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Maladies de la vigne : les repérer pour mieux les contrôler

Reconnaître les maladies de la vigne pour mieux les traiter

La vigne reste, tout au long de son cycle, la cible de nombreuses maladies. Parmi les plus préjudiciables, le mildiou, l’oïdium, le botrytis et le black rot. Ces champignons perturbent la croissance des feuilles, des grappes et des baies, pénalisent le rendement et altèrent la qualité des vins. Protéger les vignobles des maladies reste donc une priorité, en bio comme en conventionnel. Le recours aux fongicides de synthèse s’avère souvent incontournable. Mais les spécialités de biocontrôle se multiplient et les techniques prophylactiques à mener en amont sont désormais bien entrées dans les habitudes des vignerons.

À chaque stade de la vigne, sa sensibilité aux maladies.

Selon les stades de développement, la vigne n’est pas sensible aux mêmes champignons.

- Débourrement : excoriose

- Développement des feuilles : oïdium, mildiou

- Apparition des inflorescences : oïdium, mildiou

- Floraison : oïdium, mildiou, black rot

- Développement et maturation : oïdium, mildiou, black rot, botrytis

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Mildiou : viser une lutte préventive

La maladie de la vigne n°1

Le mildiou, Plasmopara viticola, reste l’une des maladies les plus connues et les plus graves sur vigne. Ce champignon peut attaquer tous les organes de la plante : feuilles, grappes et rameaux. Il affectionne plus particulièrement ceux en croissance car ils sont riches en eau. La vendange est alors compromise, tant en quantité qu’en qualité. Sur feuilles, le mildiou est reconnaissable par la présence de tâches qui, au fil des jours, prennent une teinte jaune et se couvrent d’un duvet blanc. Sur les jeunes grappes, ce sont des déformations en « s » qui doivent alerter le viticulteur : la rafle prend alors une coloration rouge brunâtre. La grappe reste sensible jusqu’au stade véraison. Sur les rameaux, de fortes attaques peuvent conduire à l’apparition de crevasses, voire au dessèchement.

Sur vigne, la lutte contre le mildiou doit être préventive : les 15 premiers jours de protection sont même déterminants. Le recours à des outils d’aide à la décision et à des prévisions météo fiables permettent de positionner au mieux les traitements contre cette maladie de la vigne. La cadence des applications doit tenir compte des pluies annoncées, du mode d’action des fongicides choisis (contact, pénétrant ou systémique), de leur rémanence, de leur résistance au lessivage et de la pousse de la vigne.

Garder un œil sur la météo

Temps pluvieux, atmosphère humide et température douce constituent les conditions les plus favorables au mildiou. Une forte rosée matinale est un facteur aggravant de la maladie si les contaminations primaires ont déjà eu lieu.

L’oïdium, la maladie qui peut attaquer précocement


L’oïdium de la vigne, Uncinula necator, attaque tous les organes verts de la plante. Sa présence altère la qualité du vin (arômes de type moisi, perte de notes fruitées, diminution de la sensation d’acidité) et réduit le volume de la récolte. Les conditions idéales à son développement ? Entre 20 et 27°C, un taux d’humidité de 85 %, un peu de vent pour disséminer les conidies et peu de lumière.

Sur grappe, l’oïdium commence par recouvrir les baies d’une poussière grise d’aspect cendré.
Sur grappe, l’oïdium commence par recouvrir les baies d’une poussière grise d’aspect cendré.

Sur feuilles, les premiers symptômes, parfois dès le mois de mai, sont souvent difficiles à repérer. En début de saison, le champignon se développe sur la face inférieure des feuilles sous la forme d’un mycélium discret. Puis il s’étend sur l’ensemble du feuillage via une déformation et une décoloration du limbe, en particulier sur les jeunes feuilles qui sont plus sensibles. Par la suite, l’oïdium envahit les faces inférieures et supérieures, les feuilles prennent progressivement une apparence poussiéreuse de couleur blanche-grisâtre. L’attaque du champignon peut aller jusqu’à induire des nécroses foliaires et une réduction de l’activité photosynthétique. Les dégradations sont d’autant plus importantes que l’attaque est précoce.

L’incontournable soufre contre les maladies de la vigne

Utilisé depuis très longtemps pour lutter contre l’oïdium de la vigne, le soufre est un allié précieux pour tous les vignerons, dans un contexte où les solutions fongiques anti-oïdium sont de moins en moins nombreuses. Le soufre est par ailleurs homologué contre d’autres maladies comme l’excoriose, l’érinose et l’acariose. Le soufre, qui ne présente aucune résistance connue, est inscrit sur la liste officielle des produits de biocontrôle.

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Botrytis : protéger les grappes contre cette maladie de la vigne

Les attaques de botrytis, Botrytis cinerea, sont surtout préjudiciables sur les grappes. Avant véraison, les symptômes sont rares et se manifestent uniquement par de petites taches brunes. Cette maladie est aussi appelée pourriture grise de la vigne car elle peut conduire au pourrissement des baies. 20 % d’attaque correspond à 10 % de perte de rendement, sans compter l’altération de la qualité du vin, une vinification plus difficile et plus coûteuse. Les conditions idéales de développement du champignon sont réunies lorsque la température est de 18°C avec une humidité relative de 95 %. Dans certains cas, on qualifie le botrytis de pourriture noble : c'est le cas lorsque le développement du botrytis est souhaité (mais étroitement surveillé), notamment sur la vigne, pour obtenir un raisins plus riche en sucre et donc capables de donner du vin liquoreux.

