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Désherbage de printemps des céréales : quelle stratégie pour optimiser le rendement ?

Désherbage d’automne des céréales :  quelle stratégie ?

La complexité du désherbage des céréales à paille ne cesse de croître d'année en année. Cette évolution est le résultat d'une diminution du nombre de spécialités herbicides, de la diversification de la flore indésirable et de l'émergence de résistances aux traitements chimiques. Face à ces défis, les agriculteurs sont contraints de revoir leurs stratégies, en particulier en automne, pour assurer le succès de leurs cultures. Les questions cruciales à se poser concernent le moment des traitements : faut-il opter pour un désherbage en prélevée, en post-levée, ou bien combiner les deux ? La réponse réside dans l'adaptation du programme aux populations de mauvaises herbes présentes.

L’expertise de l’agriculteur et sa bonne connaissance de l’historique de chacune de ses parcelles s’avèrent déterminantes pour bâtir la stratégie désherbage la mieux adaptée. Sa connaissance experte de ses terres et de leur historique est un atout précieux pour élaborer une approche adaptée. Dans un contexte où la résistance des adventices aux herbicides ne cesse de progresser, il est impératif de réfléchir à l'échelle de l'assolement, en prenant en compte l'ensemble des cultures pratiquées dans la rotation.

L'allongement de la rotation culturale, une technique qui consiste à varier les cultures sur une plus longue période, est l'un des leviers essentiels pour réduire la pression exercée par les mauvaises herbes. L'alternance entre cultures d'hiver et de printemps contribue également à perturber le cycle de vie des adventices, limitant ainsi leur propagation. Le décalage des dates de semis est une pratique stratégique pour échapper aux périodes de pic d'infestation. En décalant le semis, les agriculteurs peuvent réduire la densité des mauvaises herbes présentes au moment de la levée des cultures principales.

La technique du faux semis, qui consiste à préparer le sol sans semer de culture, puis à détruire les mauvaises herbes qui émergent, offre un moyen non chimique de réduire la population des adventices. De même, le recours au désherbage mécanique, à travers l'utilisation de machines spéciales, permet de limiter la présence des mauvaises herbes sans avoir recours à des herbicides.

Ces solutions, bien qu'efficaces, doivent être envisagées comme des préalables avant de recourir à la voie chimique. Plus le nombre d'adventices problématiques est élevé, plus il est crucial d'activer un grand nombre de leviers et de diversifier les méthodes employées. Cependant, il est important de reconnaître que la voie chimique peut parfois s'avérer incontournable pour maintenir la productivité des cultures. Les herbicides demeurent un outil essentiel pour lutter contre les adventices, en particulier dans les situations où d'autres méthodes se révèlent insuffisantes.

En définitive, la gestion du désherbage des céréales à paille est une tâche complexe qui exige une approche holistique et adaptative. L'agriculteur, en tant qu'acteur central de cette stratégie, doit exploiter son expertise et sa connaissance des parcelles pour prendre des décisions éclairées. L'utilisation judicieuse des leviers agronomiques, en amont de tout recours aux herbicides, est un moyen de minimiser l'impact sur l'environnement tout en maintenant des rendements agricoles satisfaisants. Cependant, il est important de reconnaître que la voie chimique reste une option précieuse pour préserver la santé des cultures et garantir la sécurité alimentaire.

La clé d'un désherbage efficace : l'analyse préalable des parcelles de céréales

Effectuer un état des lieux des parcelles de céréales est la première étape cruciale dans la mise en place d'une stratégie de désherbage efficace, que ce soit pour les céréales à paille ou le colza. Il ne faut pas négliger cette démarche, car le succès du désherbage réside dans la réduction de la compétition exercée par les mauvaises herbes vis-à-vis des cultures, que ce soit pour l'accès à l'eau, aux éléments minéraux, ou à la lumière. Un sol propre au démarrage de la culture est essentiel pour garantir un rendement optimal.

Pour établir un programme herbicide pertinent, il faut commencer par réaliser un état des lieux précis de la parcelle. Il est impératif de prendre en compte le niveau de salissement de cette dernière et d'évaluer la présence d'éventuelles résistances chez certaines adventices aux herbicides. Il est important de noter que l'émergence de résistances n'est plus limitée aux rotations courtes, comme celles impliquant blé/orge/colza. Aujourd'hui, cette problématique concerne toutes les cultures et toutes les régions.

