Les semis de luzerne sont de plus en plus nombreux au printemps. La qualité de l’implantation est une condition majeure pour permettre à cette légumineuse de développer tout son potentiel et les conditions climatiques y sont souvent plus favorables qu’à l’automne ! Aussi, plusieurs points sont à prendre en compte comme le choix de la parcelle tout d’abord, le niveau de fertilité de son sol ou bien encore la date de semis. Abordons plus précisément ces facteurs de réussite :
Sélectionner une parcelle adaptée
La parcelle qui accueillera votre luzerne devra présenter un sol sain et bien structuré ! En effet, une bonne structure favorisera l’implantation de la plante et de son pivot racinaire. Rappelons que la bonne implantation du pivot participe à la pérennité de la culture et à sa résistance à la chaleur.
La luzerne a également besoin d’un sol bien aéré pour effectuer sa symbiose avec les bactéries Sinorhizobium meliloti.
Surtout, la parcelle devra présenter un Ph supérieur à 6,5. Légèrement en dessous 6,5, il faudra remonter le Ph avant implantation et effectuer des chaulages d’entretien les années suivantes.
En résumé, la luzerne développera tout son potentiel dans un sol calcaire, bien structuré et présentant un ph supérieur à 6,5. A contrario, sa culture est à éviter dans des sols compactés et/ou hydromorphes.
Réaliser une analyse de sol
Une fois la parcelle sélectionnée, nous conseillons de réaliser une analyse de sol afin d’évaluer objectivement les besoins en fertilisation ; une analyse de moins de 5 ans est préférable !
Il faut notamment vérifier les éléments majeurs comme la potasse, le phosphore, calcium, soufre et magnésium. Vérifier aussi la disponibilité en oligo-éléments : bore, molybdène et manganèse.
Avant de semer, nous conseillons d’apporter une attention toute particulière au niveau de phosphore dans la parcelle. La luzerne est une culture peu consommatrice en phosphore mais elle fait partie des espèces très exigeantes vis-à-vis de cet élément, notamment lors de son implantation. Ainsi, un niveau de phosphore élevé ou très élevé favorisera sa bonne implantation et des premières coupes de qualité : rendements et taux de protéines.
Il conviendra donc d’ajuster les teneurs en phosphore et potassium par des apports de fond avant semis puis, de restituer au sol les exports en potassium et phosphore générés par la culture au cours de son exploitation.
L’inoculation des semences
Rappelons que la luzerne est une culture autonome en azote, c’est l’un des avantages des légumineuses. Cependant, il faudra veiller à la présence de la bactérie Sinorhizobium meliloti dans le sol pour garantir cette autonomie.
Pour éviter tout risque, il est souvent conseillé d’inoculer les semences avec cette bactérie avant de les semer.
Il suffit d’utiliser un inoculum comme le Vitalianz R Luzerne ou plus simplement, de semer des semences pré-inoculées avec des technologies sur semences comme le SAS Gold ; la plupart des semenciers en proposent aujourd’hui. L’utilisation de semences inoculées est fortement recommandée dans les situations suivantes :
Une parcelle au Ph inférieur à 6,5 ;
Un sol à faible teneur en matière organique, et donc avec une activité biologique faible ;
Une parcelle sans culture de luzerne depuis au moins 10 ans.
Semer au bon moment
Face à des automnes de plus en plus secs et chauds, la luzerne s’implante plus souvent au printemps. Le choix de la date de semis doit tenir compte des conditions d’humidité, des températures et de la durée du jour. Pour un semis de printemps, les fenêtres de semis s’étalent de début janvier pour le Sud-Est à fin avril pour le Nord et le Nord-Ouest ; voir la carte en illustration.
Semer à la bonne densité
Les graines de luzerne sont très petites et possèdent peu de réserves. Pour assurer une bonne implantation de la culture il est donc important de respecter la bonne densité. Au printemps, la densité conseillée est de 900 graines/m2 soit 20-25 kg/ha de semences nues. Semer à la bonne dose favorisera une meilleure exploration racinaire, moins de compétition entre les plantes et une réduction du risque de salissement.
Respecter les techniques du semis
Enfin, voici quelques recommandations pour l’itinéraire technique :
Semer à la bonne profondeur : 1 cm ;
Limiter l’écartement entre les rangs ;
Rouler le semis pour favoriser le contact sol/graine ;
Surveiller le jeune semis : limaces et insectes (sitones...).
Cet article a été rédigé et illustré par notre partenaire. La rédaction d’aladin.farm n'a pas participé à sa production ni aux choix des visuels.
Pour plus d’informations sur ce fournisseur et ses produits, contactez vos référents en coopérative/négoce.
