Fourragères : sécuriser les implantations d’automne avec le semis sous couvert !

Dans un contexte de changement climatique, l’implantation en septembre des prairies pérennes devient de plus en plus compliquée du fait d’un risque accru de sécheresse. Cérience, l’agronome semencier, travaille différentes pistes pour répondre à ces contraintes. Parmi elles, le semis sous couvert apparaît comme une solution très efficace pour faire face aux difficultés hydriques lors des semis d’automne.

Retarder la date de semis en octobre et semer sous couvert

Une des pistes d’adaptation aux stress d’automne consiste à retarder la date de semis afin de maximiser les chances d’avoir des conditions hydriques et thermiques favorables. Cette technique est intéressante, cependant à cause de l’implantation tardive, elle pénalise la productivité de la prairie lors de sa première coupe au printemps suivant.

Aussi, pour sécuriser la production de fourrage dès ce premier printemps, la technique que recommande Cérience consiste à combiner l’implantation de la prairie avec celle d’une dérobée ou d’un méteil.

Cérience a réalisé de nombreux essais dans différentes conditions pédoclimatiques. Les modalités consistaient à décaler le semis au mois d’octobre pour retrouver des conditions hydriques et thermiques favorables et de le réaliser le semis sous couvert d’une implantation de courte durée (méteil ou dérobée). Objectif : sécuriser l’implantation de la prairie et assurer une bonne première coupe.

Plus de rendement et moins de salissement, de très bons résultats !

Voici un résumé des nombreux bénéfices mesurés lors des semis de prairies sous couverts :

Le rendement fourrage : nous avons récolté 8 à 9 tonnes de matière sèche lors de la première coupe réalisée fin avril début mai. Nous avons constaté de gros écarts de biomasse entre les prairies semées avec et sans couvert : le rendement est 2 à 3 fois supérieur pour la prairie implantée sous couvert.
La couverture du sol est de 60 % lorsque l’on sème le couvert à demi-dose, l’implantation de la prairie est donc meilleure comparée à un couvert semé à pleine dose.
Une réduction des adventices : le couvert limite le salissement du sol : nous avons comptabilisé 25 % d’adventices sur les parcelles de prairies semées seules, contre 5 à 10 % d’adventices sur des prairies semées sous couvert.
La protection des légumineuses : le couvert possède un effet protecteur sur les légumineuses de la prairie : en associant les 2, on maintient un taux important de légumineuses, qui donne une meilleure quantité de M.A.T (matière azotée totale) lors des coupes suivantes.

Voir ce témoignage en vidéo pour en savoir plus !

Itinéraire technique : quelques conseils pour l’implantation d’une prairie sous couvert

Période de semis idéale : un compromis entre vos dates habituelles de semis de céréales et celles de vos prairies, de mi-septembre à mi-octobre selon les régions.

Semis en deux passages :

Semis du méteil : 3 cm de profondeur
Semis de la prairie : 1 cm de profondeur

Il est possible d'utiliser un semoir à la volée de type Delimbe pour le second passage. Si le semis est réalisé en deux passages avec un semoir en ligne, il est conseillé de croiser les semis pour limiter le salissement.

Semis en un seul passage :

Semis du mélange à 2 cm de profondeur.

Rappuyer le sol :

Après le semis de la prairie, rappuyer le sol avec un rouleau denté de préférence pour favoriser le contact entre la graine et la terre.

Quel couvert semer avec sa prairie :

Cérience a développé des dérobées spécifiques pour la technique du semis sous couvert. La dérobée d’hiver M-VALO est parfaitement adaptée avec une composition riche en légumineuses :

Seigle multicaule TONUS (60 %)
Vesce velue NICKEL (15 %)
Vesce velue SAVANE (15 %)
Trèfle incarnat CEGALO (10 %)

M-VALO présente un faible PMG (Poids de Mille Grains) et une petite dose de semis (20 à 25 kg/ha), il permet ainsi un mélange facile avec les semences de prairie et autorise un semis en un seul passage.