Le Black rot, la maladie de la vigne qui s’installe dès 9 à 10 °C

Le black rot, Guignardia bidwellii, est explosif et fait partie des maladies les plus préjudiciables sur vigne. Comment la reconnaître ?

Sur feuilles, les taches sont régulières, de couleur « feuille morte » et bordées d’une ligne brune. Mais au final, l’impact sur feuilles est rarement dommageable. En revanche, sur grappes, les attaques peuvent conduire à une perte de la quasi-totalité de la récolte. Le rendement des parcelles est alors gravement compromis. Dans ces conditions, la vendange ne peut même plus être vinifiée. Le développement du champignon peut commencer dès que la température atteint 9 à 10°C. Les pluies permettent la germination des organes de fructification ainsi que la dissémination des germes, responsables de l'extension de la maladie.

Programme fongicide vigne : limiter l’apparition de résistances

Face au retrait du marché de nombreuses spécialités fongicides de synthèse, l’enjeu est de préserver l’efficacité de celles qui restent autorisées. Comment ? En alternant les modes d’actions des familles de fongicides utilisés pour limiter le développement des résistances. Les modes d'actions et groupes chimiques particulièrement concernés par la résistance sont les cyanooxines, les CAA, les QoI‐P et les anilides. Mais des cas de résistance ont été rencontrés récemment sur des modes d'actions non encore concernés : QoI‐D, QiI et acylpicolides. Dans ce contexte, le respect des recommandations - alternance des modes d’action au sein d’un programme et au fil des saisons - est indispensable. Pour rappel, le recours aux fongicides de la famille des SDHI est limité à deux applications par an, tout comme les IDM. Le soufre, le cuivre et les produits de biocontrôle ne sont pas concernés par les phénomènes de résistance.

Le cuivre, cher aux viticulteurs bio, mais pas que

S’il est aussi largement utilisé en viticulture conventionnelle, le cuivre reste l’une des molécules les plus appliquées en viticulture biologique. Son large spectre d’action et l’absence de résistance connue à ce jour en font un levier majeur dans la lutte contre le mildiou notamment. Cette solution doit être positionnée en préventif car le cuivre agit uniquement par contact. Lessivable, il ne protège que les organes présents au moment du traitement. Les applications doivent donc être renouvelées après chaque pluie. Mais attention, la réglementation impose de ne pas dépasser la dose de 4 kg/ha/an lissée sur 7 ans.

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Le biocontrôle gagne du terrain contre  les maladies de la vigne

Les spécialités de biocontrôle, à base de substances naturelles, sont de plus en plus sollicitées par les viticulteurs. Elles s’affichent comme une alternative aux fongicides de synthèse. Mais dans bien des cas, c’est la combinaison ou l’alternance de ces deux gammes qui est privilégiée. Le nombre de solutions grandit au fil des campagnes : micro-organismes, bactéries, levures, champignons, médiateurs chimiques...elles peuvent être d’origine végétale, minérale ou animale. En 2019, près d’un hectare de vigne sur cinq aurait reçu une solution de biocontrôle. Exemptées de ZNT (Zone de non-traitement), non prises en compte dans les IFT (Indice de fréquence de traitement), ces spécialités affichent de sérieux atouts. Un des exemples « célèbres » en vigne : le recours à des bactéries qui agissent comme des micro-organismes compétiteurs du botrytis.

Ne pas oublier les mesures prophylactiques !

La lutte chimique est d’autant plus efficace qu’elle s’accompagne de mesures prophylactiques, limitant le développement du champignon. Parmi elles :

-             Privilégier les cépages les moins sensibles aux maladies

-             Limiter la vigueur de la vigne en agissant sur la date et la hauteur de la taille, le pilotage de la fertilisation et la gestion de l’enherbement.

-             Aérer les grappes, en palissant, c’est-à-dire en maintenant en hauteur les rameaux à l’aide de fils de fer, de crochets ou d’agrafes. Tout comme l’effeuillage, cette action facilite l’entrée de la lumière sur le couvert pour une maturation accrue des futurs raisins. Cela permet également une meilleure pénétration de la pulvérisation dans la végétation, pour une efficacité optimisée de la protection.

-             Opérer le relevage de la vigne pour, là encore, aérer le rang et faciliter l’entrée de la lumière sur les grappes.

-             Éviter la formation de mouillères

-             Éliminer les pampres, favorables à l’installation de foyers primaires.

-             Nettoyer les souches pour éliminer les bois contaminés.


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Les informations délivrées dans la fiche offrent une connaissance générale des maladies et des solutions à envisager. Elles ne peuvent remplacer une observation adaptée des parcelles afin de bien identifier ses caractéristiques propres et la réalité des maladies.

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