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Céréales, colza : les premiers apports d’azote se préparent dès à présent

Céréales, colza : les premiers apports d’azote se préparent dès à présent

Depuis un an, le prix élevé des engrais et la forte volatilité sur le marché des grains tendent à redessiner les contours des stratégies de fertilisation azotée. Entre objectifs de productivité et nécessités économiques, difficile parfois de s’y retrouver. Pourtant, les fondamentaux restent les mêmes : n’apporter que ce dont la plante a réellement besoin, pour un objectif de rendement fixé.

Apports d'azote : tout commence par le calcul de la dose prévisionnelle

Le calcul de la dose prévisionnelle d’azote à apporter doit permettre d’assurer un rendement et une qualité optimale, en fonction des objectifs de production de chaque culture. Pour les céréales destinées aux filières de qualité, la teneur en protéines du produit fini sera bien évidemment un critère clé à prendre en compte. Cette dose prévisionnelle tient compte des reliquats azotés sortie d’hiver (RSH), à estimer le plus précisément possible sur tous les horizons de la parcelle. Le climat de l’automne 2022, et notamment la douceur extrême des mois de septembre et octobre, a été favorable pour assurer une croissance rapide et précoce des cultures à l’automne. Les conditions ont été exceptionnellement très poussantes mais le climat des semaines à venir sera décisif sur la préservation de ce potentiel. Ainsi, cette année plus encore que les autres campagnes, la quantité d’azote déjà absorbée par la culture devra être prise en compte avec la plus grande précision avant de réaliser le premier apport.

Et pour les apports d'azote sur colza ?

Associer le colza à un couvert de légumineuses gélives permet de réduire les apports d’azote en sortie d’hiver

Pour le colza, le facteur « plante » influence fortement le calcul de la dose prévisionnelle d’azote. Aussi, les pesées de biomasse à l’entrée et à la sortie de l’hiver restent des données précieuses. Les approximations visuelles sont rarement fiables, encore moins dans le contexte de l’année où la végétation est très développée, parfois même exubérante. L’enjeu est aussi de tenir compte des couverts associés au colza. S’ils sont correctement levés en entrée hiver, ne pas les peser mais intégrer une réduction de 30 unités par rapport à la dose conseil.

Estimer les reliquats azotés présents dans le sol

En sortie d’hiver, la mesure des reliquats azotés est essentielle pour ajuster au mieux la stratégie de fertilisation azotée. Et ce, d’autant que cette valeur varie énormément d’une campagne à l’autre pour une même parcelle. Tout dépend de la capacité d’absorption du précédent cultural, de l’implantation ou non d’un couvert en interculture, du niveau du lessivage hivernal, de l’exportation ou non des résidus de cultures... En pratique, les prélèvements de terre doivent être réalisés en sortie d’hiver avant la reprise de minéralisation de l’humus pour estimer les stocks d’azote minéral disponibles en début de cycle.

Le conseil est de réaliser un minimum de 14 prélèvements dans un cercle de 20 m de diamètre. L’idéal est de prélever sur toute la profondeur d’enracinement de la culture considérée, par horizon de 30 cm. En cas de sols très profonds, il faut aller jusqu'à 120 cm, ce qui correspond à la profondeur d'enracinement potentielle d'un blé. Les échantillons envoyés au laboratoire pour analyse doivent être soigneusement identifiés et renseignés.

Est-il pertinent, cette année, de réduire la dose totale d’azote ?

Le contexte chahuté de ces derniers mois incite à se poser la question : faut-il ajuster la dose totale d’azote à apporter ? Le prix actuel des engrais, qui a été multiplié par trois sur la dernière campagne, impose de raisonner le choix des spécialités non seulement en fonction de leur efficience technique mais également de leur seuil de rentabilité, voire accessoirement de leur disponibilité. Ponctuellement, des tensions sur certaines formulations perdurent. Certains agriculteur se demandent dès lors si réduire la dose, quitte à perdre quelques quintaux de rendement, peut s’avérer pertinent. L’objectif est alors de calculer la marge nette.

Arvalis propose de calculer un ratio : prix du blé (en €/t) / prix de l’azote (en € pour 100 kg d’N). Si ce ratio est inférieur à 1,2, alors il devient, toujours selon l’institut technique, opportun de viser l’optimum technico-économique et de baisser la dose d’azote en conséquence. Si le prix de vente du blé inclut une rémunération de la teneur en protéines, la valeur du ratio à retenir est de 1,1, voire de 1, si la grille de réfactions proposée est très incitative. En effet, la prise en compte de ces réfactions conduit à moins réduire la dose d’azote pour préserver la teneur en protéines et éviter ainsi des malus sur le prix de vente du blé.

Bien évidemment, chaque unité d’azote doit être épandue au moment où la plante en aura le plus besoin. En blé par exemple, rappelons que les besoins sont relativement faibles durant le tallage mais qu’ils augmentent fortement durant la montaison et restent élevés jusqu’à la fin de la phase de remplissage des grains. Si l’agriculteur vise une réduction de la dose totale, mieux vaut éviter d’économiser sur le dernier apport, a fortiori s’il souhaite atteindre un taux de protéines bien spécifique. Si le niveau de reliquats azotés en sortie d’hiver est satisfaisant, l’impasse peut être positionnée au premier apport, au tallage.


Les OAD, une aide précieuse pour gérer les premiers apports d’azote

Différents outils d’aide à la décision (OAD) permettent d’affiner le calcul de la dose prévisionnelle. L’institut technique Arvalis conseille de privilégier les outils labellisés Prev’N par le Comifer, gage du respect des principes de la méthode du bilan. À ce jour, ils sont une vingtaine. La liste est disponible sur le site du Comifer

D’autres outils de pilotage existent aussi en cours de campagne pour ajuster la dose à apporter en fin de cycle. L’objectif est alors de « mettre en réserve » quelques unités pour les positionner plus tard. Dans ce cas, les préconisations tiennent compte des pratiques déjà réalisées, du contexte climatique de l’année et bien entendu, du potentiel de production actualisé.


Sans oublier les autres formes d'azote…

Des OAD existent aussi pour coller aux situations particulières comme l’utilisation de produits organiques ou biosourcés ou l’implantation de couverts végétaux.

Ainsi la méthode Merci calcule les fournitures en azote d’un couvert pour la culture suivante à partir de prélèvements de biomasse fraîche et en tenant compte de la nature du sol. Des données à prendre en compte pour, là encore, ajuster la dose totale à épandre.


Les informations généralistes contenues dans cet article ne sauraient remplacer un diagnostic personnalisé des parcelles. Crédit photo Adobe Stock.


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