1. Accueil
  2. Toutes les actualités agricoles
  3. Quels leviers pour déplafonner le rendement du tournesol ?
les semences
le tournesol
Syngenta

Quels leviers pour déplafonner le rendement du tournesol ?

Le programme Tournesol 4.0 conduit par Invivo en partenariat avec Syngenta a permis d’identifier des leviers pour déplafonner le rendement du tournesol.

Explications et analyse des facteurs de productivité avec Emmanuel Bodet, agriculteur en Vendée chez qui la parcelle Tournesol 4.0 est implantée et Jean-Luc Lespinas, Responsable du Service Agronomie de la CAVAC en Vendée qui suit ce programme.

En quoi les couverts végétaux sont importants pour la future culture du tournesol ? Quelles espèces choisir ?

Emmanuel Bodet : L’objectif d’un couvert végétal est une couverture rapide du sol pour étouffer au maximum le ray-grass. Plus globalement, les avantages d’un couvert sont nombreux : structurer le sol et améliorer sa vie microbienne et protéger le sol du ruissellement.

Sur la parcelle d’expérimentation de mon exploitation, nous avons choisi d’implanter en semis direct un mélange de phacélie (8 à 9 kg) et de féverole (100 kg). Les féveroles présentent l’avantage de geler naturellement et la phacélie se tasse après la floraison. Par ailleurs, ces 2 espèces apportent de l’azote et remontent le niveau de phosphore dans le sol.


Comment détruire ces couverts végétaux ?

Emmanuel Bodet : La destruction du couvert est simple : le broyage n’est pas obligatoire, et un labour de printemps n’est pas nécessaire. La destruction du couvert doit être adaptée au type de sol. Sur l’exploitation, nous avons des sols argilo calcaires et des limons battants et nous pratiquons un travail très superficiel sur 2 ou 3 centimètres sur la totalité de la parcelle, suivi d’un travail sur le futur rang sur une profondeur de 4 à 5 cm.

La pratique des couverts végétaux est-elle développée ?

Jean-Luc Lespinas : Ce n’est pas une pratique majoritaire mais elle se développe. Nous communiquons pour que nos adhérents s’orientent vers les techniques simplifiées, derrière les couverts végétaux surtout sur des sols limoneux battants, des sols fragiles qui nécessitent une couverture permanente, et une amélioration de la vie du sol.

Quelle fertilisation apporter au tournesol ?

Emmanuel Bodet : J’apporte de la potasse en localisé au moment du semis, c’est prépondérant. Dans le passé, une de mes parcelles avait reçu du sulfate de potasse par erreur. Résultat : plus 9 quintaux à la récolte ! Concernant l’azote, avec un beau couvert de féveroles, 50 unités par hectare suffisent.


Jean-Luc Lespinas : Le tournesol exporte en peu de potasse mais cette culture mobilise 10 unités par quintal, en retourne beaucoup au sol, mais il faut que la plante trouve ces quantités pour survenir à ses besoins. La réponse à cet élément ne me surprend pas.

Concernant l’azote, l’apport en végétation est préférable par rapport au semis pour limiter une croissance excessive dès le départ, d’autant plus que les besoins sont plus importants à partir de la phase bouton. Notre recommandation est de faire suivre l’apport d’azote par un binage pour une valorisation même en conditions sèches.

Quel est la période idéale pour semer le tournesol ?

Emmanuel Bodet : Si les températures sont favorables et la structure du sol bonne, je n’hésite pas à débuter les semis de tournesol fin mars. J’ai pu en effet constater en semant une année au 20 mars, que, malgré le froid, le tournesol continuait à pousser. Ces semis précoces permettent d’avoir des plantes moins hautes et de récolter beaucoup plus tôt.

Jean-Luc Lespinas : Je conseille également de semer plus tôt que ce qui est habituellement pratiqué dans la région. Même si le tournesol végète un peu, l’enracinement est meilleur, et le tournesol est gagnant par rapport au stress hydrique.

Quelle densité et quel écartement faut-il mettre en place pour un semis réussi ?

Emmanuel Bodet : Je vise 55 000 plantes récoltées bien réparties donc je sème à 75 000 en intégrant des pertes dues aux prédateurs (lièvres, pigeons). L’écartement idéal est 60 cm mais l’écartement de mon cueilleur pour la récolte est de 75 cm, alors je sème à 75 cm.

Jean-Luc Lespinas : La majorité des adhérents de la CAVAC sèment avec un écartement de 75-80 cm par rapport au matériel de récolte, mais l’idéal serait de semer avec un écartement de 60 cm de façon à mieux explorer le potentiel de réserve hydrique du sol.

