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La fertilisation PK aussi se raisonne

Fertilisation P K

La fertilisation est une composante essentielle pour maximiser les rendements des cultures. Tout comme la gestion de l'azote, la gestion du phosphore (P) et du potassium (K) doit être raisonnée à l'échelle de la parcelle. Plusieurs facteurs doivent être pris en considération pour une fertilisation efficace : les besoins spécifiques de la culture en cours, les caractéristiques du sol, les apports récents en engrais, et la présence de résidus de culture. Ignorer ces facteurs peut entraîner des conséquences néfastes pour la croissance des plantes et finalement, pour le rendement.

Analyser les besoins spécifiques des cultures

La première étape essentielle pour élaborer un plan de fertilisation phosphatée (P2O5) et potassique (K2O) efficace consiste à réaliser un diagnostic précis des besoins de la culture en place et des quantités de ces éléments disponibles dans le sol. Il est important de comprendre que toutes les plantes n'ont pas les mêmes exigences en termes de phosphore et de potassium. Cette différence dans les besoins peut avoir un impact significatif sur la croissance et le rendement des cultures.

Certaines cultures, comme la betterave et la pomme de terre, sont considérées comme "très exigeantes" en phosphore et en potassium. Cela signifie qu'elles ont un besoin élevé de ces éléments pour se développer de manière optimale. En cas de carence en P et K, ces cultures sont particulièrement sensibles, ce qui peut entraîner des pertes de production importantes, atteignant parfois jusqu'à 40 %, en fonction de l'espèce.

Attention à ne pas confondre l'exigence d'une plante avec son besoin réel. Même les cultures considérées comme "peu exigeantes" ont quand même besoin de phosphore et de potassium pour leur croissance et leur développement corrects. Négliger ces éléments peut entraîner des carences, même si elles sont moins graves que chez les cultures très exigeantes.

Il faut prendre en compte les besoins spécifiques de chaque culture et les caractéristiques de votre sol pour élaborer un plan de fertilisation adapté. Cela permettra d'optimiser la croissance des plantes, d'améliorer les rendements et de garantir une utilisation efficace des ressources disponibles, tout en évitant les pertes inutiles.

Niveaux d'exigences pour P et K
Niveaux d'exigences pour P et K, source Arvalis

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Une analyse de sol tous les 5 ans

La réalisation d'une analyse de sol régulière est une pratique essentielle pour une gestion efficace de la fertilisation en phosphore (P) et potassium (K) dans l'agriculture. Bien que la teneur en PK des sols puisse varier peu d'une année à l'autre, elle présente une grande variabilité dans l'espace et dans le temps. C'est pourquoi il est impératif de réaliser ces analyses périodiquement pour prendre en compte les teneurs réelles et ainsi déterminer avec précision les quantités d'engrais à apporter. L'idéal est de réaliser une analyse de sol au moins tous les cinq ans. Voici quelques raisons qui expliquent cette nécessité :

Variabilité spatiale : les teneurs en phosphore et en potassium peuvent varier considérablement d'une zone de votre parcelle à une autre. Cela peut être dû à divers facteurs, tels que la géologie sous-jacente, la répartition des résidus de culture ou les pratiques antérieures de fertilisation. En effectuant des analyses régulières, vous pouvez mieux cibler les zones nécessitant des apports spécifiques et éviter les surdosages inutiles.

Variabilité temporelle : les niveaux de phosphore et de potassium peuvent également changer au fil du temps en raison de facteurs tels que la météo, l'activité biologique du sol et les pratiques culturales. Les analyses régulières vous permettent de suivre ces évolutions et d'ajuster votre plan de fertilisation en conséquence.

Prise en compte des informations spécifiques : pour obtenir un diagnostic pertinent lors de l'analyse de sol, le laboratoire a besoin de certaines informations sur votre parcelle. Cela inclut la succession culturale, l'historique des apports organiques, le taux de cailloux et la profondeur du sol. Ces détails aident les experts à comprendre les caractéristiques spécifiques de votre parcelle et à formuler des recommandations personnalisées.

Suivi à long terme : pour un suivi à long terme, il est recommandé de prélever des échantillons de sol au même endroit à chaque analyse. La géolocalisation par GPS est un outil précieux pour garantir la cohérence des échantillonnages. Cela permet de créer une base de données solide qui vous aidera à mieux comprendre l'évolution de la fertilité de votre sol au fil des années.

analyse de terre
L’analyse de terre est un des précédents incontournables au raisonnement de la fertilisation PK.

Gérer les réserves de phosphore et de potassium

La gestion de la fertilisation en phosphore (P) et potassium (K) repose sur une analyse précise des teneurs de ces éléments dans le sol. Les sols cultivés renferment souvent des réserves significatives de P et K, mais ils ne sont pas toujours immédiatement disponibles pour les plantes. C'est pourquoi les analyses de sol jouent un rôle crucial en fournissant des données qui indiquent le niveau de disponibilité de ces éléments dans le sol.

