L’implantation des cultures est primordiale pour réussir son rendement. Il correspond à la première composante de rendement : le nombre de pieds/m2. Lors de cette phase critique, la plante a un grand besoin de phosphore. Ce dernier joue un rôle dans la multiplication cellulaire dans les méristèmes ; donc dans le développement des racines, mais aussi de l’absorption et de la transformation de l’azote.
En France, suivant les situations géographiques les teneurs de phosphore varient, cependant on observe une diminution de sa biodisponibilité ce qui entraine l’augmentation des situations à risques.
La forme assimilable par la plante correspond à la forme ions phosphates (H2PO4- et HPO42-) présent dans la solution du sol. Cette forme rentre souvent en interaction avec des composés minéraux (fer, aluminium, calcium, …) pour former des phosphates de calcium, de fer ou d’aluminium. Il devient alors insoluble et non absorbable par la plante ; on parle de rétrogradation.
Disponibilité du phosphore dans le sol :
Sols acides : Dans les sols trop acides (pH<6), les phosphates sont liés avec le fer et l’aluminium.
Sols alcalins : Dans les sols alcalins (pH>7), les phosphates sont liés avec le calcium.
Sols neutres : C’est dans les sols neutres (6<pH<7) que la disponibilité en phosphore est la plus importante.
Sols acides :
La solution la plus courante pour rendre le phosphore disponible est le chaulage. Il permet également de remonter le pH du sol pour atteindre un niveau convenable pour la solubilisation d’un maximum d’éléments.
Sols alcalins :
Les solutions techniques sont plus complexes, mais il existe des solutions innovantes permettant d’éviter la rétrogradation du phosphore dans ce type de sol :
Les engrais organiques ou organo-minéraux naturellement riches en bactéries favorisant la solubilisation et l’assimilation du phosphore, ayant la totalité ou une partie du phosphore sous forme phytates (organiques). Cette forme est non rétrogradable.
Les solutions à base de micro-organismes (bactéries, champignons, mycorhizes) ayant la capacité de solubiliser le phosphore en sécrétant des acides organiques dans la zone rhizosphère pour baisser le pH et en produisant des enzymes qui vont libérer les ions phosphates.
La disponibilité du phosphore pour les plantes reste une question majeure pour l’agriculteur aujourd’hui. Il est primordial de bien analyser chaque condition pour adapter les réponses à chaque situation.
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