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Ravageurs : comment protéger les denrées stockées ?

sylvain et sa larve dans grains stockés

La combinaison judicieuse de la fumure de fond et de l'utilisation de biostimulants sur les cultures de céréales représente une approche logique et cohérente pour préserver les rendements et la qualité des récoltes.Ce qui passe évidemment par le raisonnement des apports en potassium et phosphore, voire en magnésium, afin d’éviter une impasse qui serait préjudiciable à la culture.Le recours aux biostimulants sur céréales, dont le marché est en plein essor, constitue également un moyen intéressant pour booster les plantes, contribuant ainsi à l’amélioration de leurs performances.

Des exigences en fumure et biostimulants différentes selon les céréales

Il est crucial de reconnaître que différentes céréales ont des exigences nutritionnelles distinctes. En fonction de ces exigences, nous pouvons déterminer leur sensibilité à certaines carences, lesquelles pourraient entraîner une perte de rendement :

  • Blé tendre et seigle : ces céréales sont peu exigeantes en phosphore et en potassium.

  • Blé dur et orge : ils ont un profil similaire au blé tendre, étant moyennement exigeants en P2O5 et peu exigeants en K2O.

Ces distinctions soulignent la nécessité d'adapter la fumure de fond et les apports en biostimulants en fonction du type de céréale cultivée pour maximiser leurs performances.

Analyse de sol :

Pour déterminer les doses appropriées de fumure de fond, une analyse approfondie du sol est essentielle. Cette analyse devrait prendre en compte :

  • Les niveaux de phosphore (P) et de potassium (K) présents dans le sol.

  • L'historique récent de la fertilisation.

  • Les résidus de culture du précédent.

  • Les seuils recommandés en fonction de la région et de la classe d'exigence.

Ces données permettent de prendre des décisions éclairées sur les quantités nécessaires de fumure de fond, évitant ainsi les carences nutritionnelles ou les excès inutiles.

Importance de l'historique de fertilisation :

L'historique de fertilisation est un indicateur clé pour comprendre les besoins actuels de vos cultures. Il permet de détecter d'éventuelles carences passées, de prévoir la dynamique de transformation des engrais PK sous l'influence du climat et de l'activité biologique. Cette connaissance vous aide à ajuster vos pratiques de fumure de fond de manière proactive.

Prendre en compte les apports en PK des effluents d’élevage

Les effluents d'élevage, sont des ressources précieuses pour l'agriculture, mais leur utilisation efficace nécessite une compréhension approfondie de leur composition et de leur impact sur les cultures. Comment prendre en compte les apports en potassium (K) et phosphore (P) des effluents d'élevage pour optimiser la nutrition des cultures ?

La richesse en potassium des effluents d'élevage :

L'une des caractéristiques les plus notables des effluents d'élevage est leur richesse en potassium. Le potassium présent dans les litières et l'urine des animaux est immédiatement disponible pour les cultures suivantes, car il est similaire aux engrais potassiques. Cette disponibilité intégrale du potassium constitue un avantage majeur pour les agriculteurs, car elle permet de répondre aux besoins des cultures en nutriments rapidement et efficacement.

La complexité du phosphore dans les effluents d'élevage :

Contrairement au potassium, le phosphore dans les effluents d'élevage se présente sous différentes formes et doit subir un processus de minéralisation pour devenir disponible pour les cultures. Selon des essais réalisés par ARVALIS, à court terme, le phosphore des effluents d'élevage présente une disponibilité similaire à celle du superphosphate, avec au moins 50 % d'équivalence. Cette valeur significative l’intérêt des effluents d’élevage dans la minéralisation phosphaté.

Les avantages économiques et environnementaux :

L'utilisation judicieuse des effluents d'élevage présente des avantages économiques en réduisant les coûts d'engrais chimiques. De plus, cela contribue à la gestion durable des déchets d'élevage, réduisant ainsi l'impact environnemental tout en maximisant la productivité agricole.

En somme, l'intégration des effluents d'élevage dans la stratégie de fertilisation peut grandement bénéficier aux agriculteurs. En tenant compte de la disponibilité immédiate du potassium et de la valeur du phosphore, les agriculteurs peuvent optimiser la nutrition de leurs cultures tout en réduisant les coûts et en contribuant à une agriculture plus durable.