Pour faciliter la prise de décision en matière de fertilisation, deux seuils sont définis : le seuil d'impasse (T impasse) et le seuil de renforcement (T renforcé ). Voici comment ils fonctionnent :

Impasse de fumure : si la teneur en P ou K mesurée dans le sol dépasse le seuil d'impasse (T impasse), cela signifie que les réserves présentes dans le sol sont suffisantes pour répondre aux besoins des cultures. Dans ce cas, il n'est pas nécessaire d'apporter d'engrais supplémentaires pour ces éléments. Cela permet d'éviter des surdosages inutiles et de réduire les coûts de fertilisation.

Apport renforcé : en revanche, si la teneur en P ou K est inférieure au seuil de renforcement (T renforcé), cela indique que les réserves dans le sol sont insuffisantes pour satisfaire les besoins des cultures. Dans cette situation, un apport supplémentaire d'engrais est nécessaire pour garantir une croissance et un rendement optimaux. Cette pratique permet de compenser les carences et d'assurer une fertilisation adéquate.

Fumure d'entretien : lorsque la concentration mesurée se situe entre les deux seuils, c'est-à-dire entre T impasse et T renforcé, cela suggère que les réserves dans le sol sont partiellement adéquates pour les besoins des cultures. Dans ce cas, une "fumure d'entretien" est recommandée. Cette approche vise à maintenir les niveaux actuels de P et K dans le sol pour éviter des carences potentielles à l'avenir.

Il est important de noter que les seuils de T impasse et T renforcé peuvent varier en fonction du type de sol, de la région et des exigences spécifiques des cultures. L'institut technique Arvalis a établi des valeurs seuils pour 16 régions différentes, en prenant en compte ces facteurs, ce qui constitue un outil précieux pour les agriculteurs. En utilisant ces seuils, les agriculteurs peuvent prendre des décisions éclairées concernant la fertilisation en P et K, ce qui permet d'optimiser la croissance des cultures tout en évitant les excès inutiles d'engrais et en préservant la santé des sols.

Tenir compte des récents apports de fumure

La prise en compte des récents apports de fumure est un élément crucial dans le processus de fertilisation en phosphore (P) et potassium (K). La méthode Comifer intègre ce troisième critère pour rationaliser la gestion de la fertilisation en P et K sur une parcelle, en tenant compte des apports récents d'engrais, y compris les engrais organiques.

Il est important de comprendre pourquoi cette considération est essentielle :

Variabilité de la disponibilité des éléments P et K

La disponibilité du phosphore et du potassium dans le sol peut varier d'une parcelle à une autre en raison de facteurs tels que le climat, l'activité biologique du sol et la vitesse de décomposition de la matière organique. Les apports récents d'engrais peuvent également influencer cette disponibilité. Par conséquent, il est nécessaire de prendre en compte ces variations pour ajuster les quantités d'engrais nécessaires.

Importance de la qualité du système racinaire

Outre la disponibilité dans le sol, l'alimentation des plantes en P et K est fortement conditionnée par la qualité de leur système racinaire. Des racines bien développées et une structure de sol favorable permettent aux plantes d'utiliser de manière optimale les réserves disponibles dans le sol. Une meilleure utilisation des éléments nutritifs contribue à une croissance plus vigoureuse et à des rendements plus élevés.

La méthode Comifer tient compte des apports récents de fumure pour optimiser la fertilisation en phosphore et potassium, en prenant en considération la variabilité de la disponibilité de ces éléments dans le sol et en reconnaissant l'importance de la qualité du système racinaire des plantes. Cette approche permet de garantir une utilisation efficace des engrais tout en minimisant les risques de carence ou de surdosage, ce qui est essentiel pour maintenir la santé des sols et maximiser les rendements agricoles.

La gestion des résidus de récolte est indispensable

La gestion des résidus de récolte est un élément essentiel à prendre en compte dans la planification de la fertilisation en potassium (K) et phosphore (P) pour les cultures. Voici pourquoi cette gestion est indispensable :

Exportation et restitution des résidus : la décision de savoir si les résidus de récolte sont exportés hors de la parcelle ou laissés sur place a un impact significatif sur la disponibilité future en P et K pour les cultures suivantes. Si les résidus sont exportés, cela signifie que la majorité des éléments nutritifs, y compris le potassium, contenus dans ces résidus quittent la parcelle avec la récolte. Cela peut créer un déficit en éléments nutritifs dans le sol pour la culture suivante.

Importance du phosphore dans les graines : les graines de cultures telles que le blé, le maïs, le colza et le tournesol sont riches en phosphore. Par conséquent, si les résidus de récolte contenant ces graines sont exportés, une quantité importante de phosphore est également retirée de la parcelle. Cela peut entraîner une carence en phosphore pour la culture suivante, ce qui affecte la croissance et le rendement.

