Les sols agricoles donnent beaucoup pour produire de la biomasse. Pour maintenir un niveau de production élevé, il est essentiel d'apporter des éléments minéraux et organiques. Pendant l'été, entre deux campagnes, le chaulage s'avère être une méthode efficace pour revitaliser le sol. Cette pratique permet d'alléger la structure du sol, de reconstituer les réserves de calcium et de magnésium, et de neutraliser l'acidité causée par les engrais et les racines. Le chaulage crée des conditions favorables au développement des racines et des organismes macro et microscopiques, qui sont indispensables pour transformer la matière organique en nutriments essentiels pour les cultures.
Une structure propice aux racines
Les cations de calcium libérés lors du chaulage étayent le sol en créant des ponts entre les particules d’argile et d’humus. Le sol bénéficie ainsi de plus d’oxygène et d’une meilleure circulation de l’eau, conditions favorables au développement des racines et des organismes peuplant le sous-sol.
L’essai réalisé au CARAH illustre cette amélioration structurale après un apport de chaux Oxyfertil®. L’effet positif sur la structure de l’Oxyfertil® est statistiquement différent du témoin dès 30 jours avec plus 14% d’agrégats stables.
Un autre essai, très éloquent, est l’essai de l’INRAE de Versailles. Il vise à comparer l’impact sur la structure de plusieurs intrants depuis 1928. Le résultat est visible à l’œil nu comme le montre la photo comparative. Un sol chaulé acquiert une structure aérée grâce au calcium qui sert d’ossature au sol.
Des sols favorables aux vers de terre
En améliorant la porosité, la chaux ou l’oxyde de calcium (CaO) permet non seulement une meilleure aération (indispensable à de nombreuses formes de vie) mais également la constitution d’une fine couche d’eau autour de l’humus favorable au développement des lombriciens. Il en résulte une augmentation du nombre de galeries de vers de terre qui maintiennent et accentuent ce phénomène. Plus le sol est meuble et plus les galeries s’enfoncent profondément. Par leur travail intense (plus de 3 000 km de galeries creusées et plus de 300 tonnes de terre ingérées par hectare et par an), les vers de terre ou lombriciens participent à l’amélioration globale du sol et constituent d’excellents indicateurs de la fertilité biologique des sols. Ces animaux saprophages sont plus nombreux dans les sols dont le pH est proche de la neutralité.
Un sol accueillant pour les bactéries nitrificatrices
De nombreuses études montrent que le chaulage favorise la vie des microorganismes du sol. Comme les vers de terre, la plupart des bactéries sont aérobies et acidophobes, et elles prolifèrent mieux dans un sol bien structuré avec un pH proche de la neutralité comme le montre l’essai réalisé par la chambre d’agriculture de Charente.
De plus, le mucus des vers de terre pourrait être une source potentielle de nutrition pour les bactéries nitrifiantes comme l’illustre le schéma de Ver de terre production.
Cela contredit ceux qui pensent que la chaux tue la vie du sol. Certes, à fortes doses ou en contact direct, la chaux est délétère pour tout organisme vivant (cas de l’usage de la chaux en hygiénisation agricole à la dose de 15 t/ha). C'est la dose qui fait le poison. Jusqu'à 2 tonnes par hectare, la chaux est bénéfique pour la plupart des sols. Les analyses de sol fournissent des recommandations sur les doses de chaulage
Outre l’intérêt d’augmenter la population de microorganismes pour minéraliser l’azote organique en azote minérale pour les plantes, les racines de ces dernières se nourriraient de ces mêmes bactéries. Cette nutrition s’appelle la rhizophagie. Etudiée par James White, elle montre que les plantes auraient la capacité de se nourrir des nutriments présents dans les bactéries sans les tuer. Ainsi elles élèvent des bactéries qu’elles rejettent dans le sol pour se nourrir en nutriments et ainsi de suite. De cette façon la plante peut se nourrir d’azote organique transporté par les bactéries.
Le chaulage favorise travailler la matière organique
Il est parfois dit que la chaux brûle la matière organique, mais c'est une idée reçue ! Cette croyance provient du fait qu'il ne faut pas mélanger les effluents d'élevage avec de la chaux pour éviter la libération d'ammoniaque. Cependant, lorsqu'elle est incorporée au sol à une dose de 300 kg à 1,5 t/ha, la chaux Oxyfertil® agit comme un activateur du cycle de la matière organique. Comme mentionné précédemment, ses effets sur le pH et la structure du sol stimulent la flore minéralisatrice. Ainsi, la transformation de la matière organique fraîche en nutriments disponibles pour les plantes (minéralisation primaire) est améliorée. La diminution initiale du stock de matière organique est rapidement compensée par une augmentation des rendements, entraînant des restitutions accrues (plus de matière sèche par hectare, notamment au niveau des racines). De plus, l'apport de calcium et de magnésium augmente le stock d'humus stable, renforçant ainsi la stabilité structurelle et la vie du sol. C'est un cercle vertueux.
En conclusion, le chaulage est une pratique agricole bénéfique qui améliore la structure du sol, favorise la vie microbienne et optimise la disponibilité des nutriments pour les plantes. Contrairement aux idées reçues, la chaux, lorsqu'elle est utilisée à des doses appropriées, ne brûle pas la matière organique mais agit comme un activateur du cycle de la matière organique. En stimulant la flore minéralisatrice et en augmentant le stock d'humus stable, la chaux contribue à la santé et à la fertilité du sol. Ainsi, le chaulage s'inscrit dans une démarche durable et respectueuse de l'environnement, permettant d'assurer des rendements agricoles élevés tout en préservant la qualité des sols.
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Cet article a été rédigé et illustré par notre partenaire. La rédaction d’aladin.farm n'a pas participé à sa production ni aux choix des visuels.
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