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Semis de maïs 2022 : que faire en cas de présence de nuisibles ?

Taupins, corvidés, géomyzes, sangliers…les nuisibles du maïs peuvent causer de sérieux dégâts dès les semis, avec des répercussions sur le développement de la culture et le rendement. Comment protéger les semences et les jeunes plantules ?

Taupins : l’ennemi n°1 pour les semis de maïs

Si les températures et l’hygrométrie sont favorables, les larves de taupins, qui sont restées dans le sol pendant l’hiver, remontent en surface et peuvent attaquer le maïs dès les semis. Leur nuisibilité est d’autant plus importante sur la semence et les stades jeunes, avec des pertes estimées en moyenne de 5 à 10 q/ha pour 10 % de pieds attaqués.

Pour limiter les attaques, il est possible d’envisager l’application de produits microgranulés à base de pyréthrinoïdes. Selon une synthèse d’essais ARVALIS-Institut du Végétal conduits de 2012 à 2018 avec les références du marché sur maïs grain et maïs fourrage, ce sont les solutions à base de lambda-cyhalothrine qui tirent leur épingle du jeu, avec des niveaux de performances autour de 66/68% selon l’intensité l’attaque. La solution à base de cyperméthrine affiche 57 % d’efficacité.

Pour appliquer ces micro-granulés, une des options est d’utiliser un diffuseur pour mieux protéger les racines et du collet. Attention, dans les sols motteux, la diffusion peut être un peu moins importante, impactant le niveau de protection. Sur la base des résultats d’essais avec des pyréthrinoïdes, le recours à cet équipement permet de doubler l’efficacité du traitement (66-72% contre 33-34%). Donc mieux vaut équiper les semoirs.

Lutte anti-taupin : efficacité des moyens agronomiques en question

Côté leviers agronomiques, il n’existe pour l’instant pas de technique qui a fait ses preuves pour réduire les populations de taupins. Plusieurs pistes sont en effet étudiées dans le cadre du projet Start Up, avec un dispositif d’essai mené à Moreac (56) par ARVALIS :

-          Le travail du sol en interculture, pour faire remonter les œufs et jeunes larves en surface, les rendant davantage exposés aux risques extérieurs (sécheresse, prédation…) ;

-         Les plantes de service, comme la moutarde d’Ethiopie, biofimugant, qui pourrait assurer une protection en libérant des substances inhibitrices du taupin après broyage et incorporation au sol ;

-         Des successions de cultures défavorables avec de la moutarde et du sarrasin pour casser le cycle du ravageur ;

-         Un produit de biocontrôle, Met52, champignon entomopathogène.


Les plantes appâts, solutions alternatives en cours d’évaluation

 L’objectif est d’utiliser des plantes plus attractives que la culture, pour détourner les attaques. Selon ARVALIS, il s’agit d’une technique qui parait prometteuse, avec des niveaux d’efficacité correcte par rapport à des applications en végétation. Certaines espèces de plantes-appâts se démarquent plus que d’autres : par rapport à une référence microgranulés, une mélange plante appât à base de blé + maïs ou orge en pure présente un niveau d’efficacité équivalent. Côté positionnement de ces plantes, il faut également être vigilant : les performances sont meilleures avec un semis en plein avant l’implantation du maïs ou dans l’inter-rang sur 2 lignes à 20 cm de la raie, plutôt qu’une seule ligne au milieu de l’inter-rang. La problématique : détruire facilement les plantes-appâts, comme c’est davantage le cas avec des semis dans l’inter-rang, afin d’éviter la concurrence avec la culture, à laquelle le maïs est sensible à des stades jeunes, et ainsi préserver le rendement.

Dans des essais à fortes attaques de taupins enregistrées dans les parcelles témoin (supérieure à 50%), le mélange blé / maïs affiche des rendement quasi équivalents, contrairement au blé seul.

Cette pratique mérite encore quelques ajustements sur le choix des espèces, la densité, le positionnement et le mode de destruction à prendre en compte pour un effet optimal.

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vers fil de fer
La présence du parasite, le vers « fil de fer », de couleur jaune, au cœur des tiges confirme le diagnostic d’infestation.

Les géomyzes : une vraie problématique dans le Grand Ouest

De la levée au stade 3 feuilles, les mouches de géomyzes adultes vont pondre à la base des plantules. Après éclosion des œufs, les larves vont s’introduire dans la jeune pousse. Résultat, la feuille centrale se dessèche, avec des conséquences sur le potentiel de la culture. Les attaques sont particulièrement importantes dans le Grand Ouest -Normandie, Pays de la Loire et Bretagne -.

Aucune solution agronomique n’a été encore mise en évidence actuellement, le climat semblant le facteur d’influence prépondérant. Il faut donc envisager de se tourner vers les traitements de semences et les microgranulés à base de pyréthrinoïdes homologués pour cet usage.

En traitements de semences, une seule spécialité est disponible, bénéficiant d’une autorisation temporaire pour les semis de maïs 2022, uniquement pour les régions Normandie, Pays de la Loire et Bretagne. Selon des résultats d’essais ARVALIS, cette solution présente une bonne efficacité, même dans un essai conduit en 2021 avec un sous-dosage.

