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Cultures betteravières, les pulpes plus rentables que le sucre ?

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L’alignement des prix des betteraves sucrières et fourragères conduit à repenser l’intérêt de cultiver des betteraves sucrières. La culture de betteraves fourragères serait parfois plus rentable.

Et si le sucre devenait un sous-produit de la betterave sucrière ? Le cours des betteraves s’est effondré et est encore très faible tandis que celui de la pulpe croît. Résultat, les cours s’alignent ! Aussi, la chute des cours depuis deux ans conduit des producteurs à repenser leur assolement mais aussi certaines habitudes.

Dans les exploitations polycultures-élevages, qui associent la production de lait et la culture de betteraves, racheter à la sucrerie les pulpes des betteraves livrées pour nourrir les animaux, ne présente plus d’intérêt. Une étude des réseaux d’élevage des Hauts de France, montre qu’il est parfois plus intéressant de produire quelques hectares de betteraves fourragères aux dépens de la production sucrière que de se fournir en pulpes auprès de la sucrerie.

En effet, l’étude démontre qu’avec 1,5 hectare de betteraves sucrières en moins remplacé par la même superficie en betteraves fourragères génère 1857 € de marge supplémentaire et d’excédent brut d’exploitation lorsque les cours de la betterave sucrière et celui de la pulpe s’alignent autour de 24 €/t brut. L’excédent brut d’exploitation supplémentaire dépasse allègrement le seuil 3 000 € si le cours de la pulpe atteignait 32 €/t.

Plus de matière sèche produite par hectare que le maïs

Par ailleurs, la culture de la betterave fourragère renforce la sécurité alimentaire du troupeau. Les plantes sont très résistantes aux périodes caniculaires. Ces deux dernières années, le retour des pluies ont permis aux racines de reprendre de la vigueur et de grossir alors que les pieds de maïs sont irrémédiablement séchés.

Par ailleurs, un hectare de betteraves fourragères produit jusqu’à 22 tonnes de matières sèches contre 15 tonnes en maïs si la culture n’est pas irriguée. Aussi, le coût de production unitaire est en moyenne inférieur de 5 € par tonne : 37 €/t en betteraves, 42 €/t en maïs.

Le prix de la pulpe pourrait aussi inciter des producteurs de lait en périphérie des régions betteravières à produire leurs propres betteraves fourragères plutôt que de s’approvisionner auprès de la sucrerie la plus proche. Et on peut imaginer des producteurs de betteraves sucrières cultiver aussi des betteraves fourragères qu’ils vendront à des voisins éleveurs puisque la culture est parfois plus rentable.

Des débouchés de plus en plus nombreux

La pulpe de betterave sucrière est de plus en plus convoitée, notamment par les producteurs de biogaz pour alimenter leur digesteur. Il en va de même pour les sucreries qui seraient tentées de produire elles-mêmes de l’électricité par cogénération en valorisant sur le site industriel les pulpes des betteraves transformées. Elles s’inscriraient alors dans l’économie circulaire en s’affranchissant de tous les problèmes logistiques générés par la livraison des pulpes.

L’arrachage des racines serait le principal facteur limitant pour réintroduire la culture de betteraves fourragères dans l’assolement car si l’éleveur n’a pas d’arracheuse, il doit pouvoir en louer une facilement à une Cuma par exemple, ou bien pouvoir confier le chantier de récolte à une entreprise de travaux agricoles. Enfin, l’éleveur aménagera un emplacement pour stocker et conserver ses racines. « Aussi, les betteraves doivent être déposées à l’extérieur et sur une dalle bétonnée. On oriente le silo de manière à ce que les vents dominants n’attaquent pas le front pour limiter les risques de gel des racines par temps froid, précise l’institut de l’élevage. Pour avoir une bonne conservation, il est impératif d’assurer la bonne ventilation du silo pour évacuer l’eau et la chaleur dans le silo ».

Pour valoriser au mieux les racines, l’équipe des Réseaux d’élevage promulgue plusieurs conseils dans une fiche technique (cf lien ci-dessous). Riches en sucre, les racines complètent des rations à base de maïs fourrager où se substitue à une partie des aliments concentrés distribués aux animaux pour compléter leur ration.   

>> Retrouvez les betteraves fourragères sur aladin.farm


Références : http://idele.fr/fileadmin/user_upload/Betterave_fourragere_VR.pdf https://www.gnis.fr/communique/la-betterave-fourragere-l-assurance-matiere-seche-pour-les-annees-seches/


Les informations généralistes contenues dans cet article ne sauraient remplacer un diagnostic personnalisé des parcelles.

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