Libération progressive du potassium : en revanche, le potassium est principalement présent dans les tiges et les feuilles des plantes, sous une forme très soluble. Si ces parties de la plante sont laissées dans la parcelle après la récolte, elles se décomposent au fil du temps, libérant progressivement du potassium dans le sol. Cette libération se fait sous une forme similaire à celle d'un engrais potassique. Ainsi, la restitution des résidus de récolte peut contribuer à maintenir des niveaux adéquats de potassium dans le sol pour les cultures suivantes.

Réduction des besoins en fertilisation potassique : en résumé, la gestion adéquate des résidus de récolte peut réduire les besoins en fertilisation potassique, car elle permet de maintenir des niveaux suffisants de potassium dans le sol. Si les résidus sont exportés, le risque de carence en potassium augmente, ce qui peut nécessiter des apports supplémentaires pour compenser ces exportations.

Il est donc essentiel de prendre en compte la gestion des résidus de récolte dans la planification de la fertilisation. Cela contribue à maintenir la fertilité du sol, à éviter les carences en éléments nutritifs essentiels et à optimiser les rendements agricoles tout en réduisant les coûts liés aux apports d'engrais.

Cibler des apports précoces

Les cultures étant plus sensibles à la carence en P et K pendant leur phase juvénile, les apports sont à privilégier en début de cycle, au plus près du semis. Le rôle de l’engrais est surtout d’apporter des éléments très disponibles en début de végétation pour favoriser l’enracinement et donner accès à la culture aux réserves du sol. L’épandage pourra se faire à l’automne ou au printemps selon l’organisation du travail de l’agriculteur. L’apport sur l’espèce la plus exigeante de la rotation est à privilégier car c’est elle qui valorisera le mieux des doses élevées.

Fertilisation P K : le saviez-vous ?

Il est essentiel de comprendre l'importance du phosphore (P) et du potassium (K) dans la fertilité des sols et la nutrition des plantes. Ces deux éléments jouent des rôles cruciaux dans la croissance des cultures :

Phosphore (P)

Le phosphore favorise le développement racinaire des plantes, ce qui est essentiel pour leur capacité à puiser l'eau et les éléments nutritifs dans le sol. Un système racinaire bien développé permet aux plantes de mieux résister au stress hydrique et de s'alimenter efficacement.

Les symptômes d'une carence en phosphore se manifestent généralement par des signes tels que le rougissement ou le jaunissement des pointes des vieilles feuilles, le rougissement des gaines et un tallage réduit. Les sols pauvres en phosphore sont à risque de carence, mais d'autres conditions telles que les anciennes prairies retournées qui n'ont jamais été fertilisées ou les sols froids et engorgés d'eau peuvent également perturber le fonctionnement du système racinaire et provoquer des carences en phosphore.

Potassium (K)

Le potassium participe activement à la synthèse des glucides et des acides aminés dans les plantes. Ces composés sont essentiels pour la photosynthèse, le processus par lequel les plantes convertissent la lumière du soleil en énergie pour leur croissance.

Les carences en potassium se manifestent généralement par un jaunissement des feuilles, suivi d'un brunissement et d'un dessèchement des bords des feuilles. Les symptômes affectent principalement les feuilles les plus anciennes, tandis que les jeunes feuilles peuvent rester vertes si la carence n'est pas sévère. De plus, les carences en potassium peuvent provoquer une grande hétérogénéité de la taille des plantes au sein de la parcelle.

Le phosphore et le potassium jouent des rôles clés dans la santé et le développement des plantes. Une carence en l'un ou l'autre de ces éléments peut entraîner des symptômes spécifiques qui affectent la croissance et le rendement des cultures. C'est pourquoi il est essentiel de surveiller régulièrement les niveaux de P et K dans le sol, d'ajuster la fertilisation en conséquence, et de maintenir des conditions de croissance optimales pour garantir des récoltes saines et productives.

En bio, le phosphore suivi de près

Le projet PhosphoBio, lancé en 2020 par l’institut technique Arvalis pour une durée de quatre ans, regroupe environ 200 parcelles sur tout le territoire : des grandes cultures mais aussi des prairies temporaires. Le but, créer un observatoire national pour en savoir plus sur la gestion du phosphore en agriculture biologique et mesurer si la baisse de fertilité phosphatée constatée dans certaines régions peut être généralisée. Tout commencera donc par un état des lieux pour mieux connaître les teneurs en phosphore de ces sols et lister les différentes pratiques en matière de fertilisation. Alors que le nombre de sources de phosphore utilisables en AB diminue (le recours aux utilisations des engrais issus d’élevages industriels étant interdit), la gestion de cet élément devient cruciale.

Projet PhosphoBio
Projet PhosphoBio

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