Le black-rot (Guignardia bidwellii) est une maladie explosive dont les conséquences peuvent être importantes tant sur le rendement que sur la qualité du vin. Touchant initialement les régions atlantiques, depuis plusieurs années, le black-rot sévit désormais dans tous les vignobles.
Pour rappel, le black-rot touche tous les organes de la vigne dans leur phase de croissance active. Les attaques les plus visibles se situent sur les feuilles. Le stade maximal de sensibilité va de la nouaison à la fermeture de la grappe. Les dégâts sur feuilles ne sont pas directement préjudiciables à la vigne. En revanche, les attaques sur grappes peuvent entraîner des pertes de rendement importantes pouvant aller jusqu’à 80% de la récolte ainsi qu’une dégradation de la qualité des baies.
Symptômes de black-rot sur grappe
Quels sont les gestes qui sauvent… ou pas !
Certaines bonnes pratiques peuvent réduire de manière significative la pression black-rot :
Sortir les bois de taille des parcelles : l’arrachage et brûlage des souches de vignes abandonnées permet d’éliminer les réservoirs d’inoculum.
Tailler en hiver : pour éliminer et brûler des bois porteurs de chancres et des baies momifiées.
Au contraire certaines pratiques agronomiques peuvent favoriser la maladie
Broyer de sarments porteurs de grappes momifiées.
Le labour de printemps enfouit l’inoculum. Déchaussage après le premier traitement black-rot.
L’enherbement est favorable à la conservation de l’inoculum (à prendre en compte dans la prévision des risques de contamination au printemps).
Au printemps : épamprage des ceps
Un seul mot d’ordre : Démarrer tôt la protection black-rot pour les parcelles à historique
En fonction de l’historique de la parcelle, si elle est considérée à risques, toute impasse à partir de 5/7 feuilles est fortement déconseillée. Les contaminations de black-rot peuvent être très précoces : dès 1ère feuille étalée. Le succès de la protection anti-black-rot réside sur une vigilance forte des feuilles pour empêcher l’installation de la maladie et suivre attentivement les BSV. Au printemps, une protection préventive des feuilles s’avère une clé de réussite pour lutter contre le black-rot. Pour une parcelle moins exposée au risque black-rot ou avec moins d’épisodes météorologiques contaminants, les premiers traitements anti-black-rot pourront attendre le pic de réceptivité des baies à cette maladie soit de floraison à début véraison (avec un pic de sensibilité de fin-floraison à stade petit pois).
Dans ces conditions, en début de programme, des produits anti-mildiou et black-rot pourront alors suffire.
Les matières actives à recommander en programme conventionnel
En début de saison, les multisites anti-mildiou comme le dithianon permettent d’assurer une bonne protection préventive des feuilles.
Les strobilurines sont efficaces dans la lutte contre le black-rot car elles agissent par inhibition de l’activité mitochondriale et stoppent donc la pénétration et la croissance du champignon. Elles ont une activité préventive et curative intéressante.
De plus, les inhibiteurs de la biosynthèse des stérols (IDM), ont une action préventive pour limiter la pénétration du champignon dans les tissus de la plante et également curative en stoppant la croissance mycélienne du champignon.
La bonne stratégie pour construire son programme de protection de sa vigne, est d’assurer une protection préventive continue. En fonction du risque black-rot de la parcelle ainsi que du risque météorologique, le viticulteur pourra choisir au moins un produit mixte mildiou et black-rot ou oïdium et black-rot voir un multisite pour assurer la protection des feuilles. Pour assurer la protection des grappes, son choix pourra se porter sur les produits à base de QoI ou d’IDM pour leur mode d’action à fois préventif et curatif. Bien entendu en veillant à l’alternance des modes d’action et en respectant le nombre d’application recommandé pour chacun.
Pour la saison 2025, BASF mettra en marché le 1er isopropanol-azole à base de Revysol sur vigne. Cette spécialité commerciale aura une performance de haut niveau contre le black-rot. Cet anti-oïdium et anti-black-rot permettra aux viticulteurs de construire des programmes de protection efficaces.
Se protéger du black-rot en pulvérisant la juste dose au bon endroit
Un matériel de pulvérisation bien réglé est important pour s’assurer que les produits choisis atteignent les parties à protéger de la vigne et ce quel que soit la cible maladie.
La pulvérisation face par face assure la meilleure efficacité grâce à une répartition homogène de la bouillie et à une bonne pénétration à l’intérieur de la végétation. Il est également important de suivre les indications sur les étiquettes des produits qui conseillent sur les conditions optimums pour que les efficacités s’expriment à leur plein potentielles.
Les homologations des produits, avec une dose adaptée à la surface foliaire (dose LWA) présente au moment du traitement, vont permettre aux viticulteurs d’apporter la bonne dose au bon moment tout en protégeant efficacement leur vigne.
Grappe momifiée
Baie infectée
Découvrez le nouveau fongicide Futura BASF
Les informations délivrées dans la fiche offrent une connaissance générale des maladies et des solutions à envisager. Elles ne peuvent remplacer une observation adaptée des parcelles afin de bien identifier ses caractéristiques propres et la réalité des maladies.
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