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Changement climatique : le monde agricole s’adapte et innove

Vaches dans un champ

L’agriculture, contributrice et solution au changement climatique

Le climat de la planète se réchauffe et des éléments scientifiques montrent que l’accumulation de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère, liée aux activités humaines, dérégule l’effet de serre naturel et induisent une augmentation des températures moyennes. Comme dans l’ensemble de l’Union Européenne, l’utilisation d’énergie est la première source d’émissions de GES en France (70,3 % du total), suivie par l’agriculture (16,7 %). Les activités agricoles ont cette bivalence de participer au réchauffement climatique, d’en subir également les conséquences et d’être une formidable opportunité pour y faire face. D’un côté, forte contributrice notamment par l’activité d’élevage, l’agriculture est également puits de carbone (production végétale) ou encore productrice d’énergie renouvelable (production de biomasse pour les biocarburants, développement de l’éolien sur des terres agricoles).

Les conséquences de ces changements climatiques déjà perceptibles sur les productions végétales françaises

Le projet CLIMATOR a permis d’établir des projections climatiques régionalisées pour la France dont les résultats sont présentés ci-dessous.

Projet Climator

Le changement climatique peut se traduire par une pluviométrie amoindrie en été dans certaines régions, alors que les besoins en agriculture sont importants durant cette période. Ainsi, le colza, fortement sensible aux sécheresses de début de cycle, trouvera des difficultés à s’implanter dans ces conditions. Et pour cause, les surfaces françaises de colza récoltées en 2019 sont en régression de 29.5% par rapport à 2018 dû conjointement au retournement de parcelle (12.5%) et à une baisse de surfaces semées (17%). Par ailleurs, un cumul de pluies déficitaire en automne peut entraîner le décalage des semis voire l’absence de semis de céréales d’hiver au profit de cultures de printemps, entraînant une modification générale de la sole française. Au contraire, l’augmentation de la température permet une anticipation des stades et un raccourcissement du cycle qui peuvent limiter un certain nombre de stress.

D’après le « recueil d’expériences territoriales » du réseau action climat, certains faits illustrent déjà les effets du changement climatique :      ₋ La date des vendanges a lieu deux semaines plus tôt qu’il y a 20 ans en Champagne ;      ₋ Sur les vignes d’Alsace, les dates de débourrement et de floraison ont avancé d’environ 15 jours, celles de véraison d’environ 23 jours depuis le début des années 80 ;      ₋ À Mirecourt (Vosges), les semis de blé sont aujourd’hui effectués un mois plus tôt qu’en 1970;      ₋ La date de floraison du pommier est avancée de 7-8 jours en moyenne depuis la fin des années 80, et de 10-11 jours pour le poirier.

Le dérèglement climatique, en modifiant les conditions climatiques du milieu telles que l’humidité, la température, la pluviométrie, le vent ou encore l’ensoleillement affecte particulièrement les productions agricoles, pouvant entraîner la perte de tout ou partie de la récolte.  Afin de garantir le niveau de production actuel ainsi que la qualité nutritionnelle et sanitaire des produits finaux, le secteur agricole s’adapte et innove.

L’innovation pour répondre à ces changements

Pour faire face à ses changements et gérer les risques, l’agriculteur actionne des leviers techniques comme la diversification des assolements, l’utilisation de variétés plus résistantes à la sécheresse, la mise en place d’interculture pour limiter la fuite de nitrate ou encore l’apparition de nouveau système de production avec des cultures associées. Ces changements sont également perçus comme l’opportunité de conduire de nouvelles cultures. Les cultures telles que le maïs, le sorgho ou encore le soja sont à l’étude dans des zones plus au nord. L’introduction de ces cultures de printemps dans les rotations permet par exemple d’alterner cultures d’hiver et de printemps pour un meilleur contrôle des adventices. L’évolution climatique peut donc être source d’opportunité pour gérer les risques agronomiques et c’est le cas pour le service technique VAL’EPI qui introduit peu à peu la culture de soja sur son territoire. 

Témoignage d’Alain Laloi, responsable technique VAL’EPI

« Les sommes de températures étant supérieures, nous avons maintenant la possibilité de faire passer certaines cultures dans des zones septentrionale. C’est le cas pour le soja, qui correspond désormais à notre zone de culture pour des variétés très précoces 000. En parallèle, les agriculteurs sont en recherche de diversification, et la culture de soja, à faible consommation d’intrant, correspond bien à leurs attentes même si les rendements restent modestes en 2019. C’est également une légumineuse et une culture de printemps qui rompt la succession de culture d’hiver et les aides à gérer la problématique de graminées adventices ».

La plus grande offre climatique permet également le recours à des variétés de maïs ayant des indices plus tardifs (nécessitant des sommes de températures plus importantes) et donc de gagner en productivité dans les zones nord de la France. L’introduction de ces cultures doit néanmoins se faire avec une réflexion sur l’irrigation et la disponibilité en eau. Plus au sud, certaines cultures pourraient laisser place à des productions comme l’avocat, la mangue et l’amande.

Face à ses changements, InVivo s’engage à accompagner les agriculteurs dans la proposition d’outil de gestion de risque en proposant par exemple une assurance climatique basée sur la force du collectif et innovante sur le plan digital. Comme le souligne Florian Dupuy, directeur général de Bioline Insurance, « le changement climatique soumet les agriculteurs à des aléas climatiques qui se font plus fréquents et parfois plus spectaculaires comme les inondations récentes en France. Le recours à l’assurance climatique fait partie des outils de gestion de risque mis à la disposition des agriculteurs en protégeant in fine son revenu en cas de survenance d’aléas climatiques impactant le rendement de la culture ».

L’agriculture, un levier pour atténuer le changement climatique

Mais l’agriculture est surtout l’un des principaux leviers pour lutter contre le réchauffement climatique. Le développement des différentes agricultures va dans ce sens. En raisonnant la fertilisation azotée, par exemple, l’apport d’engrais est limité au strict nécessaire dont la plante a besoin. Et moins d’engrais azotés épandus (engrais de synthèse, fumier, lisier…), c’est moins de NO2 (protoxyde d’azote) rejeté dans l’atmosphère. L’implantation de légumineuses, le développement de la méthanisation ou encore de l’agroforesterie sont autant de pratiques permettant de diminuer les émissions de GES.

Le monde agricole s’adapte également par l’innovation, à commencer par les sélectionneurs qui axent aujourd’hui leur recherche sur des variétés plus résistantes aux aléas climatiques comme pour le maïs ou à leur conséquence avec des variétés résistantes aux bio agresseurs. L’innovation, c’est aussi de nouvelle façon de produire comme le développement de l’agrivoltaïsme qui associe une production d’électricité photovoltaïque et une production agricole sur une même surface ! De belles perspectives d’avenir pour nos territoires et agricultures.



Les informations généralistes contenues dans cet article ne sauraient remplacer un diagnostic personnalisé des parcelles.

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