Une application mobile pour mieux identifier les insectes du silo

Depuis quelques mois, ARVALIS propose une application « insectes au silo » à destination des agriculteurs et organismes stockeurs de grains. L’objectif : permettre de reconnaître les insectes ravageurs des céréales et des graines oléagineuses. Accessible gratuitement, elle comprend 27 fiches descriptives, avec des clés de détermination et des conseils de lutte.

Avec Ecophyto II+, les objectifs visent une réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires. En parallèle, le marché connaît des retraits de substances actives. Aussi, de nombreux cahiers des charges encadrent, voire proscrivent, l’application d’insecticides pendant le stockage afin de respecter les limites maximales de résidus (LMR). Dans ce contexte, il est nécessaire, avant d’envisager une lutte curative, de mettre en place des moyens de lutte prophylactiques.

Récurer les silos de fond en comble, en préventif, pour protéger vos grains stockés

Avant quelconque stockage, il est nécessaire de faire la chasse à d’éventuels nids d’insectes dans les silos : étanchéité des bâtiments, nettoyage des parois de haut en bas, aspiration des grains en fond des cellules, élimination des amas de poussières et des déchets…Il est également possible de désinsectiser les cellules vides par chauffage. En complément, peuvent être appliqués des insecticides de contact (tableau 1), ou des solutions de biocontrôle comme la terre de diatomées, ou encore, des traitements par fumigation (PH3). A condition de les appliquer au moins 4 à 5 semaines avant la réception des lots. Il est également recommandé de nettoyer le matériel de manutention et de récolte, et de de bien régler la moissonneuse-batteuse avant la moisson afin de limiter les impuretés.

Nettoyer éventuellement les grains avant stockage, puis ventiler

Pour les lots chargés en impuretés, mieux vaut utiliser un nettoyeur-séparateur pour les supprimer. L’objectif est double : optimiser le passage de l’air de ventilation entre les grains stockés et éviter de constituer une source de nourriture pour les insectes secondaires. Il faut ensuite démarrer la ventilation au plus tôt, selon la teneur en eau des grains, pour refroidir et sécher le lot en cas d’excès d’humidité. En abaissant la température, on limite le développement des insectes, qui arrêtent de se multiplier en dessous de 12°C. ARVALIS préconise de ventiler en trois paliers successifs, en visant 20°C en été, 12°C en automne et 5°C en hiver.

Ces conseils vous permettront de protéger vos grains stockés de façon optimale !

Silo : surveiller les risques d’infestations en insectes

Il est nécessaire de contrôler régulièrement les grains stockés et tout lot qui entre sur le lieu de stockage, afin de décider des méthodes de lutte à mettre en place. Pour cela, on peut surveiller les évolutions de températures dans les grains stockés au moyen de sondes, pour limiter les conditions favorables à ces ravageurs. Il faut également prévoir la pose de pièges ou l’utilisation de sondes à capteurs acoustiques, qui vont permettre de détecter leur présence dans les silos.

Il existe des pièges sans appâts, « tubes perforés » ou « pommes d’arrosoir », à positionner sur le stockage ou à même le sol, dans les recoins, autour des grains stockés. Ils ciblent les formes libres, qui y tombent sans pouvoir en sortir. Se trouvent également sur le marché des pièges à phéromones, utilisés par exemple pour les mites alimentaires, ou des pièges lumineux, pour repérer les bruches en légumineuses. Pour les sondes acoustiques, elles permettent de détecter l’activité des insectes, notamment les formes cachées et d’en évaluer la densité d’infestation dans les lots.

Un projet de piège connecté est actuellement en cours, afin de compter les insectes en limitant les interventions humaines. Sur la base de ces données, il s’agit d’estimer les niveaux de risques et d’obtenir des recommandations pour piloter au mieux la protection des grains stockés. Les premiers essais ont abouti à l’élaboration d’une première série de prototypes, avant mise en production industrielle.

