L'arrivée de l'hiver marque une pause de bienvenue dans les activités agricoles en plein champ. C'est le moment opportun pour vous concentrer sur le nettoyage et l'entretien de votre pulvérisateur et de l'ensemble de votre matériel agricole. Ces étapes cruciales contribuent à prolonger leur durabilité et à garantir leur efficacité lorsque la saison de travail reprend.
L'incontournable de l'hivernage du matériel agricole : l'entretien du pulvérisateur

Parmi les éléments incontournables de l’hivernage du matériel agricole, il y a l'entretien du pulvérisateur. Il se fait en injectant un nettoyant spécial pulvérisateur dans les tuyaux.
Voici pourquoi il est essentiel de suivre ces étapes méthodiques pour préserver votre équipement :
Le gel de l’hiver peut causer des dégâts irréversibles sur certaines pièces de votre pulvérisateur s’il n’est pas vidangé totalement et protégé avec un liquide antigel. Les conséquences financières pouvant être de quelques dizaines d’euros (buse ou tuyau) jusqu’à plusieurs centaines d’euros, voire milliers d’euros (manomètre… Mais aussi la pompe ! ).
Nous vous en rappelons quelques étapes incontournables liées au remisage du pulvérisateur :
Nettoyage en profondeur du circuit de pulvérisation : la première étape consiste à nettoyer le circuit de pulvérisation en injectant un nettoyant spécialement conçu. Cela permet d'éliminer efficacement les résidus de produits chimiques qui pourraient obstruer les tuyaux.
Vérification et remplacement : inspectez l'état des buses et remplacez-les si nécessaire. En cas de bouchon, utilisez de l'air comprimé pour les dégager. Si nécessaire, démonter les buses et les faire tremper dans une solution détergente pendant 24 heures, puis brossez-les délicatement avant de les remonter.
Graissage des organes articulés : Prenez soin de graisser tous les organes articulés, y compris les croisillons de l'arbre à cardan et le tube coulissant.
Maintenance de la pompe : la pompe est le cœur du pulvérisateur, il est donc essentiel d’y apporter une attention particulière. Il est possible de faire une simple vérification visuelle et auditive pour détecter une fuite ou un roulement qui montre des bruits anormaux. On peut aller jusqu’au contrôle minutieux de la pression et du débit de la pompe afin de remplacer les pièces nécessaires. On peut aussi faire un entretien plus classique comme une vidange et contrôle de niveau d’huile.
Contrôle complet : examinez tous les composants du pulvérisateur, y compris le manomètre, le boîtier de régulation, les ressorts du régulateur de pression, la cloche à air, les conduites, le serrage des colliers, l'état et la pression des pneus (le cas échéant).
Traitement des parties métalliques : pour éviter la corrosion, traitez les traces de rouille sur les parties métalliques et effectuez les retouches de peinture si nécessaire. Cette mesure garantit préventivement la longévité de votre équipement.
Nettoyage extérieur complet : lavez l'extérieur du pulvérisateur en utilisant un nettoyeur haute pression pour éliminer toutes les saletés accumulées. En cas d'utilisation de détergent, assurez-vous de rincer abondamment à l'eau claire. N'oubliez pas d'injecter une solution antigel dans l’ensemble du circuit. Le pulvérisateur sera alors prêt à être remisé en toute sécurité pour l'hiver.
Suis-je en conformité avec la réglementation ?
Depuis le 1er janvier 2021, le contrôle de votre pulvérisateur est obligatoire et sera à renouveler tous les 3 ans.
Pour les pulvérisateurs neufs, le premier contrôle sera à effectuer avant la date anniversaire (date d’achat) des 5 ans.
Pour les autres, pensez à vérifier la date indiquée sur la vignette apposée sur votre pulvérisateur lors du dernier contrôle

Ces contrôles seront effectués par un organisme homologué et mandaté. Ils sont essentiels pour s'assurer que votre pulvérisateur est en conformité avec la réglementation en vigueur, ce qui contribue à la sécurité et à l'efficacité de votre exploitation agricole.