Pourquoi avez-vous choisi la variété de tournesol SY CELESTO ?

Emmanuel Bodet : Cette variété offre un bon pack sanitaire, elle est top face aux maladies ! Et, surtout, elle offre du potentiel. Avec SY CELESTO, on peut aller chercher des quintaux. C’est ce que nous souhaitons, déplafonner les rendements !

Comment luttez-vous contre les attaques de limaces ?

Emmanuel Bodet : Depuis 2009, je ne laboure plus. J’essaie de ne pas appliquer d’anti-limaces et de m’appuyer sur des auxiliaires comme les carabes qui gèrent ces parasites.

Jean-Luc Lespinas : Quand la vie d’un sol est riche, on dispose d’une panoplie de prédateurs naturels qui peuvent limiter la population des limaces. Malgré tout, dans certaines situations, nous préconisons des solutions anti-limaces et nous privilégions dans ce cas, des oxydes ferriques qui respectent la faune auxiliaire.

Quelle stratégie mettez-vous en œuvre pour gérer les adventices ?

Emmanuel Bodet : Il n’y avait pas eu de tournesol sur la parcelle depuis quelques années. Le fait de semer tôt avec une certaine humidité a facilité l’efficacité du désherbage de prélevée. C’est la clef de la réussite sachant que le désherbage est suivi d’un binage. En 2022, nous avons décidé avec Jean-Luc de biner tôt, une première fois, puis de faire un second binage plus tard.

Jean-Luc Lespinas : Le choix des herbicides tournesol est limité et leur application est souvent sensible aux conditions climatiques, avec parfois des efficacités moyennes sur les dicotylédones. Le binage se présente, en conséquence, comme un excellent moyen de compléter le désherbage chimique. De plus, le binage permet de casser la croute de battance et redonne un coup de fouet à la plante, avec une accélération de la minéralisation.

Est-ce que vous êtes confrontés à des attaques de parasites ?

Jean-Luc Lespinas : En 2022, Emmanuel a réalisé une protection contre les pucerons cette année dès le stade 2 à 3 feuilles avec un traitement insecticide adapté.


Faut-il réaliser un apport de bore et quand ?

Emmanuel Bodet : J’ai fait un apport de bore en foliaire, en limite passage tracteur

Jean-Luc Lespinas. Au niveau de la CAVAC, nous préconisons un apport de bore en végétation de façon systématique car nous sommes sur des sols pauvres en bore, notamment dans le bocage vendéen. Toute la difficulté pour nous est que les nouveaux hybrides de tournesol n’expriment pas de carence en végétation (pas ou peu de grillures sur les feuilles), contrairement aux anciennes variétés. Cependant, nous observons des problèmes fécondation sur capitule dus à ces carences en bore d’où la nécessité d’un apport de bore.

Quelle stratégie d’irrigation faut-il envisager quand cela est possible ?

Emmanuel Bodet : Sur mon exploitation, nous visons 2 passages. Le premier avant la floraison, et le second, qui est capital, en post floraison, pour favoriser le remplissage des grains et le PMG. Sur la parcelle d’expérimentation, où nous avions de belles surfaces foliaires, j’ai réalisé 2 apports de 30 mm.

Jean-Luc Lespinas : Deux passages d’irrigation sont recommandés autour de la floraison. Pour l’année 2022, marquée par une très forte sécheresse estivale, sur des sols superficiels (comme des argilo-calcaires), 3 tours d’eau étaient nécessaires. L’erreur à ne pas commettre est de se caler sur l’irrigation du maïs avec une cadence identique : le tournesol valorise des quantités d’eau moins importantes.

Quand faut-il récolter ?

Emmanuel Bodet : Je commence à récolter alors qu’il reste encore des feuilles vertes. En semant des tournesols fin mars, la récolte se situe ainsi fin août début septembre, période où nous avons encore des fortes températures estivales. Les tournesols sont à alors à 8,5 / 9 % d’humidité.

Jean-Luc Lespinas : L’évolution génétique fait que nous avons des tournesols beaucoup plus sains et que l’on peut récolter des hybrides avec quelques feuilles vertes.


Cette publi-information a été rédigée et illustrée par notre partenaire. La rédaction d’aladin.farm n'a pas participé à sa production, ni aux choix des visuels.

Pour plus d’informations sur ce fournisseur et/ou ses produits, contactez vos référents en coopérative/négoce.


Partager la page

Consultez la gamme Syngenta disponible sur aladin.farm

Syngenta France, producteur de semences, de produits de protection des cultures, et d'outils d'aide à la décision