Opter pour du curatif si nécessaire

En cas de risque avéré, il existe différentes solutions. Là encore, le nettoyeur-séparateur peut être utile avant l’expédition d’un lot douteux. Autre procédé physique qui a fait ses preuves : la thermo-désinsectisation, qui consiste à passer les lots de céréales au séchoir, à 55/60 °C pendant environ 1h30, un minimum pour éradiquer adultes et larves. S’il n’y a pas d’autres choix, il est possible de s’orienter vers les insecticides de contact, dont la gamme est aujourd’hui assez restreinte. Face aux risques de résistance et pour répondre de manière optimale aux exigences de LMR, une seule application est autorisée pour chaque lot. Aussi, la fumigation avec du gaz de phosphure d’aluminium (phosphine) s’avère une technique intéressante qui laisse les lots de céréales indemnes de résidus toxiques. A noter que son utilisation est strictement réglementée. En alternative, des produits de biocontrôle sont disponibles sur le marché, comme le spinosad, ou la terre de diatomée qui s’applique en surface du tas.

Tableau n°1 : Substances actives autorisées pour la désinsectisation des locaux et des lots de céréales (source : https://ephy.anses.fr/) – vérifier les usages et les cultures ciblées de chaque spécialité avant utilisation


Une étude ARVALIS pour comparer différents itinéraires de conservation des grains stockés

Dans un contexte où les insecticides sont sur la sellette, ARVALIS a engagé une étude sur cinq campagnes (2020-2025) afin d’évaluer trois itinéraires de conservation conduits sur la plateforme Métiers du Grain de Boigneville (91) : un « classique », avec usage d’insecticides de contact pour le traitement des locaux et des grains ; un « sans insecticide chimique », avec des méthodes de lutte physique ; un « sans résidus », avec de la fumigation et des mesures prophylactiques limitées. Au terme de cette étude, il sera possible d’avoir une analyse comparative sur, entres autres, le coût des intrants, la présence d’insectes ou non, l’évolution de la qualité des blés stockés…

Contre les oiseaux

Les oiseaux sont également redoutables, car ils peuvent s’attaquer aux grains stockés, comme d’ensilage pour se nourrir. Résultats, des pertes en volumes non négligeables et une dégradation de la qualité, notamment liée aux souillures. C’est pourquoi il est nécessaire d’éloigner les oiseaux en recourant à des moyens physiques.

Les effaroucheurs visuels

Les effaroucheurs visuels sont le plus souvent utilisés au champ, mais il est possible d’en installer dans les silos si les conditions le permettent (type de stockage, flux d’air suffisant…). Il existe par exemple des ballons effaroucheurs, avec des motifs d’yeux holographiques, ou des cerfs-volants en forme de rapace : montés sur mâts ou non, ils effrayent les oiseaux qui fuient, et sont d’autant plus efficaces en présence de vent. Autre possibilité : l’installation d’un mannequin gonflable, qui se remplit d’air par intermittence, selon le réglage, à l’aide d’une soufflerie. A déplacer régulièrement pour éviter l’accoutumance. Dans les innovations, on compte un laser manuel, à projeter quotidiennement de manière aléatoire sur les zones qui attirent les oiseaux : ceux-ci finissent par considérer l’endroit comme insécuritaire.

Les émetteurs sonores

Comme leur nom l’indique, ils émettent régulièrement des bruits – cris de prédateurs, de rapaces ou d’oiseaux, naturels ou en détresse – afin de terroriser les volatiles. Mieux vaut éviter les canons avec détonations, qui apportent des nuisances à l’environnement proche et notamment les habitations. Préférer les effaroucheurs à ultra-sons, inaudibles pour l’oreille humaine.

Les systèmes combinés

Afin que les oiseaux évitent de s’habituer aux effaroucheurs, l’idéal est d’associer son et image. Par exemple, certains mannequins gonflables ont à la fois des fonctions visuelles et sonores, mais aussi lumineuses, créant ainsi un effet de surprise.

En complément des effaroucheurs ou installés seuls, les filets de protection représentent une solution intéressante à poser sur les silos et cellules de stockage. Grâce aux mailles très serrées, les lots de grains stockés sont ainsi préservés des attaques d’oiseaux. En parallèle, il faudra également rester vigilant quant à la présence de rongeurs. Les rongeurs sont également indésirables dans les silos : retrouvez l’article « stockage des grains et lutte contre les rongeurs ».

Consultez les gammes Anti-nuisible disponibles sur aladin.farm :



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