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Reconnaître les maladies du blé tendre, un atout pour bien le protéger

Après un hiver doux, les blés tendres sont désormais bien implantés. Le potentiel de rendement semble au rendez-vous. Pour le préserver, un seuil conseil : ouvrez l’œil ! L’enjeu : repérer les premières tâches de maladies du blé tendre pour intervenir dès que possible. Seuils de risque et OAD sont là pour vous aider à positionner au mieux les traitements sur vos cultures.

Parmi les champignons à surveiller dans les parcelles de blé tendre : l’oïdium, la septoriose, les rouilles et les fusarioses. L’apparition précoce de foyers de maladies dans les parcelles, avant le stade épi 1 cm, est rarement impactante pour le rendement final. Mais passé ce stade en revanche, la vigilance doit se renforcer.

Contre la septoriose, rien ne presse avant le stade 2 nœuds

La septoriose fait partie des maladies du blé tendre les plus préjudiciables . En cas de fortes attaques, les pertes de rendement peuvent atteindre 50 q/ha. Cette maladie est provoquée par deux champignons : Septoria tritici, présent sur l’ensemble du territoire, et Stagonospora nodorum, davantage cantonné aux régions du sud de la France. Dans les parcelles, la maladie se propage du bas vers le haut de la plante, par effet « splash » des gouttes d’eau : la pluie restant le principal facteur de propagation. La septoriose est une maladie foliaire dont les symptômes se caractérisent par des taches marrons, ponctuées de points noirs appelés pycnides. Selon l’institut technique Arvalis, avant le stade 2 nœuds, une protection fongicide visant la septoriose n’est pas nécessaire. En effet, la stratégie optimale vise à protéger les trois dernières feuilles définitives de la plante car ce sont elles qui participent le plus à l’élaboration du rendement.


Quand traiter contre la septoriose ?

Pour contrôler la septoriose, les observations doivent débuter au stade 2 nœuds du blé. Pour ce faire, prélever 20 plantes. Une fois atteint le stade « dernière feuille pointante », l’observation ciblera la F3 déployée. Pour ces deux stades d’observation, les seuils de risque sont identiques :

- pour les variétés sensibles à la septoriose : un traitement devra être réalisé avant les prochaines pluies si 20 % des feuilles observées présentent des symptômes

- pour les variétés résistantes : le seuil passe à 50 % de feuilles atteintes.

Le climat reste décisif sur le développement de l’oïdium

Dans les parcelles de blé tendre, l’oïdium est reconnaissable à la présence de touffes blanches, cotonneuses et éparses sur la face supérieure des feuilles : ces dernières deviennent ensuite brunes et grises. L’attaque commence par les feuilles les plus basses, sur les gaines et les limbes. Le vent participe ensuite à la dissémination du champignon dans l’ensemble de la parcelle. La période d’observation doit débuter dès le stade épi 1 cm. Même si le climat reste décisif, le choix de variétés sensibles, une culture dense, une fertilisation azotée précoce et excessive amplifieront le risque d’apparition de la maladie. L’oïdium, qui peut se développer rapidement, même à basses températures (5°C), apprécie les alternances de périodes sèches et pluvieuses.

Quand traiter contre l’oïdium ?

L’observation doit débuter dès le stade épi 1 cm, sur les feuilles supérieures d’une vingtaine de plantes.

- Pour les variétés sensibles : intervenir si plus de 20 % des 3 premières feuilles déployées sont atteintes

- Pour les autres variétés : le seuil passe à plus de 50 %.

Une feuille est considérée comme « atteinte » si 5 % de sa surface est recouvert de feutrage blanc. Si l’oïdium n’est présent qu’à la base des tiges, une intervention n’est pas nécessaire.

Rouille jaune : ne pas la laisser s’installer la maladie

Présente sur l’ensemble du territoire, la rouille jaune (Puccinia striiformis) apprécie particulièrement les régions littorales ouest et nord. L’observation des symptômes doit débuter au stade épi 1 cm. En cas d’attaque précoce, cette maladie peut être très nuisible sur les variétés sensibles. Ce que préfère la rouille jaune ? Des conditions fraîches et humides. Le climat optimal pour la germination des spores est réuni quand les températures sont comprises entre 10 et 13°C avec un taux d’humidité relatif à 100 %. Les spores sont disséminées principalement par le vent. Au niveau de la parcelle, les premières attaques sont généralement repérées sur les feuilles du bas de quelques plantes.