Si le matériel est conforme, une vignette de contrôle sera apposée sur le cadre de l’appareil (voir image ci-dessus). L’absence de vignette attestant la conformité peut exposer à une amende de 1 500€ et être accompagnée d’une pénalité sur les aides PAC.
Les organismes homologués sont répartis sur toutes la France. Ils sont habilités par le GIP Pulvés ou ont une certification Cofrac.
En rappel, voici en détail les principaux points de contrôle vérifiés :
L’aspect général : l'état général du pulvérisateur est examiné, y comprenant sa structure et son fonctionnement global.
Dispositif d'attelage : l'attelage du pulvérisateur est inspecté pour s'assurer qu'il est en bon état et qu'il est correctement fixé au tracteur ou à tout autre véhicule de remorquage.
Bon fonctionnement de la pompe : la pompe du pulvérisateur est vérifiée pour vérifier son fonctionnement optimal, assurant une pulvérisation efficace des produits agricoles.
Cuve : l'état de la cuve du pulvérisateur est examiné pour s'assurer qu'elle est exempte de fuites et de dommages.
Appareillage de mesure : les instruments de mesure utilisés pour déterminer la quantité de produit pulvérisé sont vérifiés pour leur précision.
Flexibles de distribution et canalisations : les flexibles et les canalisations utilisées pour transporter les produits jusqu'aux bus sont inspectés pour détecter toute fuite ou dommage.
Filtres : les filtres du système de pulvérisation sont contrôlés pour s'assurer qu'ils sont propres et en bon état de fonctionnement.
Rampes : les rampes utilisées pour la pulvérisation sont examinées pour garantir qu'elles sont en bon état et correctement positionnées.
Jets : les bus d'éjection du produit sont vérifiés pour leur état et leur alignement correct.
Soufflerie : la soufflerie, si présente, est vérifiée pour son bon fonctionnement, car elle peut influencer la répartition des produits pulvérisés.
Équipement de signalisation routière : tout l'équipement de signalisation routière sur le pulvérisateur est inspecté pour garantir la sécurité lors des déplacements sur la route.
Équipement d'injection directe : si votre pulvérisateur est équipé d'un système d'injection directe, il est examiné pour son fonctionnement et sa conformité.
Grand ménage avant remisage des autres matériels
I- Le matériel motorisé agricole
A l’instar du pulvérisateur, tous les autres équipements méritent une attention similaire avant leur remisage. Un entretien minutieux du matériel est la clé pour maintenir leur bon état de fonctionnement. Le matériel motorisé, comme les tracteurs, représente non seulement un coût significatif, mais aussi un atout précieux pour maximiser sa productivité. Cependant, pour que ces investissements restent rentables, il est essentiel de prendre soin de son matériel, surtout lorsque les champs sont en repos pendant la saison hivernale. Un matériel bien entretenu est gage de confort et nettement plus agréable d'utilisation.
Voici ce que vous devez faire pour entretenir votre matériel motorisé :
Dépoussiérage en profondeur
Nettoyer le moteur et son radiateur pour éviter toute surchauffe utilisez de l'air comprimé pour éliminer la poussière avec une soufflette ou une lance raccordée à un compresseur. Concentrez-vous sur les zones cachées, où les rongeurs pourraient se nicher durant l’hiver pour grignoter les câbles électriques et détruire certains éléments de la cabine, siège…
Rappel : cela n’arrive pas qu’aux autres !!!

Les rongeurs, un véritable fléau sous le capot
les souris, mulots, rats et autres rongeurs élisent domicile sous le capot de votre tracteur, attirés par la tranquillité offerte par ces abris improvisés en hiver. Leur présence peut devenir un cauchemar, car ils ont un appétit vorace pour les câbles et les éléments de calfeutrage.
Les conséquences de l'infestation
les dégâts causés par ces petits mammifères peuvent être considérables. Le capitonnage isolant, les gaines électriques, les durites, les faisceaux d'allumage, et d'autres éléments du moteur ou du radiateur peuvent être détériorés, voire sectionnés. Cette dégradation peut rendre votre moteur inutilisable et entraîner des coûts de réparation élevés.
