoire pour analyse doivent être soigneusement identifiés et renseignés.

Piloter la dose d’azote à apporter sur blés

En pratique, la dose totale peut varier de ± 40 kg d'azote N/ha par rapport au calcul du bilan prévisionnel. Un ajustement de la dose d'azote en cours de campagne, en fonction des besoins précis de la culture, est donc nécessaire : c'est ce qu'on appelle le pilotage. Il concerne principalement le troisième apport. Pour aider les agriculteurs dans cette stratégie, différents outils d’aide à la décision (OAD) existent sur le marché, basés sur la croissance des plantes, la biomasse, la couleur des feuilles, la teneur en nitrate dans les tiges... Les outils sont utilisables par l'agriculteur lui-même ou via des groupements avec l’aide d’un technicien. La réponse est assez rapide, voire immédiate, ou un peu plus longue quand elle passe par des prises de vue satellitaires. Quelle que soit la technique utilisée, son interprétation au bon stade est capitale pour ajuster les doses à apporter.

À chaque débouché son taux de protéines

En fonction des variétés et des utilisations des céréales, l'objectif peut être soit d’atteindre une teneur en protéines précise (11-12% en blés panifiables, 13-14% en blés durs et blés améliorants) soit au contraire de ne pas dépasser un seuil de 10,5 à 11% pour les blés biscuitiers. Le pilotage du 3è, voire du 4è apport, est nécessaire pour atteindre la teneur souhaitée, sans pénaliser le rendement.

Quelle forme d’azote apporter sur blés ?

Trois formes majeures d’engrais azotés sont disponibles sur le marché français : l’ammonitrate, l’urée, et la solution azotée. Si la dernière forme est, en temps normal, plus économique, elle affiche de moins bonnes performances que les deux premières, car elle est plus sensible aux pertes d’azote par volatilisation. L’apport de matière organique doit également être pris en compte. Lisiers ou digestats compensent une partie de l’azote provenant d’engrais minéraux. Attention, là aussi, à les utiliser à bon escient, dans de bonnes conditions. En général, les agriculteurs visent un épandage autour du stade épi 1 cm, si la portance du sol le permet, en utilisant de préférence un matériel limitant les pertes par volatilisation. À éviter également les conditions venteuses et les périodes chaudes et sèches.

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