A noter que pour utiliser cette seule solution insecticide pour lutter contre les géomyzes, les semis de maïs doivent être réalisés entre le 1er mars et le 29 juin 2022 au plus tard. Le traitement en usine se base sur une dose maximale 108 ml/ha, soit 67,5g de substance active par hectare sur la base de 110 000 graines par hectare ou 614 µg de substance active par graine. Il est interdit de semer sur sol drainé artificiellement, ou sur des parcelles présentes dans les périmètres de protection des captages d’eau en eau souterraine ou, plus largement, dans la commune où se situe le captage s’il n’y a pas de délimitation.

Avec les microgranulés, les efficacités sont plutôt bonnes aussi, variant entre 45 et 65 % : ces solutions présentent l’avantage de cibler aussi les taupins. A l’identique, l’emploi d’un diffuseur permettrait d'optimiser les performances des produits.

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Corvidés : soigner les semis

Depuis quelques années, les parcelles de maïs sont confrontées à des attaques de corvidés assez importantes.

Pour limiter le phénomène, la préparation du sol est primordiale. Dans la mesure du possible, il est nécessaire d’éviter les sols motteux ou soufflés, qui mettent les semences trop à découvert. Autre point de vigilance, veiller à grouper les semis au maximum pour diluer le risque : réaliser au maximum tous les chantiers dans toutes les parcelles dédiées à la culture, sur un laps de temps le plus court possible. Réappuyer correctement la ligne de semis afin d’améliorer contact terre graine et de dissimuler les semences. Et si les conditions le permettent – sol bien réchauffé avec une bonne hygrométrie, privilégier un semis suffisamment profond, autour de 4-5 cm.

En situation à risque, les semences  peuvent être traitées avec un répulsif, encore utilisable pour les semis 2022 (dérogation jusqu’au 30 avril). Selon les essais conduits par ARVALIS en 2021 en micro-dispositifs comme dans des grandes parcelles, ce traitement de semences a encore confirmé ses performances élevées. Notons qu’il existe également un traitement de semences biocontrôle homologué, utilisable en agriculture biologique.

D’autres leviers sont en cours d’étude : techniques agronomiques au semis, plantes de service, produits répulsifs au semis, couvert végétal, agrainage de détournement en bordure de parcelle pour attirer les oiseaux sur des zones en dehors de la culture, effarouchement, régulation par les tirs

Selon les premiers résultats  d’un réseau de 18 parcelles  mis en place en 2021 chez des agriculteurs en Rhône-Alpes, en implantant des plantes de services comme blé + maïs ou maïs solo, les attaques atteignent 50%, soit un niveau supérieur aux témoins (25%). Idem avec l’agrainage pimenté, où on observe des attaques de l’ordre de 35%. Ces pistes ne semblent donc pas être des solutions d’avenir. En revanche, de bons résultats sont obtenus en combinant un traitement de semences à l’effarouchement (fauconnier ou ballons effaroucheurs). L’utilisation d’un traitement de semences a donc un effet significatif dans lutte anti-corvidés.

corvidés avec grain de maïs
Les corvidés consomment les graines de mais dès le semis et jusqu'au stade 4-5 feuilles, voire exceptionnellement jusqu'au stade 7-8 feuilles.

Les sangliers : vers l’utilisation de produits répulsifs ?

Des dégâts de sangliers sont fréquemment observés entre le semis et la levée (puis autour du stade grain laiteux). La solution la plus courante est la pose d’une clôture, électrique ou non, constituant une barrière physique à l’entrée des animaux dans la parcelle. Il s’agit d’un investissement qui a un coût, économique mais aussi en temps passé.

Autres solutions, les répulsifs sonores, émettant des ultrasons qui vont permettre d’éloigner les sangliers tout comme d’autres types de gibier. Existent aussi, les engrais organiques appliqués en plein avant les semis, avec des propriétés répulsives qui vont gêner les animaux au niveau olfactif. Cette pratique a montré, dans de récents essais Arvalis, des résultats intéressants, qui doivent encore être confirmés.

Que ce soit pour les corvidés ou les sangliers, la régulation des populations est régie selon des mesures réglementées au niveau national et départemental, en fonction de l’espèce présente. Dans tous les cas, il faut penser à signaler les attaques observées : à renouveler chaque année pour contribuer au classement des espèces nuisibles.

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cloture electrique dans champ de maïs
La mise en place d’une barrière physique pour éviter les dégâts des sangliers fait partie des solutions envisageables pour protéger ls cultures de maïs.

Et les limaces ?

Pas toujours facile de repérer les limaces avant les semis de maïs. L’installation de pièges est bien utile dans ce cas pour évaluer le risque. Pour limiter les attaques en végétation, l’idéal est de réaliser, avant les chantiers d’implantation, plusieurs passages d’outils dans le but de détruire les œufs. Puis de préparer le sol de manière à réduire les résidus en surface et les grosses mottes, endroits refuges pour les limaces. L’application d’un molluscicide peut être envisagée si le seuil de risque est atteint, soit avant semis (10 limaces / m2), soit au semis pour protéger les semences (5 à 10 limaces/m2).

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Les informations délivrées dans cet article offrent une connaissance générale des nuisibles et des solutions à envisager. Elles ne peuvent remplacer une observation adaptée des parcelles afin de bien identifier ses caractéristiques propres.



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