Nettoyage extérieur complet
Utiliser un nettoyeur haute pression pour un lavage complet : cela permet d’identifier et mieux appréhender les interventions à réaliser sur les pièces usées ou défectueuses. Sur les carrosseries, traquer les points de rouille, gratter avec un papier abrasif et appliquer un produit antirouille et des peintures adéquates.
Nettoyage & entretien des habitacles
Les habitacles méritent également une attention. Débarrassez-les de tout petit matériel et papier inutile, et passez un aspirateur professionnel pour garantir un environnement propre et ordonné. Cela contribue à une meilleure ergonomie au travail et à la préservation de votre santé, l'inhalation de poussières peut être nocive. Le nettoyage des vitres est également important et apporte plus de sécurité avec une bonne visibilité extérieur.
Vidanges et graissage
Il est conseillé de vidanger le matériel motorisé agricole régulièrement pour maintenir leur bon fonctionnement et prolonger leur durée de vie. La fréquence de la vidange dépend de plusieurs facteurs, notamment le modèle du tracteur, les conditions d'utilisation et le type d'huile moteur utilisé. Voici quelques points à prendre en compte :
Périodicité
La fréquence recommandée varie en fonction de l'âge du tracteur et de la spécification du fabricant. Les modèles plus anciens peuvent nécessiter une vidange toutes les 150 heures de fonctionnement, tandis que les tracteurs plus récents peuvent aller jusqu'à 250 heures entre les vidanges. Il est essentiel de se référer au manuel du propriétaire du tracteur pour obtenir des recommandations spécifiques.
Conditions d'utilisation
Les conditions dans lesquelles le tracteur est utilisé peuvent également influencer la fréquence de la vidange. Par exemple, si le tracteur est souvent utilisé dans des conditions difficiles, telles que la conduite en terrain accidenté, la traction de charges lourdes ou l'exposition à des températures extrêmes, il peut être nécessaire de faire des vidanges plus fréquentes pour maintenir la lubrification adéquate.
Type d'huile moteur
Le choix de l'huile moteur appropriée est crucial pour la santé du moteur. Assurez-vous d'utiliser l'huile recommandée par le fabricant dans les spécifications du manuel d’entretien. Certaines huiles synthétiques de haute qualité peuvent permettre des intervalles de vidange plus longs, mais cela dépendra également des recommandations du fabricant.
II-Les différentes huiles moteur
Huiles moteur minérales : les huiles minérales sont fabriquées à partir de pétrole brut raffiné. Ce sont les huiles de base les plus anciennes et les moins chères. Les huiles minérales ont tendance à être moins performantes que les autres types d'huiles, car elles ont une viscosité moins stable à différentes températures. Cependant, elles sont toujours utilisées dans certains moteur plus ancien et moins exigeant.
Huiles moteur semi-synthétiques : aussi appelées huiles moteur synthétiques à base de pétrole, les huiles semi-synthétiques sont un mélange d'huiles minérales et synthétiques. Cette combinaison permet d'obtenir un compromis entre la performance des huiles synthétiques et le coût des huiles minérales. Les huiles semi-synthétiques sont couramment utilisées dans de nombreux types de véhicules, offrant une bonne protection du moteur tout en étant plus abordables que les huiles purement synthétiques.
Huiles moteur synthétiques : les huiles synthétiques sont fabriquées à partir de produits chimiques de base de haute qualité. Elles sont conçues pour offrir une meilleure performance et une meilleure protection du moteur que les huiles minérales ou semi-synthétiques. Les huiles synthétiques ont une viscosité plus stable à des températures extrêmes, ce qui les rend idéales pour les moteurs modernes, les moteurs haute performance et les conditions de conduite difficiles. Elles ont également une durée de vie plus longue et contribuent à réduire l'usure du moteur.
