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Le miscanthus, à la fois écologique et rentable

culture miscanthus

Depuis 5 ans, la surface de miscanthus augmente en France de 10 % par an. La structuration de la filière et la diversité des débouchés industriels et énergétiques valorisent très bien les cannes récoltées à la sortie de l’hiver. Rentable, la culture de miscanthus, s’inscrit tout à fait dans l’économie circulaire.

Le miscanthus giganteus, espèce hybride stérile et non invasive, de la famille des Poaceas, est une plante qui possède des vertus agronomiques et écologiques dont peu d’agriculteurs ont encore conscience. La culture de miscanthus et ses nombreux usages sont en effet encore méconnus.  

Aujourd’hui près de 6 400 hectares en France sont cultivés par des producteurs certains de trouver un débouché pour leurs récoltes de cannes par le biais d’une contractualisation de leur production. Depuis que les surfaces implantées en miscanthus sont assimilées à des surfaces d’intérêt écologique (SIE), la plante trouve naturellement mieux sa place dans l’assolement des exploitations. Les céréaliers voient dans cette culture simple d’entretien, une source de diversification de leurs activités et de leurs revenus et, une écologisation de leurs pratiques agricoles. Ils consacrent aussi moins de temps de travail sur leurs terres.

« Les trois premiers débouchés les plus communs sont les productions de chaleur dans des chaudières poly-combustibles, de litières animales et de paillage horticole », explique Alain Jeanroy, président de France Miscanthus.

Les effluents de bovins et avicoles collectés à base de miscanthus sont déjà réputés pour être de très bons gisements lorsqu’ils sont employés pour alimenter des méthaniseurs.

Enfin, le paillage horticole valorise aussi très bien les cannes récoltées en copeau. Etalées sur les sols, elles empêchent la croissance d’adventices et réduisent les besoins en eau des massifs.

Le miscanthus et ses nombreux débouchés

Le miscanthus n’a pas fini de révéler ses atouts. Les retours d’expériences des producteurs de miscanthus enrichissent les travaux de recherche fondamentale et appliquée.

« Les débouchés du miscanthus s’étoffent au fil du temps, affirme Alain Jeanroy. Certaines entreprises qui implantent le miscanthus proposent le rachat, selon certaines conditions, des récoltes des nouveaux producteurs de cannes ».

De récentes recherches révèlent que cette plante pourrait entrer dans la ration des vaches laitières. Les premiers essais sont concluants même si les qualités nutritives des cannes n’équivalent pas celles d’un ensilage de maïs car ont un rôle différent.

Les cannes peuvent aussi servir dans la composition de matériaux biosourcés dans l’industrie automobile ou les matériaux de construction. Le pouvoir énergétique du miscanthus serait équivalent à celui du bois.

Le miscanthus

Excellente alternative au bois pour le chauffage, à l’écorce de pin pour le paillage horticole ou encore à la paille pour la litière animale, le miscanthus n’a pas fini de révéler ses atouts


Implanter une parcelle en miscanthus

France Miscanthus répond à toutes les questions techniques que les agriculteurs se posent avant d’implanter une parcelle, pour l’entretenir et la récolter. L’implantation est assurée par trois entreprises dotées de matériels spécifiques pour enfouir les rhizomes (Novabiom, Rizosfer et Philippe Foucret).

La prestation de services s’effectue au printemps, de mars à mai, avec un matériel spécifique conçu pour enfouir 18 000 à 20 000 pieds/hectare. Le coût de l’implantation est d’environ 2 500 € environ par hectare, amortissable sur 20 ans, durée de vie de la plante.

L’entretien de la fertilisation des plantations de miscanthus nécessite peu d’engrais. Les exportations annuelles en nutriments sont très faibles (50 à 80 kg d’azote, 5 à 10 kg de phosphore et 70 à 120 kg de potassium par an).

En fait, la plante se développe quasiment en circuit fermé. Les feuilles tombées sont décomposées en humus tandis qu’une grande partie des éléments nutritifs, contenus dans les cannes, migre dans les rhizomes à la fin du cycle végétatif. Ils y sont stockés durant la période hivernale. Puis au printemps suivant, ces nutriments stockés dans le sol et dans les rhizomes sont réabsorbés par les racines et remobilisés pour la photosynthèse et la production de nouvelles cannes.

La première récolte se déroule la seconde année. Le rhizome se multiplie dans le sol saison après saison.

rhizomes
rhizomes

La coupe s’effectue à la fin de l’hiver ou au tout début du printemps, avant la reprise de la végétation. Avec un taux d’humidité à la récolte de 15 %, les cannes réduites à des tiges peuvent être broyées et stockées sans séchage.

Pour aller plus loin sur le sujet : France Miscanthus: https://www.france-miscanthus.org

Les informations généralistes contenues dans cet article ne sauraient remplacer un diagnostic personnalisé des parcelles.

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