Des taches jaunes apparaissent ensuite par foyers. En préventif, la lutte contre la rouille jaune passe par un choix variétal adapté, une fertilisation ajustée (évitez les excès !) et une destruction des repousses de céréales avant l’implantation. Avec la rouille jaune, pour être efficace, la stratégie est claire : intervenir le plus tôt possible ! Les spécialités à base de triazoles restent performantes. Elles peuvent être complétées éventuellement par une strobilurine. Les produits à base de SDHI sont à réserver aux T2 afin de bénéficier d’une meilleure lutte vis-à-vis de la septoriose. Les matières actives les plus efficaces contre la rouille jaune le sont généralement aussi contre la rouille brune.


La rouille brune, une maladie du blé plus intense dans le sud de la France

La rouille brune, provoquée par Puccinia recondita, apparaît en général tardivement sur les feuilles supérieures du blé, entre les stades dernière feuille pointante et épiaison. Repérable par ses pustules de couleur rouge-orangée réparties de manière aléatoire sur la face supérieure des feuilles, c'est l'une des maladies du blé tendre restant facile à maîtriser. Le choix d’une variété résistante s’affiche comme le principal levier à actionner pour limiter sa présence. Les semis tardifs, réduisant de fait le nombre de cycles du champignon, sont moins touchés. Ce champignon a besoin d'eau libre pour la germination des spores et de températures comprises entre 15 et 20°C. La maladie est souvent plus précoce et plus intense dans le sud de la France.

Quand traiter contre la rouille brune ?

L’observation doit débuter à partir du stade 2 nœuds, sur 20 plantes. Une intervention sera à envisager dès l’apparition de symptômes sur l’une des trois feuilles supérieures.

Maladies du blé tendre : ne pas confondre jaune et brune !

Si la rouille jaune se répartit tout d’abord en foyers, la rouille brune est, elle, en général présente de façon homogène dans le champ. Autre différence entre ces deux rouilles : la jaune présente des pustules alignées le long des nervures tandis que celles de la brune sont dispersées sur toute la feuille.

Contre les fusarioses, tout se joue en préventif

Sur blé tendre, la présence de fusariose résulte du développement d’un ou de plusieurs champignons des genres Fusarium et Microdochium. F. graminearum est l’espèce la plus problématique car elle peut produire des mycotoxines dans les grains (notamment le déoxynivalénol, DON), dont les teneurs sont réglementées pour l’alimentation humaine et animale. L’impact des fusarioses sur la récolte est à la fois quantitatif et qualitatif. Comment les repérer ? Les épis échaudés prennent une teinte rose-orangée. En revanche, seule une analyse microbiologique permet de distinguer l’espèce de champignon présente. Les Fusarium sont favorisés par une forte humidité ou une période pluvieuse persistante pendant plusieurs jours entre la période épiaison-début floraison.

Quand traiter vos cultures contre la fusariose ?

Dès l’apparition des premiers symptômes de maladies du blé, il est déjà trop tard pour intervenir. L'efficacité des fongicides dépend de la nature des champignons présents. En cas de doute, opter pour des produits polyvalents, malheureusement non efficaces à 100 %.

- Pour une dominante F. graminearum le positionnement du traitement au début de l’apparition des premières étamines est essentiel pour assurer la meilleure efficacité. Celle-ci n’excède toutefois pas 60 %, même pour un traitement bien positionné.

- Pour une dominante Microdochium spp, dont la population actuelle présente des résistances à différentes molécules, le nombre de solutions est restreint. Là aussi le positionnement au stade floraison est recommandé.

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Et si vous vous aidiez d’un OAD pour vos cultures ?

Des outils d’aide à la décision sont disponibles pour piloter au mieux les interventions fongicides sur blé tendre. Une aide précieuse pour détecter les maladies du blé qui tient notamment compte du climat.

- L’institut Arvalis a par exemple déployé le Baromètre maladies. Cet outil en ligne, gratuit, permet de suivre, en temps réel, l’évolution du risque des différentes maladies des céréales dans vos parcelles en tenant compte d’informations agronomiques et climatiques.

- Avizio de Syngenta aide au positionnement du fongicide en fonction de la pression maladie et du contexte climatique de l’année.

- Xarvio Fiel Manager de BASF est un outil pour suivre l’état sanitaire des cultures

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Pour en savoir plus sur les maladies du blé tendre

Pour connaître, en détail, les préconisations fongicides de l’institut Arvalis, région par région, maladie par maladie, consultez les guides « Choisir et décider », disponibles gratuitement sur le site de l’institut.

Les informations délivrées dans cet article offrent une connaissance générale des maladies et des solutions à envisager. Elles ne peuvent remplacer une observation adaptée des parcelles afin de bien identifier ses caractéristiques propres et la réalité des maladies.


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