Face à l’urgence climatique, la France s’est fixée une feuille de route pour atteindre la neutralité Carbone d’ici 2050 : la Stratégie Nationale Bas Carbone.
Chaque secteur est bien sûr concerné et tous les moyens doivent être mobilisés. En France après le transport (31%), l’agriculture est le deuxième secteur émetteur de Gaz à Effet de Serre (19%) devant le bâtiment et l’industrie… La SNBC définit deux grandes orientations pour mettre en œuvre cette transition : diminution de la production de GES (CO2, NO2, CH4…) et maximisation des puits de carbone. L’agriculture a un rôle primordial à jouer car tout agriculteur participe au cycle du carbone.
En effet, pour se développer les cultures captent le carbone de l’air, le stockent dans leur biomasse et l’utilisent pour leur croissance ou bien dans leurs organes de réserves sous formes d’amidon ou de sucre. Seule une partie du carbone capté par la plante sera stockée dans le sol après biodégradation, humification et minéralisation lente, le reste étant exporté (récolte), consommé ou relargué.
Il faut comprendre que les sols pouvant stocker du carbone (sous forme organique) sont les sols en déficit. Ceux-ci vont pouvoir reconstituer leur stock en favorisant les entrées jusqu’à un stade d’équilibre. Les sols pouvant en emmagasiner le plus, sont donc les sols les plus pauvres en carbone, généralement ce sont les zones de grandes cultures.
Des actions peuvent-elles être mises en place ?
Concernant la diminution des GES, plusieurs leviers peuvent être actionnés :
Amélioration de l’efficacité de l’azote apporté (chaulage, inhibiteur de nitrification …),
Introduction des légumineuses fixatrices d’azote dans les rotations (peut se combiner au développement des protéines végétales),
Mises en place de couverts à base de légumineuses en pur ou en mélange permettant de diminuer l’apport d’azote minéral,
Réduction de la consommation d’énergie fossile (réduction du nombre de passages, stockage, séchage…).
Concernant le stockage du Carbone, plusieurs actions sont possibles :
Augmentation des restitutions par les résidus de cultures,
Développement des couverts végétaux et des cultures associées avec restitution de biomasse,
Insertion et allongement des prairies temporaires et artificielles,
Enherbement des inter-rangs en viticulture ou arboriculture,
Agroforesterie (haies intra ou inter parcellaires).
Toutes ces actions peuvent être valorisées dans le cadre du Label bas carbone via des méthodes et des outils (CarbonExtract …) par des crédits carbone vendus sur le marché volontaire.
De plus le stockage du carbone, permet de nombreux co-bénéfices comme l’amélioration de la fertilité des sols, de sa structure, de sa résistance à l’érosion, de sa capacité à retenir l’eau. Autant de bénéfices permettant une agriculture plus résiliente afin de sécuriser nos approvisionnements.
L’agriculteur français se voit donc investi d’une mission sociétale supplémentaire dans l’intérêt de tous : stocker du carbone dans les sols cultivés en adoptant ou en confirmant des pratiques culturales bien identifiées, tels que le déploiement des couverts végétaux et cultures intermédiaires.
C’est une opportunité de reconnaissance des efforts des agriculteurs en leur attribuant une valeur au service climatique.
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