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Les 10 fondamentaux du pâturage tournant dynamique pour vos vaches

paturage tournant dynamique

L’herbe se cultive. La mise en place d’un pâturage tournant dynamique ne s’improvise pas. Claire Caraes est chargée de projets prairies à la Chambre régionale d‘agriculture de Normandie

L’accessibilité de l’herbe : 15 ares par vache

Avant de mettre en place les paddocks, il faut vérifier que l’on dispose de 15 ares par vache au printemps, le double en été. Le but du pâturage tournant dynamique est de mettre la pression sur une petite parcelle, durant un temps très court. L’intérêt est multiple : éviter le gaspillage d’herbe et les zones de refus, uniformiser les prairies qui sont en outre fertilisées par les déjections animales.

Prévoir l’aménagement : des clôtures et soigner les chemins

Parmi les aménagements à prévoir, pensez aux clôtures et choisissez celles qui sont adaptées au terrain. Il faut anticiper la réalisation des chemins entre les parcelles, la salle de traite et éventuellement le point d’eau. Plus le nombre de paddocks sera important, plus il faudra prévoir de chemins. La largeur varie en fonction du type d’usage : en sortie de bâtiment et début de parcours, ils doivent être assez larges (4 à 5 m), ils peuvent être plus étroits en position terminale (1 m pour les chemins bétonnés). Pour les matériaux, la Chambre préconise d’utiliser des matériaux d’origine locale*. Il sera important d’entretenir et de réparer les chemins chaque année si nécessaire, de préférence en début d’hiver. Il faut que le chemin soit assez haut pour éviter le détrempage, le tassement et qu’il y ait un ruissellement.

Proposer des points d’eaux accessibles aux vaches

Prévoir Les zones d’abreuvement est peut-être le plus compliqué. L’offre d’eau doit être suffisante, sachant qu’une vache boit jusqu’à 100 l d’eau/jour. L’astuce est de placer les points d’eau pour les partager entre plusieurs parcelles. On les place en fonction des pentes dans les parcelles les plus accessibles. Prévoyez de pouvoir couper l’eau l’hiver.


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Gestion de l’herbe : l’herbomètre, bien mais pas obligatoire

L’enjeu du pâturage tournant dynamique est de trouver la bonne gestion de l’herbe, sachant que ce n’est pas la même chose chaque année. La mesure de l’herbe avec un herbomètre permet un meilleur pilotage, mais n’est pas obligatoire. Quand on démarre et qu’on veut éviter le gaspillage d’herbe, c’est intéressant. Au bout de plusieurs années, l’éleveur a ses mesures dans l’œil.

Temps de repousse : attention au seuil des 5 cm

Le temps de repousse doit être suffisant. On rentre à 8-10 cm et on sort à 5. La mesure de sortie est la plus importante : en dessous de 5 cm, la plante ne « retalera » pas On risque le surpâturage.

Préférer le pâturage à la fauche : c’est plus économique

En fonction de sa quantité d’herbe, on peut débrayer certaines parcelles : on les destine à la fauche pour faire du stock. On peut se le permettre si on dispose de parcelles disponibles suffisantes ou si on est limité, parce que les parcelles sont éloignées, par exemple, de l’autre côté de la route.

Toutefois, il ne faut pas oublier que les surfaces pâturées, c’est l’herbe la plus économique. C’est au moins deux fois moins cher que la fauche. Dans les parcelles éloignées, on peut faire pâturer les bœufs et les jeunes. Et préférer le pâturage à la fauche quand la question se pose.

S’adapter aux potentiels des prairies

La clé est l’observation permanente : repérer une parcelle qui fonctionne moins bien que prévu, par exemple, voir si elle a beaucoup de refus, et pourquoi : elle est en angle, vallonnée, avec des soubassements. Si on est dans la phase d’aménagement, on peut y placer les points d’eau pour les valoriser.

Des Parcelles ombragées pour limiter le stress

Avoir des parcelles avec abri, ombragées est un véritable enjeu avec la sécheresse qui s’amplifie. On peut ainsi réduire la température de plusieurs degrés et faire baisser le stress hydrique des animaux.

Augmenter les surfaces en échangeant des parcelles

Quand les contraintes structurelles sont fortes et que le parcellaire est très morcelé, on peut agrandir sa zone de pâturage en procédant à des échanges, soit par le biais de la Safer, soit directement avec un voisin. Des références existent pour estimer l’équivalence et connaître le type de prairie. Cela fonctionne assez bien quand c’est possible et cela peut être fait dans un délai court.

Bien gérer son troupeau : attention au surpâturage

La gestion du troupeau va déterminer la qualité de la prairie. Si elle n’est pas surpâturée, s’il n’y a pas de refus, si elle n’est pas abîmée, accessible avec une bonne fertilisation, elle restera de bonne qualité. Avec une bonne gestion du troupeau, on peut rattraper une mauvaise prairie.

Pâturer le plus possible : ne pas oublier le pâturage d’automne

Selon les zones, le pâturage est accessible plus ou moins tôt : en février dans certaines zones séchantes de Normandie. Partout, le pâturage démarre début avril, jusqu’à juillet en moyenne. Une reprise en automne est possible, ce pâturage est souvent délaissé parce qu’on communique moins dessus et on sait moins que cette pousse aussi est intéressante. Il peut y avoir un réel gain sur cette deuxième partie.

*https://normandie.chambres-agriculture.fr/fileadmin/user_upload/National/FAL_commun/publications/Normandie/bl-chemins-paturage.pdf


Les informations généralistes contenues dans cet article ne sauraient remplacer un diagnostic personnalisé des parcelles.

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