L’agriculture est un secteur en perpétuelle mutation. Cette transformation ne se limite pas seulement à nos habitudes de consommation, mais elle influence également considérablement nos méthodes et pratiques agricoles. Parmi les évolutions les plus marquantes, on constate une adoption croissante des solutions de biocontrôle, qui bouleverse essentiellement notre approche en matière de protection des cultures et de lutte contre les bioagresseurs.
Le biocontrôle représente une approche novatrice et durable pour relever les défis auxquels est confrontée l'agriculture moderne. Cette approche s'appuie sur différentes méthodes telles que l'utilisation de micro-organismes bénéfiques, de macro-organismes auxiliaires, de médiateurs chimiques comme les phéromones, et de substances naturelles comme le soufre.
Le biocontrôle : une pratique en plein essor
L'utilisation croissante des solutions de biocontrôle est une tendance incontestable, mise en lumière par une enquête basée sur le réseau de 3000 fermes Dephy Ecophyto. Les résultats de cette enquête mettent en lumière une réalité frappante : l'intégration d'au moins une solution de biocontrôle est devenue quasiment systématique dans les stratégies techniques de l'arboriculture et de la viticulture. Ces secteurs agricoles ont clairement adopté le biocontrôle comme une composante essentielle de leurs pratiques. Cette évolution démontre la reconnaissance des avantages offerts par les produits de biocontrôle, que ce soit pour la protection des cultures contre les ravageurs et les maladies ou pour la stimulation de la vitalité des plantes. De plus, elle souligne l'engagement en faveur de pratiques agricoles durables et respectueuses de l'environnement. En 2022, le biocontrôle représentait 13% du marché des produits phytosanitaires en France. En 2021, le chiffre d’affaires de ce marché s’élève à 274 millions d’euros, soit une hausse de 16,1 % en un an, deux fois plus que lors des deux campagnes précédentes (+ 8,5 et 8,8 % respectivement). Cette évolution positive ne devrait pas s’arrêter, BASF utilise 25 % de son budget Recherche et Développement mondial pour le biocontrôle en France. Ou encore De Sangosse qui, en 2019, a réalisé un chiffre d’affaires de 280 millions d’euros et a installé cinq de ses neuf laboratoires de Recherche et Développement consacrés aux biosolutions dans l’Hexagone.
Cependant, malgré cette avancée significative dans l'arboriculture et la viticulture, il est crucial de noter que les grandes cultures restent en retrait dans l'adoption du biocontrôle. Cette observation met en évidence une opportunité d'amplifier l'utilisation des solutions de biocontrôle dans ce secteur, tout en soulignant la nécessité de sensibiliser davantage les agriculteurs aux avantages de cette approche respectueuse de l'environnement.
L'arboriculture et la viticulture se positionnent comme les secteurs les plus fervents adeptes des produits de biocontrôle, une constatation résultant des dernières données recueillies via le réseau des fermes Dephy Ecophyto. L'analyse de l'utilisation des méthodes de biocontrôle, englobant la lutte biologique, les lâchers d'auxiliaires, le biocontrôle proprement dit, ainsi que les tisanes à base de plantes, révèle une prévalence significative dans ces deux domaines. En effet, lors des 6e rencontres annuelles Biocontrôle, Nicolas Chartier, responsable traitement et valorisation des données du Réseau Dephy Ecophyto, a indiqué que plus de 95 % des itinéraires techniques en agriculture biologique et plus de 80 % en agriculture conventionnelle font appel aux solutions de biocontrôle dans ces secteurs. D’autres branches de l'agriculture, telles que l'horticulture et le maraîchage, présentent une utilisation moindre des solutions de biocontrôle, touchant néanmoins entre 20 et 35 % des itinéraires techniques enregistrés. Les grandes cultures, quant à elles, continuent d'être à la traîne dans l'adoption du biocontrôle, laissant entendre qu'il existe encore un potentiel inexploité pour développer davantage cette approche bénéfique.
En somme, l'expansion de l'usage des solutions de biocontrôle se manifeste, en particulier dans les secteurs de l'arboriculture et de la viticulture. Cependant, pour maximiser les avantages du biocontrôle et favoriser une agriculture plus durable, il convient de mettre l'accent sur une intégration accrue de ces solutions dans les grandes cultures et d'encourager l'adoption dans les secteurs de l'horticulture et du maraîchage.
