Résistance aux herbicides, conditions d’application, diversité de la flore, coût…le désherbage du colza nécessite un raisonnement affiné pour optimiser son efficacité technico-économique. Si les interventions de prélevée sont encore largement privilégiées, la post-levée trouve de plus en plus sa place dans les stratégies.
Déterminer la flore présente dans les parcelles de colza
La flore présente dans les parcelles de colza est très variée :
- Les graminées (ray-grass, vulpins, bromes, folle-avoine…) ;
- Les dicotylédones (véroniques, stellaires) avec certaines plus difficiles à gérer (géranium, ammi élevé, gaillet gratteron, chardon-marie, bleuet et érodium) ;
- Les vivaces (chardons des champs, rumex notamment) ;
- Les crucifères (moutarde des champs (ou sanve), la ravenelle, le sisymbre et la capselle).
Alors que les dicotylédones sont restées longtemps la principale problématique des cultures de colza, les graminées sont devenues une cible à prendre en compte, avec des difficultés de maîtrise dans de nombreux systèmes de cultures. Les raisons de cette recrudescence : le recours aux techniques culturales simplifiées, les rotations courtes ou encore l’augmentation des phénomènes de résistances aux herbicides.
Intervenir dès le présemis de colza ?
Une gestion précoce des adventices du colza est possible en présemis avec la napropamide (Colzamid…) incorporée dans les trois premiers centimètres du sol, à la dose de 2 L/ha. L’avantage de ce positionnement : la substance active reste efficace même en conditions sèches. Elle offre de très bons résultats sur les graminées (ray-grass et vulpins….), ainsi que sur géranium, gaillet, mercuriale, véronique feuille de lierre, barbarée, carotte sauvage et coquelicot, pour lesquels une dose de 1,5 L/ha peut suffire. Ce premier traitement peut être complété par une application en prélevée, ce qui est le plus fréquent, mais aussi en post-levée avec une spécialité comme Kerb ou Ielo.
Mais attention, toutefois : l’utilisation de la napropamide limite les choix de cultures lors d’un resemis en cas d’échec de levée du colza. Cette molécule est également utilisable en prélevée / postsemis, mais elle est plus sensible au sec. Il faut donc veiller à l’appliquer sur un sol humide, après ou juste avant un épisode pluvieux (10 à 15 mm).
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La prélevée : des performances davantage liées aux conditions du sol
Cette stratégie est jusqu’à aujourd’hui la plus largement utilisée en colza mais présente des résultats irréguliers en raison de conditions sèches fréquentes à cette période. Si les flores simples sont bien contrôlées en un passage unique, c’est moins le cas pour les adventices plus difficiles ou avec de fortes infestations en ray-grass et vulpins. Le choix du produit va être orienté selon la pression géranium, coquelicot, gaillet ou sysimbre. Mieux vaut éviter de réduire les doses avec les produits de prélevée, afin de préserver leur persistance d’action et donc leur efficacité.
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Le désherbage du colza en post-levée séduit de plus en plus
Les conditions sèches souvent rencontrées en prélevée jouent sur l’efficacité des applications à ce stade du colza. Ajoutés à cela, des problèmes récurrents de levée, remettant parfois en cause la pérennité de la culture. Et voilà que l’investissement herbicide, qui peut être assez élevé, n’est pas suffisamment -voire pas du tout- rentabilisé. C’est pourquoi la post-levée offre davantage de souplesse en étant moins dépendante de l’humidité du sol et va être ajustée en fonction de la flore présente.
Toutefois, les efficacités peuvent se révéler insuffisantes sur graminées. Il est donc nécessaire de bien réfléchir sur la nécessité de faire l’impasse ou non en prélevée. Dans des situations simples, Ielo, à la fois antigraminées et antidicotylédones, peut être appliqué début novembre.
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Le désherbage mécanique en végétation
Pour optimiser le désherbage du colza, un passage de bineuse peut être positionné dès le stade 4 / 5 feuilles après un traitement de prélevée. Seule contrainte, il est recommandé d’utiliser un semoir monograine avec un écartement de 45 à 50 cm pour pouvoir efficacement biner entre les rangs sans abîmer la culture. A contrario, éviter les herses étrilles et les houes rotatives, qui détruiraient effacement les adventices mais aussi les jeunes pousses.
Ne pas faire l’impasse sur les techniques agronomiques
C’est désormais bien connu, les pratiques agronomiques sont incontournables d’une lutte efficace contre les adventices. Le raisonnement de la rotation permet une gestion globale, avec par exemple l’introduction de cultures de printemps, pour éviter la pression concurrentielle (levées des adventices désynchronisées) ou le choix d’espèces différentes, pour diversifier les modes d’action appliqués.
A l’interculture, un labour occasionnel permet d’épuiser progressivement le stock semenciers par enfouissement des graines qui perdent en viabilité, surtout les graminées et par élimination des adventices levées. Par contre, en cas de problématiques crucifères ou géranium, cette technique est à éviter car elle favorise les remontées des graines.
Autres pratiques efficaces : un déchaumage (ou plusieurs), en postrécolte et un faux-semis avec destruction des levées, avant les chantiers d’implantation. Aussi, au moment des moissons, il est recommandé de récolter en dernier les parcelles fortement infestées par les adventices et procéder à un nettoyage minutieux de la moissonneuse-batteuse. Ceci afin d’éviter les contaminations croisées.
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Les informations délivrées dans la fiche offrent une connaissance générale des des solutions à envisager. Elles ne peuvent remplacer une observation adaptée des parcelles afin de bien identifier ses caractéristiques propres et la réalité de celles-ci.
