On assiste à un retour de la betterave fourragère au sein des élevages, notamment en agriculture biologique. La technique dite de « betterave mini-motte » en facilite le désherbage. Des résultats de plusieurs parcelles d’essais permettent de faire un point sur cette technique novatrice.
Preuve de l’engouement pour la technique de la betterave fourragère mini-motte, la coopérative Eureden (union de Triskalia et du groupe D’Aucy) a mis en place une plateforme de démonstration chez l’un de ses éleveurs en 2019. « L’adhérent a été suivi par son technicien culture pour l’implantation de 1,5 ha. Nous l’avons aidé à trouver une planteuse dans le nord de la Bretagne », retrace Charlotte Carn, responsable production bio au sein de la coopérative. Objectif atteint côté désherbage, puisque deux passages de bineuse et herse étrille ont suffi. « Nous sommes persuadés de l’intérêt de cette technique et nous allons continuer à la mettre en avant », affirme-t-elle.
En 2017, la Chambre d’agriculture des Côtes d’Armor a mené un essai avec 15 variétés de betterave fourragère implantées en semis. Parallèlement, la société Thomas plants a fourni des betteraves mini-motte pour réaliser un comparatif sur la même parcelle. Là aussi, deux passages sur l’inter-rang ont permis de gérer les adventices. La Chambre d’agriculture, qui a conduit l’essai en conventionnel, s’interroge néanmoins sur la manière de travailler le rang en cas d’impasse de désherbage chimique.
Des rendements intéressants
Les betteraves implantées en mini-mottes affichent des rendements dans la fourchette haute des betteraves semées sur le même essai. En effet, les mini-mottes ont permis d’obtenir une récolte de 156,8 t de matière brute par hectare à 18 % de matière sèche (MS), soit un rendement de 28,2 t/ha de MS.
Un autre aspect de l’essai concerne la date d’implantation. Les différentes variétés ont été semées le 18 avril alors que la mise en terre des mini-mottes, elle, s’est déroulée le 1er juin. « La flexibilité de la date d’implantation permet de pousser la culture du précédent, par exemple en réalisant une coupe d’herbe plus tardive, donc de gagner en production », insiste David Perron, de la société Thomas plants.
De son côté, Eureden a obtenu un rendement de 15,5 t/ha de MS. Mais, différence notable, la culture a été menée en agriculture biologique dans cet essai. « Les betteraves récoltées avaient un taux de MS de 12 %. C’est faible. Normalement, ce chiffre doit plutôt tourner entre 15 et 19 %. Il faut cependant replacer ce résultat dans le cadre d’une première année de test », nuance Charlotte Carn.
Un coût de production comparable au maïs
Grâce à sa plateforme de démonstration, la coopérative Eureden a pu établir un coût de production hors récolte pour la betterave fourragère mini-motte. « En incluant le labour et le passage de herse rotative, le désherbage mécanique, l’achat des plants et la location de la planteuse, il faut compter environ 120 €/t de MS. Ce n’est pas plus qu’un maïs », relativise la responsable de production bio d’Eureden. Selon David Perron, le coût de la main-d’œuvre doit être intégré en cas de désherbage manuel sur les betteraves semées pour avoir un vrai comparatif. Mais « attention à la main d’œuvre » lors de la plantation des mini-mottes avertit la Chambre d’agriculture des Côtes d’Armor. Le coût général est ainsi plus élevé que pour la betterave semée.
Consultez également notre article Pourquoi les éleveurs tentent la betterave fourragère mini-mottes ? Et le témoignage de ces éleveurs ayant testé cette technique.
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Les informations délivrées dans la fiche offrent une connaissance générale des maladies et des solutions à envisager. Elles ne peuvent remplacer une observation adaptée des parcelles afin de bien identifier ses caractéristiques propres et la réalité des maladies.