À partir de cet état des lieux, la sélection des herbicides, le calcul des doses, et la planification des interventions doivent être soigneusement orchestrés. Les options sont multiples, que ce soit en prélevée, en post-levée, en pré + post à l'automne, ou par un traitement exclusivement au printemps. L'objectif central est de diversifier et d'alterner les modes d'action des herbicides pour couvrir un large spectre d'adventices, tout en minimisant les risques de résistance.

Il convient de souligner que cette démarche d'évaluation des parcelles est valable aussi bien pour les céréales à paille que pour le colza. Les enjeux restent les mêmes : optimiser le rendement en minimisant la concurrence des mauvaises herbes. Par conséquent, la connaissance fine de chaque parcelle, son historique et les spécificités des cultures en présence sont des éléments clés pour élaborer une stratégie de désherbage adaptée, que ce soit pour les céréales à paille ou le colza.

Un retour en force des traitements d’automne des céréales

Ces dernières années, on a assisté à un retour en force des traitements d'automne pour les céréales, y compris le colza. Jusqu'à l'année 2010, les stratégies de désherbage axées sur le printemps prédominaient, principalement en utilisant des sulfonylurées. Cependant, la diminution de l'efficacité des molécules utilisées dans ce schéma de protection a entraîné une évolution des pratiques. Le désherbage d'automne des céréales est devenu de plus en plus courant, avec une redécouverte de l'efficacité des traitements en prélevée.

Un technicien de négoce agricole de la région Est de la France témoigne de cette tendance. Il révèle que, de nos jours, dans son secteur, environ 30 % des parcelles ne reçoivent plus d'herbicides à l'automne. Pour les autres parcelles, on observe une répartition où environ 20 à 25 % d'entre elles sont désherbées uniquement en prélevée, tandis que les traitements en post-levée représentent la majeure partie, soit environ 70 à 75 % des stratégies mises en place. Seulement une parcelle sur dix reçoit un programme combinant les traitements en prélevée et en post-levée.

Ce changement dans les pratiques de désherbage démontre clairement que de plus en plus d'agriculteurs reconnaissent l'efficacité des traitements d'automne pour lutter contre les mauvaises herbes. Cette évolution s'applique non seulement aux céréales à paille, mais aussi au colza, où les agriculteurs cherchent des stratégies plus efficaces pour préserver leurs cultures.

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Comment reconnaître les graminées au champ ?

La distinction entre différentes graminées, comme le vulpin et le ray-grass, au stade plantule peut s'avérer difficile. Voici quelques indices qui vous aideront à les différencier plus facilement :

Vulpin :

  • Préfoliaison enroulée.

  • Ligule développée et légèrement denticulée (avec de petites dents) mais sans oreillettes.

  • Limbe glabre (sans poils).

  • Gaine fendue, fréquemment teintée de mauve à la base.

À partir de la deuxième feuille, la teinte devient plus terne, vert bleutée, surtout sur la face supérieure.

Ray-grass :

  • Ligule peu développée.

  • Présence d'oreillettes à partir de la quatrième feuille (de petites structures membranaires à la base de la feuille).

  • Brillance sur la face inférieure des feuilles.

  • Préfoliaison enroulée, similaire à celle du vulpin.

  • Limbe glabre, tout comme le vulpin.

Ces caractéristiques sont utiles pour distinguer ces deux types de graminées, mais il est essentiel de rappeler que l'identification des plantes peut varier en fonction de nombreux facteurs, notamment la variabilité génétique au sein des espèces. Il est donc conseillé de consulter un guide d'identification ou de faire appel à un expert si vous avez des doutes sur la présence de ces graminées dans vos cultures.

Plantule Vulpin des champs et ray-grass d'italie

Optimisation du désherbage des céréales au stade de la première feuille : quelle stratégie adopter ?