Le graissage du matériel agricole est aussi une étape importante dans l’entretien du matériel agricole pour assurer son bon fonctionnement et prolonger sa durée de vie. De manière similaire aux huiles moteur, il existe différents types de graisses qui peuvent être utilisées, notamment :
Graisse minérale : les graisses minérales sont fabriquées à partir de produits pétroliers. Elles sont généralement moins coûteuses que les graisses synthétiques, mais elles ont tendance à avoir une plage de température de fonctionnement plus limitée et peuvent se dégrader plus rapidement, ce qui nécessite un graissage plus fréquent. Elles sont souvent utilisées dans des applications moins exigeantes ou dans des environnements moins extrêmes.
Graisse synthétique : les graisses synthétiques sont fabriquées à partir de produits chimiques de base de haute qualité. Elles sont conçues pour offrir une meilleure stabilité à haute température, une résistance à l'eau accrue et une durabilité supérieure par rapport aux graisses minérales. Les graisses synthétiques sont recommandées dans des conditions de fonctionnement difficiles, telles que des températures extrêmes ou des environnements humides.
Liquide de refroidissement anti-gel : assurez-vous que le liquide de refroidissement est bien ANTI-GEL. Vous pouvez utiliser un testeur spécifique. Si nécessaire faire l’appoint ou une vidange complète.
Vérification des organes de sécurité : les organes de sécurité contribuent à protéger le conducteur, les passagers et les autres personnes, tout en minimisant les risques d'accidents. Les organes de sécurité, les freins, les feux de signalisation, les rétroviseurs, les gyrophares, etc., jouent un rôle essentiel dans la protection du conducteur et d’autrui. Une utilisation correcte et fonctionnelle de ces dispositifs est obligatoire sur la voie publique et peut prévenir les risques
Vérification des pneus : utilisez un compresseur d'air pour regonfler les pneus de tous vos équipements selon la pression recommandée par le fabricant. N'oubliez pas de vérifier à nouveau la pression avant la prochaine utilisation.
III-Le matériel non motorisé agricoles
L'entretien du matériel non motorisé agricole est tout aussi important que celui des équipements motorisés pour garantir une utilisation efficace et prolonger la durée de vie de ces outils. Voici une liste de tâches à accomplir lors de l'entretien du matériel non motorisé agricole :
Nettoyage extérieur complet : commencez par laver l'extérieur de l'équipement. Enlevez la saleté, la boue et les résidus qui peuvent s'accumuler sur la surface de l'équipement. Un nettoyage régulier prolonge la durée de vie et prévient la corrosion.
Vérification de l'état général : examinez l'équipement de manière générale pour repérer tout signe de dommage ou d'usure. Assurez-vous que toutes les pièces sont en bon état de fonctionnement.
Remplacement des organes usés et défectueux : toute pièce ou organe qui est usé, endommagé ou défectueux doit être remplacé. Cela peut inclure des lames, des dents, des poignées, des câbles, etc. Le remplacement en temps voulu évite des problèmes plus importants à l'avenir.
Traitement des points de rouille : si vous constatez des points de rouille, traitez-les rapidement pour éviter que la corrosion ne s'étende. Utilisez un produit antirouille approprié pour protéger les surfaces métalliques.
Graissage : graissez les parties mobiles et les articulations de l'équipement, en particulier si elles sont exposées à la poussière, à la saleté ou à l'humidité. Un bon graissage réduit la friction, prolonge la durée de vie des composants et maintient le matériel en bon état de fonctionnement.
Pneus (le cas échéant) : si l'équipement est doté de pneus, vérifiez leur état, leur pression et leur usure. Remplacez les pneus défectueux ou usés, et assurez-vous que la pression des pneus est correcte pour un fonctionnement optimal.
Lorsque la saison de travail est terminée ou que l'équipement n'est pas utilisé pendant un certain temps, assurez-vous de le stocker en toute sécurité. Gardez-le dans un endroit sec à l'abri des intempéries, si possible. Sur le matériel motorisé, débranchez les batteries si nécessaire pour éviter une décharge complète.
En effectuant régulièrement ces étapes d'entretien préventives, vous prolongerez la durée de vie de votre matériel non motorisé, motorisé et pulvérisateurs. Vous éviterez des coûts de réparation curatifs, améliorerez l'efficacité de votre travail et éviterez une immobilisation de votre matériel durant la période d’utilisation intensive durant la saison.