Le désherbage est une étape clé de l’itinéraire technique de la culture du maïs. Cette culture étant particulièrement sensible à la concurrence des adventices du semis jusqu’à la couverture des inter-rangs, tout échec impactera irrémédiablement le rendement et la qualité de la récolte.
La diversité et la nuisibilité de la flore que l’on peut retrouver dans la culture du maïs nécessitent une connaissance de ses parcelles afin d’anticiper la stratégie de désherbage à mettre en place mais également une observation régulière afin de l’adapter à chaque situation.
La flore
Parmi les adventices les plus problématiques, il est possible de citer parmi les dicotylédones : la mercuriale, la renouée liseron le datura et les véroniques, mais également des graminées avec les classiques PSD (Panics, Sétaires et Digitaires) ou encore les ray-grass et vulpins qui sont en recrudescence en culture du maïs.
Enfin, n’oublions pas les vivaces telles que les liserons, chardons ou chiendent qu’il conviendra de gérer spécifiquement.
Les stratégies possibles
La disparition prochaine de certaines matières actives pivot des stratégies de désherbage vont complexifier la maitrise des populations d’adventices mais il est encore possible de diversifier les modes d’action pour réussir son désherbage.
Plusieurs stratégies sont possibles en fonction du contexte de la parcelle
La stratégie « Tout en pré » : elle est à privilégier dans les situations à implantation rapide de la culture ou de semis tardif, pour gérer des pressions de graminées faibles et dicotylédones classiques (Chénopodes, Amaranthe…)
La stratégie de « post-précoce » : A réserver aux semis précoces, ou par défaut en cas d’impossibilité de passage en pré-levée. Elle nécessite parfois un passage de rattrapage notamment en cas de développement lent du maïs. Cette stratégie est à privilégier dans les situations à flore dicotylédone classique et pression de graminées faible à modérée.
La stratégie de « pré puis post-levée » : Cette stratégie s’adapte à de nombreuses situations (pression graminées faible à forte et dicotylédones classique) et permet de faciliter les applications de post-levée en homogénéisant les émergences d’adventices en post-levée du maïs.
Les stratégies de « tout en post-levée » : qui seront à réserver aux situations à pression faible à modérée en graminées mais pouvant très bien s’adapter aux situations à dicotylédone plus difficiles.
Les stratégies associant une ou plusieurs solutions herbicides en prélevée et/ou post-levée précoce suivi d’un travail du sol mécanique s’adaptent aux situations sans adventices vivaces (Liserons).
La gestion des vivaces, et notamment le liseron des champs, doit se faire indépendamment de la gestion du reste de la flore afin d’optimiser les efficacités. Par exemple en cas de présence de liserons il conviendra d’opter pour une stratégie à 2 applications de Dicamba, la première à 4-5 feuilles du maïs et la seconde après 8 feuilles.
Bonnes pratiques
Les conditions d’utilisation des herbicides seront dans tous les cas primordiales dans l’efficacité des spécialités.
Il convient donc d’alterner et d’associer les modes d’action afin de se préserver de l’apparition de résistances au niveau de la parcelle.
Les herbicides de pré-levée, majoritairement des solutions à absorption racinaire, devront être utilisés sur des sols frais ou avant précipitations afin d’optimiser leur répartition.
Quant aux solutions de post-levée à absorption foliaire, elles devront être utilisées sur des adventices jeunes (2 à 4 feuilles des dicotylédones et 1 à 3 feuilles des graminées) et en pousse active, ainsi qu’en condition d’humidité suffisante pour optimiser l’absorption des matières actives.
Cet article a été rédigé et illustré par notre partenaire. La rédaction d’aladin.farm n'a pas participé à sa production ni aux choix des visuels.
Les informations délivrées ici ne peuvent remplacer une observation adaptée des parcelles afin de bien identifier ses caractéristiques propres.
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