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Lutter contre les graminées dans les céréales : agir dès l’automne

Lutter contre les graminées en céréales

L’interculture, une fois les récoltes terminées, reste la période idéale pour anticiper le désherbage de la prochaine campagne céréales. Résistance aux herbicides, retraits de substances actives, travail du sol simplifié… Lutter contre les graminées dans les céréales est devenu plus complexe, et recourir à des mesures prophylactiques est incontournable. Voici quelques pistes d’action qui permettent de lever la concurrence des graminées sur les céréales avec comme mot d’ordre ‘agir dès l’automne’.

Avant d’élaborer ses stratégies de désherbage anti-graminées sur blé ou autres céréales d’hiver, il est nécessaire d’évaluer l’état d’enherbement des parcelles et de caractériser la flore présente dans chacune d’elles. Pour cela, le mieux est de faire un tour de plaine en fin de campagne. Graminées et/ou dicotylédones ? Y a-t-il un risque de concurrence ? Et à quelle période ?... Autant de questions à se poser pour faire un premier diagnostic. Pour les graminées, l’enjeu est de taille, le niveau de risque étant lié à la quantité de plantes montées à graines sur les deux ou trois années précédentes. Et particulièrement pour le vulpin et le ray-grass, dont les infestations massives sont de plus en plus problématiques, notamment en lien avec l’apparition des résistances aux herbicides.

Les moyens agronomiques sont les premiers leviers à mettre en œuvre pour lutter contre les graminées dès l’automne dans les céréales. A combiner entre eux pour une meilleure efficacité du désherbage.

Diversifier les espèces cultivées et allonger les rotations pour lutter contre les graminées

En introduisant des cultures de printemps dans la rotation, l’objectif est de casser le cycle habituel des graminées rencontrées à l’automne et éviter la spécialisation de la flore. Le panel de solutions agronomiques et chimiques disponibles va être ainsi élargi : la maîtrise d’une diversité d’espèces d’adventices est ainsi plus simple que pour une seule en densité élevée.

Et plus spécifiquement sur le volet phytosanitaire : alterner les modes d’action utilisés permet de limiter l’apparition et le développement des résistances.

Toutefois, la diversification de la rotation ne se fait pas à la légère. Le choix des espèces doit se raisonner en fonction des contraintes technico-économiques de l’exploitation : type de sol, climat, matériels spécifiques, organisation du travail, temps possible à dédier, débouchés…

Travail du sol : labourer ou faire des faux-semis pour lutter contre les graminées dans les céréales ?

Si le labour est aujourd’hui quelque peu délaissé pour diverses raisons, le recours occasionnel à cette technique peut être utile dans le cadre de la lutte contre les graminées dans les céréales. Il va permettre en effet d’enfouir les graines d’adventices situées dans les premiers centimètres du sol, et notamment de graminées, qui présentent un taux de décroissance annuelle (TAD) élevée : elles perdent en effet leur pouvoir germinatif en trois ans maximum. Une intervention peut donc être envisagée tous les trois/quatre ans, avec une très bonne efficacité sur vulpins et ray-grass.

Quant au faux-semis, il peut être positionné chaque année, et même plusieurs fois si le délai entre la récolte et les implantations le permet. Le principe : un travail superficiel du sol qui va favoriser les levées d’adventices, détruites mécaniquement - idéalement en conditions sèches pour éviter les nouvelles levées - ou chimiquement. Avec une condition préalable : préparer un sol fin, humide et bien rappuyé en surface. Le vulpin et le ray-grass germant moins facilement en fin d’été / début d’automne, l’efficacité du faux-semis peut être aléatoire mais à ne pas mettre de côté toutefois.

Tableau 1 : efficacités des différents outils mécaniques sur le faux-semis

Source : ARVALIS – Institut du végétal

Source : ARVALIS – Institut du végétal

Décaler les semis de céréales en cas de très fortes infestations de graminées

Décaler la date de semis, dans un délai raisonnable pour préserver le potentiel, est un levier pertinent dans les parcelles très infestées, en échec de désherbage ou qui rencontrent des problématiques de résistances aux herbicides. L’objectif est d’éviter de faire coïncider la période de levées des graminées avec celle des céréales semées, et donc de limiter la concurrence entre elles. Sur des parcelles peu infestées, l’intérêt est moindre concernant le rapport bénéfices (moins de nuisibilité des adventices) / risques (pertes de rendements). Aussi, pour un décalage supérieur à 15 jours, il est recommandé de bien évaluer ce rapport, les conditions de semis devenant plus incertaines à mesure que l’on se rapproche de l’hiver.

Selon les résultats d’ARVALIS, l’efficacité de ce levier est au rendez-vous sur vulpin et ray-grass. Etant donné les différences de recommandations de date de semis entre régions, c’est la somme des températures en degrés-jours qui a été retenu comme indicateur.

Pour un décalage de 200 °J entre deux dates, les populations ont été réduite de 18 à 89 %, avec une moyenne proche de 60 %. Entre 250 °J et 300 °J, la moyenne atteint 70 %, et entre 300 °J et 400 °J, autour de 85 %. Au-delà, elle plafonne à 85 %, avec des variations entre 50 et 99 %.

D’autres critères agronomiques peuvent être pris en compte pour décider du décalage optimum : la portance du sol, le type de sol (plus ou moins argileux) et l’hydromorphie.

Aussi, à raisonner en parallèle, la précocité de la variété et la densité de semis, en fonction du positionnement des implantations.

Lutte herbicide sur céréales : intervenir dès l’automne contre les graminées

Sur ray-grass et vulpins, les échecs en sortie d’hiver se sont exacerbés au fil des années, notamment avec l’augmentation des résistances aux inhibiteurs de l’ALS et des ACCase. Dans ce contexte d’érosion d’efficacité des produits herbicides, des applications précoces sont recommandées dès l’automne. L’idéal est d’intervenir en prélevée : les adventices sont encore à des stades jeunes, donc sensibles ; et cela laisse l’opportunité de repasser une seconde fois en postlevée (ou éventuellement en sortie d’hiver).

Selon la dernière note commune inter-instituts (2019), il est recommandé de diversifier les modes d’action appliqués :

- En alternant les modes d’action au sein d’une même culture par l’application de programmes de traitements.

- En associant au moins deux herbicides de modes d’action différents pour réduire le risque de sélection de résistances.

Dans tous les cas, associer mesures agronomiques et lutte chimique est indispensable pour réussir son désherbage et préserver le potentiel de ses céréales.

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Les informations délivrées dans la fiche offrent une connaissance générale des solutions à envisager. Elles ne peuvent remplacer une observation adaptée des parcelles afin de bien identifier ses caractéristiques propres.

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