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Pourquoi les éleveurs tentent la betterave fourragère mini-mottes ? Témoignage

Betterave fourragère - témoignage

Chez les éleveurs bio, la betterave fourragère mini-motte rencontre un succès grandissant. Cette technique présente l’avantage d’éviter le stade de la levée après le semis qui est techniquement compliqué à gérer sans herbicide. Retours d’expérience d’éleveurs qui se sont lancés dans les Pays de la Loire et dans les Ardennes.

A Saint-Colomban en Loire-Atlantique (44), le Gaec de Rublé cultive de la betterave fourragère depuis plus de 20 ans. Cette culture est menée sur 4 ha en bio. Elle permet d’apporter l’énergie de la ration aux 100 vaches laitières de la ferme durant l’hiver. Les éleveurs apprécient la qualité nutritionnelle du fourrage. Cependant, la culture pose un défi majeur de désherbage, malgré les nombreuses années d’expériences. Les adventices doivent être maîtrisées avant que la betterave ne couvre le sol. « Dix jours après la levée des betteraves, je passe avec la bineuse. Mais c’est très fastidieux, il faut compter 2 heures par hectare (h/ha). Et en cas de raté comme l’an dernier, il faut désherber à la main à raison de 20 h/ha en moyenne », rapporte Benjamin Boileau, l’un des associés de l’exploitation.


Un premier test en betterave mini-motte concluant

Face à ce problème de désherbage à la levée, la technique de la betterave mini-motte est apparue comme une solution idéale pour le Gaec de Rublé. En 2019, les associés ont décidé d’implanter la moitié de la surface avec cette technique. Et le résultat est au rendez-vous. « C’est un essai plus que concluant. Nous avons récolté 11 t/ha de MS pour les deux hectares plantés contre 8 t/ha de MS sur les deux autres hectares semés », témoigne Benjamin Boileau.

De l’autre côté de l’hexagone, à Tétaignes dans les Ardennes, Jean-Marie Pierre n’avait jamais cultivé de betterave. C’est sa conversion récente en bio qui l’a amené à implanter ce fourrage, en commençant directement par la technique des mini-mottes. « Chez Biolait, on échange beaucoup sur nos pratiques, entre producteurs. J’ai eu des retours d’éleveurs satisfaits de cette technique, alors je me suis lancé sur 3 ha », explique-t-il. Le premier résultat s’est avéré mitigé, avec un rendement de 65 à 70 t/ha de matière brute à 17 % de MS environ. Jean-Marie Pierre se montre cependant confiant. Il a déjà prévu de recommencer l’an prochain. « Un rendement de 60 t/ha est nécessaire pour couvrir les charges. Nous sommes donc dans les clous. En plus, c’était une année très sèche. Avec des bonnes conditions, on peut aller jusqu’à 120 t/ha », analyse-t-il.

La récolte de betteraves mini-mottes s’est déroulée dans de bonnes conditions chez Jean-Marie Pierre, malgré l’automne humide. © C. Pierre

De la main-d’œuvre pour l’implantation

Mettre en en terre 50 000 plants/ha nécessite davanage d’organisation qu’un semis classique. L’implantation mobilise de la main-d’œuvre. « Nous étions cinq. Idéalement, il aurait fallu être huit », constate Jean-Marie Pierre. Au Gaec de Rublé en Loire-Atlantique, la plantation est estimée à 4 h/ha à sept personnes. La structure a la chance de compter 6 salariés en plus des quatre associés.

Cette opération nécessite également de se procurer une planteuse six rangs. « Le fournisseur de plants nous l’a prêtée pour la première année. Cette machine travaille avec un inter-rang de 75 cm car notre matériel de binage et notre arracheuse sont adaptés à cette largeur », indique Benjamin Boileau. Dans les Ardennes, l’EARL de Jean-Marie Pierre a acquis avec des voisins une planteuse avec un inter-rang de 45 cm. La machine s’adapte aux outils de binages du maïs et au matériel de récolte de l’entrepreneur de travaux agricoles.

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Les plants avant livraison chez Thomas Plants, le fournisseur des deux éleveurs. © Thomas Plants

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Il faut être plusieurs pour positionner les plants de betteraves fourragères mini-mottes dans la planteuse. © Thomas Plants

Un coût non-négligeable

Si la betterave mini-motte présente de nombreux avantages, cette technique reste onéreuse. « Il faut compter 1500 €/ha pour les plants, 250 €/ha pour le coût de la planteuse, du tracteur et du chauffeur et enfin 250€/ha de prestation de récolte » témoigne Jean-Marie Pierre. Il nuance même le coût de la main d’œuvre lors de la plantation car il a pu compter sur de l’entraide voisinage pour ce chantier. Pour limiter le coût prohibitif, le Gaec de Rublé a décidé de réaliser les plants afin de couvrir deux hectares l’an prochain. « Nous allons nous servir des serres bi-chapelles de l’activité maraîchage. Nous avons acheté des planches d’occasion de 240 trous ».  Avec un semoir manuel, l’éleveur ligérien prévoit une journée de travail à cinq. Affaire à suivre…



Les informations généralistes contenues dans cet article ne sauraient remplacer un diagnostic personnalisé des parcelles.

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