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La pluie a retardé les chantiers de semis : quelles adaptations possibles pour les agriculteurs ?

Champ

Rebelote ! Après des semis d’automne perturbés par la météo, la pluie s’est à nouveau immiscée dans les chantiers de semis de printemps. De quoi chambouler les surfaces prévues en entrée d’hiver. Le point sur les surfaces semées et les stratégies prisées par les agriculteurs.

Des retards conséquents dans les semis d’orge de printemps

L’implantation des céréales d’hiver se révélant complexe, voire impossible cet automne, de nombreux agriculteurs ont choisi de se reporter sur le choix de l’orge de printemps, avec une prévision de surface de près de 850 000 ha en entrée d’hiver. Cette stratégie s’est finalement révélée risquée avec des précipitations marquées sur les mois de janvier et de février (cumuls de 70 à 330 mm en France Métropolitaine, selon Météo France), surtout au nord d’une ligne allant du Poitou-Charentes au Nord-Est.

Selon l’observatoire Céré’Obs de France AgriMer, seulement 33 % des surfaces d’orges de printemps ont été semées au 6 mars (moyenne France). Les régions Hauts-de-France et Grand-Est sont particulièrement concernées. L’année dernière, à la même époque, ce chiffre s’élevait à 88 %.

Surfaces d’orge de printemps semées au 02 mars 2020 par rapport aux surfaces prévues
En gris, absence de données pour ces régions – Source : Céré’Obs
Surfaces d’orge de printemps semées au 02 mars 2020 par rapport aux surfaces prévues En gris, absence de données pour ces régions – Source : Céré’Obs

Pour une conduite optimale de cette culture en particulier, il est préférable d’attendre que les parcelles ressuient correctement plutôt que de vouloir semer à tout prix. Toutefois, la fenêtre idéale de semis se termine fin-mars sur le nord de la France (Ile-de-France, Hauts-de-France et Normandie) et est dépassée sur les régions plus méridionales. Passée cette fenêtre, le potentiel de rendement est engagé par la capacité de tallage de l’orge, qui se trouve réduite. La phase de remplissage des grains risque de se retrouver synchronisée avec d’éventuels coups de chaud, augmentant les risques d’échaudage pour la culture.

Pour les agriculteurs souhaitant tout de même semer après la plage optimale, il est conseillé d’augmenter les densités de semis à hauteur de 1 % par jour de retard. Après fin mars, il est préférable de s’orienter vers une autre production.

Point positif, d’après Météo France, une nette amélioration des conditions météorologiques est annoncée sur la fin du mois avec des précipitations nulles à faibles et des après-midis doux et ensoleillés. Ces conditions permettront certainement aux parcelles aux sols légers de ressuyer, voire même celles avec des terres plus lourdes.

Un report de surfaces à prévoir vers les autres cultures de printemps

Les intentions de semis des autres cultures de printemps avaient déjà été revues à la hausse à l’automne, à la suite des difficultés de semis des céréales d’hiver. Selon Alain Aurejac, responsable marché des semences hybrides du Pole Partenaires Agrofournitures d’InVivo, les reports envisagés en entrée d’hiver profiteraient principalement aux protéagineux (+ 44 % par rapport à 2019), aux pommes de terre (+ 20 %) et au tournesol (+ 18 %). Les plus fortes hausses de surfaces prévues concerneraient les cultures d’été comme le sorgho (+ 136 %) et le soja (+ 39 %). La sole en maïs dépasserait, quant à elle, la barre des 3 millions d’hectares, niveau inédit depuis 2015. Seule la betterave verrait ses surfaces baisser cette année, avec notamment la fermeture de sucreries dans plusieurs secteurs (Limagne, Basse-Normandie).    

Des ajustements de surfaces seront à prévoir selon l’évolution de l’engorgement en eau des sols, ces prochains jours. Pour certaines cultures, comme le lin fibre, les chantiers de semis pourraient ainsi prendre du retard, puisqu’il est recommandé d’attendre que les 40 premiers centimètres soient ressuyés avant d’intervenir mécaniquement dans la parcelle. 

Toujours selon Alain Aurejac, la disponibilité en semences devrait être globalement assurée pour les cultures de printemps. En maïs, les agriculteurs pourront tous semer une variété correspondant à l’indice de précocité souhaité, bien que des variétés spécifiques pourraient venir à manquer. Seuls le sorgho grains et le tournesol oléique ne verraient pas l’ensemble des surfaces prévues à l’automne semées, la production de semences n’arrivant pas à suivre sur ces deux marchés à forte croissance.

Garantir les débouchés avant de semer

Avec l’augmentation de la sole en cultures de printemps, il est préférable de s’assurer que les débouchés auprès des collecteurs existent et si c’est le cas, qu’ils sont correctement dimensionnés, surtout sur les petits marchés (lin, chanvre, …). Il est aussi primordial d’évaluer, avant les semis, la marge brute occasionnée par ces cultures de remplacement, selon les prix de vente et les primes éventuelles, comme celles portant sur les protéines végétales dans le cadre des aides couplées de la PAC.

Cultures de printemps et gestion des adventices : des opportunités à saisir !

L’inclusion de cultures de printemps dans les rotations n’est plus à démontrer en termes de gestion des bioagresseurs, notamment les adventices. L’allongement de la rotation, avec une alternance entre cultures d’hiver et de printemps, permet particulièrement de diminuer les pressions de graminées automnales.  En effet, le travail du sol à différentes périodes de l’année permet d’éviter une trop forte spécialisation de la flore adventice. Dernier point positif : la gestion des résistances est facilitée en cassant le cycle des mauvaises herbes et en utilisant des herbicides avec des modes d’action différents.  

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Les informations délivrées dans la fiche offrent une connaissance générale des maladies et des solutions à envisager. Elles ne peuvent remplacer une observation adaptée des parcelles afin de bien identifier ses caractéristiques propres et la réalité des maladies.

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