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Maïs et tournesol : l’intérêt de la fertilisation localisée

jeunes plants de maïs

Dans un contexte tendu des marchés de l’engrais, le raisonnement de la fertilisation des cultures est plus que jamais sous le feu des projecteurs. Pour répondre aux enjeux techniques et économiques, la localisation des apports d’engrais – ou micro-fertilisation - représente une piste intéressante en maïs et tournesol.

Une culture est d’autant plus exigeante à un élément minéral qu’elle est sensible à la carence, augmentant les risques de pertes de rendements. Le maïs ensilage est moyennement exigeant en potassium et en phosphore. Alors que le tournesol et le maïs grain sont également moyennement exigeants en potasse mais peu exigeants en phosphore. La fertilisation phospho-potassique, mais aussi azotée, demande donc une attention particulière, pour obtenir des plantes en bonne santé et ainsi, préserver leur potentiel. Ce qui passe par le raisonnement des doses, des formes utilisées ou encore de la technique d’épandage. En raison des semis en rangs très espacés, le maïs et le tournesol sont des cultures enclines à la localisation des engrais. De plus, leurs besoins en phosphore et potassium se situant davantage en début de cycle, un positionnement des apports peut se justifier au moment des semis.

Les bénéfices de la localisation de l’engrais sur cultures de maïs et de tournesol

La localisation de l’engrais est davantage connue pour le phosphore (P), peu mobile dans le sol, tout comme le potassium (K). Amener ces minéraux au plus près de la semence va permettre à la plante, via ses racines, d’y avoir accès plus facilement et de favoriser leur valorisation, avec un effet « starter ». 

Pour l’azote (N), plus mobile, la localisation sert davantage à limiter les pertes par volatilisation ammoniacale. C’est pourquoi il est possible de réduire la dose de 10 à 20 %, selon les situations.

Autres avantages possibles : la réduction du lessivage et de la lixiviation des éléments, mais aussi une diminution de la concurrence vis-à-vis des adventices et des attaques de ravageurs, face à des plantules plus vigoureuses.

A noter qu’il faut rester vigilant à ce que l’engrais ne soit pas trop proche de la semence non plus, au risque de provoquer des brûlures. Il est donc généralement recommandé de le placer à 4-5 cm à côté de la graine et à 4-5 cm en dessous (soit à environ 10 cm de la surface du sol).

Fertilisation localisée du tournesol et du maïs : quid des applications ?

Concernant la forme des engrais, en simple, on peut s’orienter vers du phosphore soluble type superphosphates ou phosphate di-ammonique. Si le raisonnement conduit à des besoins de potassium et/ou d’azote, les engrais composés – binaires (PK) ou tertiaires (NPK) – sont à privilégier. Certaines formulations incluent également d’autres éléments comme le zinc ou le soufre. L’analyse des risques de carences va permettre d’orienter le choix du produit.

Pour les techniques d’applications, il y a plusieurs options. Des équipements spécifiques peuvent être installés sur les semoirs. Ils vont permettre d’incorporer efficacement l’engrais starter, avec le réglage adéquat, en s’adaptant aux espèces présentes dans l’assolement, qui diffèrent par leur taille de graines et la profondeur de semis. Il est également possible d’utiliser des microgranulés starter, épandus via le circuit insecticide du semoir. Dans ce cas, la localisation est réalisée directement dans la ligne de semis. Dans tous les cas, il est nécessaire de viser régularité, homogénéité et précision d’application, en évitant les risques de toxicité pour les semences.

La fertilisation localisée également au service de la lutte contre les ravageurs du sol du maïs et du tournesol

En tournesol comme en maïs, la lutte contre les ravageurs – taupins, scutigérelles, chrysomèle…- intervient à l’implantation, par l’utilisation de traitements de semences, ou de microgranulés à appliquer dans la raie de semis.

Avec cette seconde option, la localisation de l’insecticide permet de bien protéger les graines et d’optimiser le développement végétatif des cultures.

