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Digestion et conservation : les clés pour réussir son ensilage de maïs

Ensilage de maïs : vérifier le travail de l'ensileuse

La récolte des maïs fourragers a débuté en France dès la mi-août. Tous les éleveurs laitiers connaissent l’importance de la réussite des chantiers d’ensilages. Quels sont les clés pour assurer une bonne conservation et digestibilité ? Illustration lors du chantier d’ensilage de maïs ay Gaec de l’Aubépine, en Loire Atlantique (44).

Pour le Gaec de l’Aubépine, spécialisé en production laitière, l’ensilage de maïs est une priorité. Cette année, les rendements de la quarantaine d’hectares du Gaec semblent tourner autour de 12 à 13 t de MS/ha.

Pour ses chantiers d’ensilage, le Gaec fait appel à l’entreprise de travaux agricoles Mabileau-Olivier, située dans sa commune. Elle mobilise aussi les agriculteurs de trois exploitations voisines, qui viennent avec leurs tracteurs et remorques, dans le cadre d’une équipe de travail à quatre fermes.



« Nous revenons à un hachage plus fin pour faciliter le tassage »

À la demande de l’éleveuse, le chauffeur de l’ensileuse (New Holland, FR 9060, 8 rangs) a réglé la coupe des brins à 12 mm et les rouleaux de l’éclateur (113 dents) à un écartement de 2 mm, pour des maïs dont la MS est optimale pour la récolte, entre 30 et 32 %. « Il y a 5 à 6 ans, nous demandions de plus gros morceaux, autour de 17 mm. Mais, nous revenons à plus de finesse, pour un meilleur tassage », confie Amélie Bouyer. Le risque d’acidose lui semble en effet faible : « Les nouvelles variétés de maïs sont moins acidogènes. En outre, ma ration comporte toujours un tiers d’ensilage d’herbe et nous ajoutons du bicarbonate lors des transitions alimentaires ».

Pour vérifier la qualité de la coupe et de l’éclatement, le patron de l’entreprise Mabileau-Olivier, Denis Olivier, est venu sur l’exploitation avec du matériel et une méthode conseillée par Seenovia (Organisme de conseil en élevage en Pays de la Loire et Charente-Maritime).


Longueur de coupe : un contrôle rapide en trois tamisages

Première étape : la quantification des « gros morceaux », qui sont indésirables car ils gênent le tassement du silo. Pour cela, 10 litres de maïs fraîchement coupé sont passés au tamis muni d’une grille de 2 x 2 cm. Après une minute de tamisage, le volume des refus est mesuré simplement grâce à un gobelet à café (15 cl).

« En théorie, on ne devrait pas récupérer plus d’un gobelet, soit 1,5 % du volume », décrit Denis Olivier. Sur le chantier du Gaec de l’Aubépine, ce sont pourtant deux gobelets qui sont remplis des refus du tamis : ce n’est cependant pas dû à un mauvais hachage, mais à la présence de fibres de haricots lablab, qui a été semé en même temps que le maïs (pour un essai d’amélioration de sa teneur en protéine).

Étape suivante : la quantification de la fraction intermédiaire, intéressante pour la rumination, mais pas optimale pour le tassement. Le maïs est, à nouveau tamisé, une minute sur un grille de 1 x 1 cm. Le volume des refus du tamis est mesuré. L’objectif est d’obtenir 12 gobelets, soit 15 à 20 % de particules intermédiaires par rapport au volume total.

Maïs dans une cagette
Zoom sur la qualité du maïs
Digestion et conservation : les clés pour réussir son ensilage de maïs

La fraction de grosses particules ne doit pas dépasser un gobelet (15 cl) sur 10 litres de maïs fourrage fraîchement coupé. A droite, la fraction de particules intermédiaires (qui passe au tamis 2 x 2 cm mais pas au 1 x 1 cm) doit être autour de 12 gobelets sur 10 litres. Le reste est constitué de la fraction fine, la plus tassable et la plus digestible. Au sein de la fraction fine, sur un litre d’ensilage de maïs frais, on ne doit pas retrouver plus de 2 grains non attaqués.

Ensilage de maïs : observer l’éclatement des grains

Dernier contrôle qualité : l’éclatement des grains. Denis Olivier prélève un litre d’ensilage qu’il dilue dans 10 l d’eau. Après retrait des morceaux qui flottent (les feuilles), le contenu du seau est passé sur un tamis de 2 mm x 2 mm. Les grains de maïs sont facilement repérés pour vérifier s’ils sont bien attaqués. L’objectif est de ne pas dépasser 2 grains intacts par litre d’ensilage frais.

2 à 3 tonnes de matières sèches supplémentaires dans les parcelles irriguées

« La moitié de nos surfaces sont arrosées, grâce à l’eau issue de la station de lagunage de la laiterie Saint-Père » commente Amélie Bouyer, l’une des trois associés du Gaec qui compte 85 vaches laitières, pour 850 000 l de lait. « Cela sécurise nos rendements. En général, nous avons 2 à 3 t de MS en plus sur ces parcelles ».

La récolte de maïs s’est déroulée en trois chantiers, deux en août et le dernier en septembre. Les silos réalisés en août 2020 sont déjà entamés, puisque le « cru 2019 » est arrivé à épuisement début septembre. L’ensilage 2020 sera moins riche en énergie. En revanche, il est suffisamment abondant pour reconstituer les stocks.



Les informations généralistes contenues dans cet article ne sauraient remplacer un diagnostic personnalisé des parcelles.

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