Le stade "1 feuille" des céréales représente une période cruciale pour le contrôle des graminées à l'automne, y compris pour les cultures de colza. Plus spécifiquement, il s'agit d'un moment clé pour gérer les vulpins et les ray-grass, dont la présence peut entraîner une perte de rendement pouvant aller jusqu'à 35 quintaux par hectare. Lorsqu'il s'agit de décider de la meilleure approche de désherbage, de nombreux agriculteurs se retrouvent face à un dilemme. Dans certaines situations, notamment lorsque des résistances sont observées, un double passage au stade "1 feuille" peut être envisagé, impliquant à la fois un traitement prélevé et un traitement post-levée. Cependant, de nombreux agriculteurs optent pour un seul passage à ce stade, considéré comme un compromis entre efficacité et sélectivité. Au-delà du stade "3 feuilles" des céréales, les vulpins et les ray-grass commencent à se développer de manière significative. Cela rend l'efficacité des herbicides racinaires, tels que le flufénacet, et foliaires, comme le clodinafop, de plus en plus incertaine. Par conséquent, intervenir au stade "1 feuille" est une stratégie privilégiée pour un meilleur contrôle de ces mauvaises herbes.

Le passage unique au stade "pointant," bien que courant, est considéré comme plus risqué en termes de sélectivité, surtout si des pluies surviennent peu de temps après l'application, ce qui peut entraîner une dérive des herbicides. Lorsque les agriculteurs optent pour un double passage à l'automne, une des erreurs courantes consiste à appliquer le premier traitement au moment du semis et à positionner le second trop tard, lorsque les mauvaises herbes ont déjà atteint, voire dépassé, le stade "3 feuilles." En cas de semis tardifs, il est recommandé de privilégier le traitement en prélevée, car si les conditions climatiques venaient à se détériorer, il pourrait être difficile d'intervenir ultérieurement. Il est important de noter que le décalage de la date de semis est une stratégie pouvant réduire les infestations de mauvaises herbes. Des essais ont démontré que semer en novembre au lieu d'octobre peut réduire la densité des adventices de 1000 à 200 pieds par mètre carré. Cependant, il convient de noter que cette stratégie comporte des risques supplémentaires, notamment dans les sols argileux, où des pluies importantes peuvent entraver le passage des semoirs. En conclusion, le stade "1 feuille" des céréales est une période critique pour le désherbage, que ce soit pour les céréales à paille ou le colza. Le choix de la stratégie de désherbage dépend de divers facteurs, y compris les conditions locales et les préférences de l'agriculteur, tout en tenant compte des risques liés à chaque approche.

Contrôler les populations de vulpin
Contrôler les populations de vulpin s’avère de plus en plus complexe. Intervenir dès l'automne peut être une stratégie payante.

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Ne pas oublier les dicots

Outre le contrôle des graminées, il est essentiel de ne pas négliger la gestion des dicotylédones dans le désherbage d'automne des céréales, une démarche qui a des répercussions positives sur les cultures de printemps. Cette approche peut être illustrée par un exemple concret : en luttant contre la renouée du liseron dans les blés à l'automne, la pression sur des cultures telles que la betterave et le lin textile peut être significativement réduite. Dans certains cas, ce traitement ciblé peut suffire pour prévenir une infestation majeure de dicotylédones dans ces cultures.

Cependant, si les dicotylédones posent toujours un problème malgré ces mesures, il est impératif de vérifier la compatibilité des produits utilisés en mélange pour éviter tout conflit de substances. Cette vérification est simple et peut être effectuée en quelques clics.

Par ailleurs, en sortie d'hiver, un tour de plaine est essentiel pour évaluer l'efficacité des traitements réalisés à l'automne. Si les résultats ne sont pas satisfaisants et que des dicotylédones persistent, il est nécessaire de planifier un rattrapage ciblé. Cette démarche implique d'alterner les modes d'action des produits utilisés pour éviter la résistance des mauvaises herbes.

Pour obtenir des recommandations spécifiques à votre région, il est fortement conseillé de consulter les guides "Choisir et décider" publiés chaque année par l'institut technique Arvalis. Ces guides sont disponibles gratuitement sur leur site et fournissent un panorama complet et précis des meilleures pratiques de désherbage en fonction des conditions locales.

Les informations délivrées dans la fiche offrent une connaissance générale des solutions à envisager. Elles ne peuvent remplacer une observation adaptée des parcelles afin de bien identifier ses caractéristiques propres.

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