Les microgranulés disponibles actuellement sur le marché se composent essentiellement de pyréthrinoïdes. Certains d’entre eux sont associés à un engrais starter NP et un biostimulant, en tant que formules tout-en-un. Pour la plupart des produits commercialisés, il est recommandé d’utiliser un diffuseur spécifique, à adapter sur l’embout du tube de descente du micro-granulateur : cela permet d’optimiser l’efficacité de l’application.

Idem pour la lutte contre les limaces, il est possible de positionner les molluscicides au plus près des semences. L’idéal est d’utiliser un micro-granulateur, déjà présent ou à fixer sur le semoir, afin d’assurer l’homogénéité et la régularité à la fois du semis et de la solution. Ce qui est plus difficile à obtenir avec les mélanges graines / anti-limaces dans la trémie. Ainsi, cela implique de bien raisonner le choix du produit en fonction de son matériel. Rappelons que, pour toute manipulation de produits phytosanitaires et fertilisants, il est nécessaire de respecter les conditions d’applications (climat, dose, équipements de protection individuelle…).

Quelques études disponibles sur la fertilisation localisée sur maïs 

Un effet starter avec le phosphore appliqué au semis

Les besoins en phosphore du maïs se situent essentiellement entre les stades 3 et 10 feuilles.

Les racines étant peu développées, la localisation des engrais est particulièrement intéressante pour en améliorer la disponibilité. Selon des essais Arvalis, les résultats sont au rendez-vous pour le maïs : gain de vigueur au départ, meilleure homogénéité des levées, impacts positifs sur le rendement et la maturité à la récolte.

Figure 1 : Effet de la localisation du phosphore sur le rendement du maïs (52 essais 1989 à 2004, AGPM - ITCF – ARVALIS - Institut du végétal)

52 essais sur la localisation du phosphore sur le maïs

C’est une technique particulièrement adaptée quand les conditions de semis sont difficiles (sol froid, excès d’eau, forte acidité, parasitisme tellurique).

Et pour l’azote ?

Si le maïs a plutôt de faibles besoins d’azote en début de cycle, ceux-ci augmentent sensiblement vers les stades 6-8 feuilles. Un apport peut être justifié au semis quand les reliquats azotés du sol sont inférieurs à 60 UN/ha. Si tel est le cas, mieux vaut choisir une forme qui minéralise lentement.

De 2013 à 2015, des essais Arvalis ont permis d’évaluer l’intérêt de localiser l’engrais azoté à l’aide du strip-till au pré-semis vs en surface (avec un autre apport à 6/7feuilles), en maïs fourrage à La Jaillère (44) et en maïs grain à Boigneville (91). Rappelons que le strip-till permet de réaliser un travail du sol uniquement sur le rang de semis. Sur les deux sites, les résultats sont variables en pluriannuel. L’année 2014 se démarque toutefois à Boigneville, en faveur de la stratégie au strip-till, quelle que soit la forme utilisée. Aussi, plus la proportion apportée est importante en localisé, plus le gain de rendement est élevé. 2015 va également dans le même sens, mais avec moins de précision. L’institut en conclut qu’il est nécessaire d’évaluer la stratégie de localisation au strip-till selon les conditions locales : climat (pluviométrie notamment), type de sol (filtrant ou non), zones vulnérables ou non (ce qui impacte les possibilités de faire concorder le travail du sol avec un apport d’azote)…

La fertilisation localisée du côté du tournesol

Comme le maïs, le tournesol présente un développement végétatif explosif (de 250 à 500 kg/ha/j de matière sèche) et nécessite d’être bien alimenté. En raison de sa forte capacité à s’enraciner en profondeur, le tournesol est très efficace pour absorber l’eau et les éléments minéraux du sol. Il n’empêche qu’une impasse peut être préjudiciable pour les rendements. La technique de la localisation du PK montre des résultats équivalents à une application en plein, à la même dose. Elle permet d’assurer la biodisponibilité du phosphore et du potassium, comme de l’azote, dès que la culture en a besoin, surtout quand les conditions de sol ne sont pas optimales (excès d’humidité et réchauffement insuffisant en fin d’hiver / début de printemps).



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