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Implanter des protéagineux, de multiples atouts

Pois protéagineux en fleur

Pois protéagineux, féveroles, pois chiches, soja, lentilles … quelle que soit la culture, les avantages sur le plan agronomique des protéagineux ne sont plus à démontrer. Leurs cultures sont aujourd’hui remises sur le devant de la scène, ne serait-ce que pour réduire la dépendance de la France vis-à-vis des protéines végétales importées.

Le pois protéagineux est la principale culture riche en protéines cultivée aujourd’hui en France. Ses surfaces sont passées de 228 000 ha en 2020, à 247 000 ha en 2021, soit une progression de 8 %. Elles avaient déjà augmenté de 15 % en 2020. Le pois connaît un regain d’intérêt depuis quelques années, mais il était tombé très bas, sous la barre des 100 000 ha, à 97 000 ha en 2008 …. Alors qu’il était monté à plus de 700 000 ha au début des années 1990.

Le pois … et les autres protéagineux

Les surfaces de féveroles restent très en-deçà de celles de pois, à 77 000 ha. Elles sont suivies de près par les lentilles et pois chiches qui ensemble, occupent 71 200 ha, et sont talonnées par la luzerne destinée à la déshydratation qui atteint 68 000 ha. On trouve très loin derrière, le lupin, avec 6000 ha.  Le soja par contre, qui était parti de quasiment zéro il y a dix ans, a gagné chaque année de nouvelles superficies, pour atteindre 187 000 ha en 2020. Ses surfaces ont cependant reculé en 2021, à 157 000 ha.

Des économies en engrais azoté

Les protéagineux ont pourtant des atouts. Comme toutes les légumineuses, ils ont la particularité de combiner des taux élevés en protéines et des avantages agronomiques et environnementaux appréciables. Les bactéries symbiotiques de type rhizobium qui forment des nodosités sur leurs racines, sont capables de fixer l’azote de l’air et d’en faire profiter la culture. Ce qui explique que les protéagineux ne nécessitent aucun apport d’engrais azoté. Un gros avantage les années comme 2022, où le prix des engrais flambe. Les protéagineux laissent aussi de l’azote dans le sol, très utile à la culture suivante, et un sol bien structuré. C’est la raison pour laquelle, ils constituent de très bons précédents, notamment pour le blé. Ils sont aussi en général peu gourmands en intrants.

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Des plantes riches en protéines

Comme les protéagineux constituent par excellence, des cultures riches en protéines, ils sont à privilégier dans l’assolement, pour relever le défi que la France s’est fixé de retrouver une souveraineté agroalimentaire dans le domaine des protéines. Même si notre pays est mieux placé que ses voisins européens en matière de protéines végétales, il ne produit qu’aujourd’hui que la moitié des matières riches en protéines nécessaires à l’alimentation de ses animaux. L’autre moitié est importée essentiellement, sous forme de soja en provenance d’Amérique du Sud.

Le plan protéines végétales : objectif, 8% de la SAU

Dans le cadre de la PAC, les protéagineux bénéficient déjà d’aides couplées. Le soja, qui était parti de quasiment zéro il y a 10 ans, a gagné chaque année de nouvelles superficies pour atteindre 187 000 ha en 2020. En lançant un plan protéines végétales fin 2020, le Ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, veut aller encore plus loin. Avec ce plan, il remet les protéagineux sur le devant de la scène et s’est fixé comme objectif d’augmenter de 40 % les surfaces dédiées aux plantes riches en protéines en France entre 2020 et 2023, et de les doubler d’ici à 2030. Il voudrait qu’elles passent surfaces fourragères comprises, de 1 million d’hectares en 2020, à 2 millions ha. Ces cultures riches en protéines représenteraient alors 8% de la surface agricole utile. Le gouvernement a, pour cela, proposé de consacrer des aides significatives à l’organisation de filières et à la recherche génétique, avec l’espoir de conforter leurs potentiels de productivité.

Déjà des progrès génétiques

Les protéagineux et notamment les pois protéagineux de printemps, ont déjà fait l’objet de progrès génétiques significatifs. D’après Terres Inovia, entre les variétés inscrites dans les années 1990-2000 et celles inscrites entre 2008 et 2019, les rendements ont gagné environ 14 q/ha et les variétés récentes bénéficient d’une tenue de tige nettement supérieure aux plus anciennes. Des progrès commencent aussi à voir le jour sur d’autres critères comme la tolérance au champignon du sol, Aphanomyces dans des parcelles faiblement contaminées, le pouvoir couvrant des plantes, ou encore une moindre décoloration chez les variétés de pois à grains verts destinées à la casserie.

Une meilleure valorisation de la production

Les organismes-stockeurs mettent aussi en place des filières de production locales pour encourager les agriculteurs à produire des protéagineux et fournir des industriels intéressés. Dans les Hauts-de-France par exemple, l’industriel Roquette a signé des contrats avec plusieurs coopératives pour la production de pois protéagineux qu’il transforme dans son usine de Vic-sur-Aisne dans l’Aisne. L’industriel croit en l'avenir du pois protéagineux en alimentation humaine à l’échelle mondiale. Il a choisi le pois pour se différencier du soja.  Selon Roquette, le marché des protéines végétales consommé en alimentation humaine croît de 14 % par an. En plus de sa richesse en protéines, le pois a l’avantage de contenir peu d’allergènes et aucune trace de gluten ni d’OGM. Il apporte aussi des propriétés différentes en termes de goût, couleur ou texture.

Les initiatives se multiplient autour des protéagineux

Dans l’Ouest, Valorex a également engagé une démarche avec une dizaine de partenaires pour valoriser la féverole, mais aussi d’autres protéagineux. La coopérative de Picardie et partenaire d'aladin.farm, Noriap, et sa filiale en alimentation animale, Novial, ont aussi mis en place des productions sous contrat de pois protéagineux et de lupins et font des expérimentations en soja, avec l’objectif d’identifier des alternatives au soja importé. Leur démarche a intéressé l’enseigne de la grande distribution Lidl et la fondation Earthworm, avec qui elles viennent de lancer un groupe de travail. Les initiatives de ce type se multiplient à travers la France.

Des légumineuses à graines et des fourragères

On différencie les légumineuses à graines comme les pois, les féveroles, le soja, le lupin, les lentilles, le pois chiche ou les haricots, et les légumineuses fourragères telles que la luzerne, le trèfle, le lotier ou le sainfoin. Les premières sont récoltées à la moissonneuse-batteuse. Les secondes, sont valorisées plantes entières, seules ou associées à des graminées, pâturées, ou récoltées sous forme de foin, d’ensilage ou déshydratés. Le pois, la féverole et plus récemment le soja, sont les espèces qui ont connu les plus forts développements.


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