1. Accueil
  2. Toutes les actualités agricoles
  3. Fertilisation azotée : taux de protéines, tout se joue au 3e apport
Nutrition et amendements du végétal
Engrais
les engrais minéraux

Fertilisation azotée : taux de protéines, tout se joue au 3e apport

champ de blé

Fertilisation azotée : taux de protéines, tout se joue au 3e apport

Les premiers apports d’azote ont déjà eu lieu. Certaines doses des premiers passages ont pu, du fait de la forte hausse du prix des engrais ces derniers mois, être revus à la baisse. Le manque d’eau dans de nombreuses régions a également pu perturber l’assimilation de l’azote par les plantes. Deux raisons qui doivent inciter les agriculteurs à mesurer, dans les semaines à venir, ce que la plante a réellement absorbé. Et ce, afin d’ajuster les doses des prochains apports. D’autant qu’en terme de rendement, chaque passage a un rôle à jouer. En matière de protéines, le troisième passage reste capital. Le choix de la formulation également.

La fertilisation azotée, un programme en 5 actes

La fertilisation azotée des céréales vise à atteindre les objectifs de rendement et de qualité fixés en début de campagne pour, notamment, répondre aux attentes des clients en taux de protéines. Une stratégie à adapter aux besoins de la plante, dans une année climatique donnée.

- Première étape : calculer la bonne dose d’azote à apporter. Dans un contexte environnemental et réglementaire de plus en plus strict, et alors que les prix des engrais subissent ces derniers mois de fortes hausses, ajuster les apports devient une priorité. La méthode du bilan reste la plus efficace pour mesurer les besoins en azote et calculer la juste dose à épandre.

- Deuxième phase : le fractionnement des apports pour accroitre l’efficacité des apports. Ainsi, pour une même dose totale d’azote apportée, un troisième apport à la sortie de la dernière feuille constitue un excellent compromis pour maximiser le rendement et augmenter la teneur en protéines.

- Piloter pour ajuster les apports : le recours à des outils d’aide à la décision permet d’optimiser la fertilisation azotée en interrogeant directement la culture. L’enjeu : éviter les sous et sur-fertilisations.

- Contrôler aussi la dose de soufre. Un déséquilibre du rapport azote sur soufre sera préjudiciable à la qualité technologique des farines. Un apport de soufre au 3e ou 4e apport participe au taux de protéines.

- Penser aux apports foliaires : un apport d’azote liquide, en complément d’une application au sol, peut compenser les baisses d’alimentation en azote des plantes. L’azote est alors remobilisé vers les grains.

👉 Consultez les solutions de fertilisation azotée disponibles sur aladin.farm : azotés solides et azotés liquides

À chaque stade du cycle, des besoins en azote précis

Les besoins en azote de la plante ne sont pas les mêmes tout au long de son cycle : faibles durant toute la phase de tallage, ils augmentent à partir de la montaison. Lorsque le besoin journalier en azote est élevé, l’absorption d’azote par le blé est rapide. À l’inverse, en période de moindre besoin, l’azote apporté reste plus longtemps exposé aux pertes par volatilisation, ce qui réduit fortement l’efficacité de la fertilisation azotée : mieux vaut donc cibler les créneaux où les absorptions seront les plus efficaces. En résumé, en cas de stratégie de réduction des doses totales apportées, il est déconseillé de réduire, et encore moins de supprimer, la dose d’azote du dernier apport : celui-ci est en général bien valorisé et concourt à la fois à l’élaboration du rendement et du taux de protéines. À l’inverse, les apports précoces ne sont pas toujours indispensables.


