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Il sème ses couverts par drone avant la moisson

semis par drone

Pour optimiser la réussite des couverts végétaux, l’idéal est de pouvoir les implanter avant la moisson. Dans cette optique, des technologies par drone se développent actuellement afin de semer sans abîmer la culture en place.

Sur son exploitation située à Chavagnes-en-Paillers en Vendée, Philippe Chupin pratique l’agriculture de conservation des sols. Avec le groupe de l’Apad locale et la chambre d’agriculture, il teste des solutions pour optimiser l’implantation des couverts végétaux d’été, et notamment l’intervention d’un drone. « Le temps qu’on intervienne avec le semoir après la moisson, le terrain est nu et le vent a emmené toute l’eau » constate l’agriculteur. Pour contrer cette situation, il expérimente depuis deux ans un semis de couvert dans le blé avant récolte. « L’objectif est d’utiliser le distributeur d’engrais sans rien casser dans la culture, en passant dans les passages de pulvérisateur. Le semis se fait donc sur une longueur de 24 mètres » explique-t-il. Si les résultats obtenus l’an dernier sont encourageants, le secret de la réussite de cette technique repose sur l’enrobage des semences. Le but est d’assurer une répartition homogène des graines sur les 24 mètres couverts par l’épandeur. « Je fais ça à la bétonnière avec du sucre de canne, de l’eau, de la bentonite et du talc » décrit l’agriculteur vendéen.

Un semis aérien pour plus de précision

Afin de perfectionner cette technique, la chambre d’agriculture lui a proposé de réaliser des essais d’implantation de couvert dans le blé avec un drone. Le semis aérien a l’avantage de travailler sur 6 mètres de largeur, et permet de se passer de la délicate phase d’enrobage. Le drone en question est une machine de plus d’un mètre de large. Il a été conçu par la société Reflet du Monde. « Nous ne sommes pas des spécialistes de l’agronomie. C’est pourquoi nous nous appuyons sur des organismes tels que les coopératives ou les chambres d’agricultures pour les applications agricoles » précise Lilian Marolleau, le fondateur de l’entreprise. Le drone de Reflet du Monde peut embarquer jusqu’à 10 kg de semence dans une trémie située sous l’appareil. La densité de semis se gère grâce au réglage de l’ouverture d’un petit disque d’épandage situé sous la trémie et via la vitesse d’avancement du drone. Pour l’essai mené chez Philippe Chupin, c’est un mélange de moha, lin, trèfle d’alexandrie, phacélie, sorgho fourrager, moutarde d’abyssinie et de radis fourrager qui est semé à raison de 17 kg/ha. « Nous testons plusieurs espèces pour étudier celles qui sont le plus adaptées à ce type d’implantation » explique Mathieu Arnaudeau, conseiller agronomie à la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire.

Semis par drone : un coût encore élevé

À la fin de l’été, la réussite du couvert semé par drone pourra être jugée. Mais, la technique semble d’ores et déjà alléchante. Surtout dans un contexte de réchauffement climatique qui compromet de plus en plus la réussite de ces intercultures. Cependant, le coût représente encore un frein de taille. « Aujourd’hui, on réalise des prestations de service avec notre drone à 60 €/hectare. L’objectif est de vendre des machines équipées, à des groupements d’agriculteurs, type Cuma, pour descendre le coût entre 20 et 30 €ha » indique Lilian Marolleau. Le prix du drone équipé avec la trémie se chiffre actuellement à 50 000 €. Il comprend également un groupe électrogène permettant de recharger les batteries sur place. En effet, l’autonomie de l’appareil est limitée à 14 minutes de vol avec la trémie chargée au maximum. À raison de 8 à 10 ha semés par heure, cet appoint énergétique pour recharger les batteries est indispensable.

L’outil continue d’évoluer

« Il y a trois à quatre ans, certaines machines pouvaient tomber pendant le vol. Avec la technologie actuelle, ces accidents n’arrivent plus » constate Lilian Marolleau. Au fil des années, le drone s’est notamment équipé d’un capteur de topographie qui lui permet de voler constamment à 3 mètres au-dessus du sol, même dans les parcelles avec du dénivelé. Un critère important pour conserver la même densité de semis sur toute la parcelle. Un capteur à l’avant du drone détecte et évite les obstacles, types poteaux électriques ou branches d’arbres, qui n’auraient pas été signalés au préalable dans la programmation du vol. « Il faut quand même faire attention avec les fils électriques trop fins pour ce capteur. Nous avons ajouté une caméra pour que le pilote puisse voir en permanence la trajectoire du drone » ajoute le dirigeant de Reflet du Monde. Côté fonctionnalité, la machine est également adaptée au lâcher de trichogramme et à la pulvérisation. L’entreprise aimerait maintenant faire voler plusieurs drones en même temps avec un seul pilote.



Les informations délivrées dans la fiche offrent une connaissance générale des maladies et des solutions à envisager. Elles ne peuvent remplacer une observation adaptée des parcelles afin de bien identifier ses caractéristiques propres et la réalité des maladies.

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