Les bonnes pratiques pour un semis de qualité : Qui sème bien, récolte mieux ! La décision d’implantation d’une prairie multi espèces doit être réfléchie, le précédent cultural peut impacter positivement ou négativement la réussite du semis. L’implantation de prairie sur prairie est fortement déconseillée. Attention également aux risques de rémanences des produits phytosanitaires.
La préparation du sol
Un semis de qualité doit être réalisé sur un sol bien rappuyé, sans compactage, ni semelle de labour de façon à assurer une bonne portance. Les avantages d’un sol bien préparé :
Une profondeur de semis régulière.
Un sol plat permettant une hauteur de fauche régulière et sans terre dans le fourrage.
Le réglage des machines est facilité.
Remontée d’eau par capillarité.
Un passage de rouleau suite au labour et avant le semis améliore la portance du sol, affermit le lit de semence et permet un semis régulier et pas trop profond.
La règle d’or reste un bon contact sol graine mais pour cela le labour n’est pas forcément nécessaire. Un travail superficiel est idéal pour garder la structure du sol mais il faut des mottes < 3cm et pas d’amas de matière organique. Le labour est nécessaire lorsqu’il y a des problèmes d’enherbement, de risques de rémanences de produits phytos du précédent.
En sol acide, un apport de carbonate de calcium en surface favorisera l’implantation et l’enracinement des plantes.
La profondeur de semis
Les mélanges graminées légumineuses demandent une attention particulière sur la profondeur de semis, ce sont de petites graines qui méritent une implantation soignée. La profondeur de semis idéale pour des mélanges graminées légumineuses doit être dans le 1 er cm de profondeur du sol. La levée des légumineuses est grandement affectée si la graine est semée plus profondément.
Les bonnes périodes de semis :
L’objectif principal est que les plantes soient installées avant les périodes de stress : Gel ou sécheresse.
Un semis sous couvert peut sécuriser l’implantation
Après le semis, il faut toujours rouler obligatoirement. En conditions séchantes ne pas hésiter à rouler deux fois.
La récolte
1- Le bon stade
En matière de récolte des mélanges fourragers, tout est question de compromis. La récolte est donc un savant équilibre entre la volonté de gagner du rendement et celle de conserver de la valeur alimentaire.
2 - Les bons taux de sucres : test du BRIX
Le taux de Brix permet de quantifier les sucres issus de la photosynthèse des plantes.
En association graminées légumineuses, un taux de BRIX de 9 à 14 % permet d’obtenir un fourrage riche en sucres et une meilleure conservation du fourrage par voie humide. Ci-contre les résultats à obtenir suite aux mesures avec le refractomètre.
A savoir : Toujours faucher le second jour de beau temp pour optimiser le BRIX des plantes
Les avantages d’un Brix de l’herbe élevé
Les fourrages avec une teneur en sucre plus élevée sont mieux consommés par les animaux.
Les fourrages sucrés améliorent la quantité de lait produit ou la prise de GMQ.
Les fourrages riches en sucres favorisent la croissance microbienne et l’utilisation de l’azote entrainant une baisse du taux d’urée dans le lait.
Les fourrages sucrés permettent une récolte de qualité par voie conservée (ensilage/enrubannage) et un temp de séchage amélioré.
AM :Fauche à 10h / PM : Fauche à 15h Source: Ragio et Al
Mode d’emploi du refractomètre
Au préalable, vérifier que le réfractomètre est bien calibré (poser sur la lunette 2-3 gouttes d’eau distillée et mettre le réfractomètre à 0 avec l’aide du petit tournevis fournit).
Il faut malaxer la boulette d’herbe au moins une minute dans ses mains afin de déstructurer les fibres et de porter la boulette à une température de 20°.Cette séquence est très importante pour obtenir un résultat fiable.
Utiliser un presse ail pour extraire le jus puis en mettre quelques gouttes sur la vitre du réfractomètre.
L’importance du respect de la hauteur de fauche
La hauteur de coupe joue un rôle important sur la valeur nutritive du fourrage, elle conditionne la capacité des plantes à redémarrer après la fauche et le risque de souillures du fourrage par de la terre. A 7 cm la hauteur de coupe est idéale.
A savoir : La plus grande déperdition en eau d’un sol est par impact direct du soleil sur la terre.
Plusieurs avantages de la fauche à 7 cm :
Une couverture du sol homogène, qui maximise la résistance aux conditions séchantes et permet un couvert fermé qui défavorise les adventices.
Maintien des réserves de la plante qui sont dans le bas des tiges, cela permet d’améliorer sa capacité de redémarrage et sécuriser le volume pour la prochaine coupe.
Aide à atteindre les taux de MS souhaitées, l’andain n’est plus en contact direct avec le sol. Pour rappel, Ensilage 30-35% de MS, Enrubannage 45-55% de MS, Foin 85-90% de MS
Amélioration des valeurs alimentaires : Les tiges sont non digestibles et repartent dans les fèces des animaux, plus de risques de terre dans le fourrage.
En conclusion, un semis et une récolte de qualité amélioreront la productivité de vos mélanges fourragers et la santé de votre troupeau.
Cet article a été rédigé et illustré par notre partenaire. La rédaction d’aladin.farm n'a pas participé à sa production ni aux choix des visuels.
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