Le soufre demeure en tête des solutions de biocontrôle
Si la gamme des solutions de biocontrôle commence à s'élargir, le soufre, utilisé principalement comme fongicide, conserve encore sa place prépondérante parmi les produits utilisés.
Malgré la diversification progressive des options disponibles, il reste largement majoritaire en tant que fongicide. En effet, dans environ 70 % des itinéraires techniques qui intègrent le biocontrôle, l'objectif principal est la lutte contre les maladies, tandis que dans environ 25 % des cas, il vise à contrôler les insectes et les acariens. Les solutions de biocontrôle destinées au désherbage restent encore marginales, à l'exception notable de l'acide pélargonique, reconnu comme un herbicide de biocontrôle.
Il est important de noter que dans la majorité des situations, les agriculteurs expriment leur satisfaction quant à l'efficacité des produits de biocontrôle. Toutefois, il convient de souligner que les conditions d'utilisation de ces produits sont plus spécifiques que celles des produits chimiques traditionnels. Étant donné que les produits de biocontrôle présentent généralement une efficacité et une rémanence moindres, leur utilisation doit être envisagée dans le cadre d'une approche globale visant à modifier le système de production agricole. C'est ce que souligne Nicolas Chartier, mettant ainsi en évidence la nécessité pour les agriculteurs de considérer les produits de biocontrôle comme une composante d'une transformation plus vaste de leurs pratiques agricoles.
Bien que la palette des solutions de biocontrôle s'élargisse progressivement, le soufre conserve sa position dominante en tant que fongicide. Néanmoins, il est essentiel de reconnaître que les produits de biocontrôle nécessitent une approche spécifique et doivent être intégrés dans une stratégie de modification globale des méthodes de production agricole pour en maximiser les bénéfices.
Les quatre grandes familles de produits de biocontrôle
Les solutions de biocontrôle peuvent être classées en quatre grandes familles, offrant chacune des approches spécifiques pour la protection des cultures et la gestion des bio-agresseurs :
Les micro-organismes
Cette première catégorie englobe les champignons, bactéries et virus soigneusement sélectionnés et utilisés dans le but de protéger les cultures contre les ravageurs et les maladies. De plus, ces micro-organismes peuvent également être employés pour stimuler la vitalité des plantes, renforçant ainsi leur résistance naturelle.
Les macro-organismes
Les membres de cette famille sont des invertébrés tels que les insectes, acariens ou nématodes auxiliaires. Leur utilisation est raisonnée et ciblée afin de protéger les cultures contre les attaques des bio-agresseurs. Ils interviennent en tant que prédateurs ou parasitoïdes, contribuant ainsi à maintenir un équilibre dans l'écosystème agricole.
Les médiateurs chimiques
Cette catégorie comprend principalement les phéromones, des composés chimiques émis par les insectes. Les phéromones sont utilisées pour surveiller les vols des insectes ravageurs, permettant ainsi un suivi précis de leur activité. De plus, elles sont employées pour contrôler les populations d'insectes nuisibles par le biais de méthodes telles que le piégeage et la confusion sexuelle.
Les substances naturelles
Enfin, la quatrième famille de produits de biocontrôle se compose de substances d'origine végétale, animale ou minérale. Un exemple emblématique est le soufre, largement utilisé en tant que fongicide. Ces substances naturelles offrent des alternatives respectueuses de l'environnement pour la protection des cultures.
En somme, ces quatre grandes familles de produits de biocontrôle fournissent aux agriculteurs un éventail d'options diversifiées pour gérer de manière durable les défis posés par les bio-agresseurs tout en préservant la santé des cultures et de l'écosystème agricole dans son ensemble.
L'utilisation croissante des solutions de biocontrôle dans l'agriculture représente une avancée majeure pour la durabilité et la protection des cultures. Bien que le soufre domine actuellement le marché, de nouvelles innovations émergent constamment pour offrir aux agriculteurs des alternatives efficaces et respectueuses de l'environnement. Si vous souhaitez en savoir plus sur les solutions de biocontrôles vous pouvez visiter le site de IBMA.
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Les informations délivrées dans la fiche offrent une connaissance générale des maladies et des solutions à envisager. Elles ne peuvent remplacer une observation adaptée des parcelles afin de bien identifier ses caractéristiques propres et la réalité des maladies.
