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Une parcelle et deux cultures : comment débuter en relay-cropping ?

Relay cropping min

Faire deux cultures en un an, en semant la culture d'été dans la culture d'hiver : si l'intérêt du relay-cropping est indéniable, la technique ne s'improvise pas, et doit être bien pensé en amont.

Tenir compte du contexte pédoclimatique

Pour supporter deux cultures en un an, le contexte pédoclimatique doit être adapté. « Ce n’est pas possible partout », met en garde Sarah Singla, agricultrice dans l’Aveyron et formatrice en agronomie. Attention à la réserve utile du sol : une irrigation peut être nécessaire pour la deuxième culture, ainsi qu’une fertilisation.

Choisir son association

En pratique, la culture d’été, ou culture relai, est implantée dans la culture d’hiver à une date de semis normale. Différentes associations sont possibles, comme orge/soja ou blé/sorgho. Pour la culture d’hiver, « il faut prendre une céréale qui se récolte le plus tôt possible, comme une orge. Car plus on récolte tôt, plus on enlève de la concurrence pour la deuxième culture, conseille Damien Brun, ingénieur agroéquipements chez Arvalis. A chacun d’imaginer dans son contexte spécifique ce qui lui semble intéressant, et économiquement rentable ». Quant à la culture d’été, elle doit supporter la concurrence au démarrage, ce qui n’est pas le cas d’un maïs par exemple. « Attention aussi à son port », ajoute Damien Brun. La culture choisie ne doit pas trop s’étaler sur les lignes. Enfin, la date de récolte ne doit pas non plus être trop tardive, pour éviter de porter préjudice aux semis suivants.

Concevoir l’architecture de son semis

Dans le semis d’automne, doivent être intégrées des bandes de terre nues. Elles accueilleront au printemps la culture d’été. « Il faut imaginer la façon dont les cultures vont évoluer, explique Damien Brun, et ne pas hésiter à laisser beaucoup de place : les céréales vont taller ». Tenir compte aussi du matériel qui sera utilisé pour le semis au printemps : voie du tracteur, largeur des pneumatiques, de l’élément semeur… Ainsi que de la moissonneuse-batteuse qui récoltera la céréale (largeur de la coupe, des pneumatiques…). Arvalis a publié des exemples de configurations possibles des semoirs à céréales en vue d’un relay-cropping.

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Tenir compte du contexte pédoclimatique
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Choisir son association © Arvalis
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Concevoir l’architecture de son semis

Attention à la rémanence de certains herbicides, incompatibles avec le semis de la seconde culture. Arvalis préconise de préférer un programme de désherbage d’automne. « Il faut éviter au maximum les échecs de désherbage, indique Damien Brun. C’est plus compliqué de faire un relay-cropping sur des parcelles très sales ». Si besoin d’un rattrapage, un binage est possible pour nettoyer les bandes de terre.

Bien régler son matériel

A chaque étape (semis de la céréale, de la culture relai et récoltes), le réglage du matériel nécessite de la rigueur. Lors du semis au printemps, « on fait l’inverse de la pratique habituelle, indique Damien Brun. Les éléments semeurs sont dans l’axe des roues du tracteur ». Au moment de la moisson de la culture d’hiver, la hauteur de fauche doit être réglée haut, pour ne pas pénaliser la seconde culture. Arvalis a testé l’installation de protection sur la lame de scie, et de patins Flexxifinger sur la barre de coupe.

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© Arvalis

Une technique plébiscitée outre-Atlantique

En Amérique du sud, faire deux cultures par an ne pose pas de souci particulier. Le climat du Brésil, par exemple, est tout à fait compatible. Sous des latitudes plus tempérées, le relay-cropping reste possible. Les Etats-Unis pratiquent des associations comme blé/coton, blé/soja et caméline (ou thlaspi)/soja (ou sorgho). « Les résultats peuvent paraître incroyables, mais il ne faut pas oublier qu’ils utilisent des OGM et désherbent avec du glyphosate », pointe Sarah Singla.

Si l’intérêt de cette méthode est indéniable, en pratique, les essais ne sont pas toujours couronnées de succès. Découvrez le témoignage de deux agriculteurs ayant testé le relay-cropping.



Les informations délivrées dans la fiche offrent une connaissance générale des maladies et des solutions à envisager. Elles ne peuvent remplacer une observation adaptée des parcelles afin de bien identifier ses caractéristiques propres et la réalité des maladies.

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