Un 3ème ou 4ème apport azoté pour corriger les erreurs du début de parcours

Une carence en azote peut se corriger jusqu’à la fin de la montaison des céréales, sous réserve de cumuler une pluviométrie suffisante après les apports d’engrais pour assurer leur assimilation. À dose totale identique apportée, le bénéfice d’un dernier apport courant montaison est en moyenne de + 2 à 3 q/ha et + 0,2 à 0,3 % de protéines, comparé à une fertilisation apportée uniquement en sortie d’hiver. La nutrition azotée au cours de la montaison permet d’accompagner la croissance de la culture pour répondre à ses besoins, plus importants durant cette phase. La composante « rendement » est alors optimisée. En revanche, entre les stades épiaison et floraison, l’apport d’engrais impacte plutôt sur la teneur en protéines des grains. Après floraison, les composantes de rendement - nombre d’épis et nombre de grains - sont fixées. Passé ce stade, un apport d’azote ne permettra donc plus de rattraper le potentiel de rendement perdu suite à une éventuelle carence azotée.

Quelle forme d’azote est la plus efficace ?

À chaque stade d’application, la question se pose : quelle est la forme d’engrais la plus efficace ? L’urée, la solution azotée ou l’ammonitrate ? Les essais, menés par l’institut technique Arvalis dans différents types de sols le prouvent : l’ammonitrate, 27 % ou 33,5 % distribué sous forme de granulés, est moins sensible au phénomène de volatilisation. Il reste donc la formulation la plus performante, tant en termes de rendement qu’en teneur en protéines.

Un apport de solution azotée, sous conditions

La solution azotée est, en général, la forme d’engrais la plus économique du marché. Son application par pulvérisation en jets filets assure une précision légèrement supérieure à l’épandage d’engrais sous forme solide. Cependant, sur blé tendre, la volatilisation ammoniacale liée aux conditions pédoclimatiques, peut générer des pertes d’efficacité significatives par rapport aux épandages d’ammonitrate. Plusieurs essais ont montré l’efficacité de majorer la dose d’azote de 10 % en sol non calcaire et de 15 % en sol calcaire par rapport à l’ammonitrate. Des chiffres qui permettraient, selon les situations, de gommer l'écart de rendement observé dans les essais.

Mais attention, la répétition de ces expérimentations ne donne pas systématiquement les mêmes conclusions : les facteurs sol et climat semblant déterminants. Le risque de volatilisation augmente d’autant plus que le temps est chaud, sec, et venteux. Ainsi, pour limiter la volatilisation avec la solution azotée, il est conseillé d’épandre de préférence en soirée, afin d’éviter les conditions très favorables à ce phénomène. En pratique, il est recommandé d’apporter la solution azotée si une petite pluie est annoncée dans les trois jours à venir. Dans le cas contraire, le report de l’apport est préférable.

Attention aux brûlures !

Pour les apports de fin de montaison, les solutions azotées peuvent provoquer des brûlures sur les dernières feuilles, notamment en cas d’utilisation de buses inadaptées. Ces symptômes sont toutefois sans conséquence sur le rendement. Les brûlures sont provoquées par une accumulation de sels dans le limbe des feuilles. La concentration étant à saturation, la réaction de la plante se traduit par une nécrose située en général en bout de feuille.

À retenir sur la fertilisation azotée

Après l’apport d’un engrais azoté, l’azote se met à disposition des racines en seulement 15 minutes. Un délai de 15 jours suffit pour permettre une utilisation correcte de l’engrais et satisfaire à temps les besoins des plantes.

Si le manque de pluie pénalise l’absorption des engrais au sol, il pénalise aussi souvent l’assimilation de l’azote apporté par voie foliaire.

Pour pénétrer dans la feuille, l’azote constituant les engrais foliaires a besoin de traverser la cuticule. Une hygrométrie importante est donc indispensable.

Un manque d’eau provoque une moindre assimilation de l’azote par la culture quelle que soit sa forme. Un temps sec est alors aussi défavorable à la valorisation des engrais foliaires qu’à celle des engrais solides.



Les informations généralistes contenues dans cet article ne sauraient remplacer un diagnostic personnalisé des parcelles.

Partager la page

Découvrez notre gamme Engrais minéraux sur aladin.farm