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Réussir les travaux vignes du printemps

Travaux de printemps dans les vignes

La taille de la vigne terminée, place aux travaux vignes du printemps ! Au programme : liage – appelé également attachage ou ligaturage, selon la région-, épamprage et relevage. Retour sur ces opérations incontournables au printemps dans la conduite des parcelles.

Le liage de la vigne au printemps, un travail tout en délicatesse

Généralement, les travaux de liage de la vigne ont lieu après la taille. Cette opération a plusieurs objectifs : éviter que les sarments du pied de vigne partent à la verticale, et donc, favoriser le développement de tous les bourgeons de manière égale, avec une exposition optimale au soleil. Il s’agit ainsi de maîtriser la pousse de cette liane mais aussi d’assurer un soutien pour les feuilles et les grappes, qui pèsent lourd. Ce qui permet au final de préserver rendement et qualité de la récolte. Autre bénéfice attendu : protéger au maximum la vigne vis-à-vis des coups de vents, qui peuvent casser les rameaux et déchiqueter les feuilles.

Le liage peut être conduit chaque année sur toutes les parcelles, ou uniquement sur les jeunes plantations, selonle choix du vigneron.

Comment se déroule le liage ?

Le liage se déroule en deux étapes :

- Le pliage des sarments de la vigne, à l’horizontale (à plat), en arc ou demi-arc : un choix qui dépend souvent du vignoble mais aussi du cépage. Il faut veiller à ne pas abîmer les bourgeons, à ne pas casser les sarments et à bien orienter dans le sens du palissage.

- La fixation de la baguette sur le fil, à l’aide d’un lien.

L’idéal est de réaliser cette opération par temps humide, qui rend les sarments davantage flexibles et donc moins cassants. S’ils se montrent trop résistants au courbage, il est parfois utile de les masser jusqu’à ce qu’ils prennent la position recherchée. Cette opération demande de la délicatesse et de la dextérité. Et donc du temps, qui varie selon le matériel utilisé. On considère qu’il faut environ 80h pour réaliser le travail sur un hectare.

Quels matériels utiliser pour le liage ?

En termes de matériels, il est possible d’utiliser plusieurs types d’outils, manuels mécaniques ou électriques, qu’on peut trouver sous le nom de pince, attacheur ou attacheuse, lieuse... Tous ces outils sont équipés d’une lame coupante pour sectionner le lien. Le confort d’utilisation – maniabilité, ergonomie…- est le critère prioritaire lors du choix de l’outil. Une lieuse électrique, avec batteries rechargeables, apporte évidemment un gain de temps dans la conduite de l’opération, jusqu’à 50 % par rapport à un attacheur manuel. Au vu du caractère répétitif et du rythme soutenu du travail, et des conséquences physiques liées à la posture pour l’opérateur, il est d’ailleurs recommandé d’alterner avec d’autres tâches pour récupérer.

Concernant les attaches, la gamme est large, avec plusieurs matières disponibles : fil métallique (inox, acier…), caoutchouc élastique, textile, PVC, jute, carton recyclé, osier, rafia, genêt…Certains allient plusieurs types : il existe par exemple des liens à base de fil métallique recuit entouré par du papier traité anti-humidité. La sélection va dépendre de l’outil utilisé et du budget, et peut prendre en compte la biodégradabilité, la résistance dans le temps et la souplesse de la matière.

Réaliser les travaux d'épamprage après la période de gel

L’épamprage consiste à retirer les pampres ou gourmands, qui poussent sur le tronc (vieux bois) ou sur la tête de vigne. En effet, ces pampres sont généralement stériles et prennent de la vigueur à la vigne, au détriment des rameaux principaux. Après cette opération, la sève va donc uniquement s’orienter vers les parties fructifères.

Au niveau de la tête, l’épamprage permet ainsi de bien aérer la vigne, en évitant que le feuillage devienne trop foisonnant et empêche les grappes d’avoir accès à la lumière. Autre avantage, cela rend moins longue la conduite de la taille l’hiver qui suit. Sur le tronc, cela supprime de potentielles sources de contamination par le mildiou. En effet, les spores de ce champignon se conservent dans le sol, et peuvent infecter les feuilles basses de la vigne puis remonter par effet splashing de la pluie (projections depuis le sol puis les feuilles).

Quelle conduite adopter pour l’épamprage ?

L’épamprage de la tête demande une intervention manuelle tandis que pour celui du tronc, il existe plusieurs moyens : avec des produits phytosanitaires, en mécanique, ou en manuel.

Les interventions manuelles demandent beaucoup de temps, et donc de main-d’œuvre. Selon l’Institut Français de la Vigne et du vin, « Il faut compter environ 10 h/ha pour 500 pieds/ha. ».

L’idéal est d’avoir recours à un outil comme le sécateur, d’une part pour aller plus vite, d’autre part pour réaliser un travail soigné et éviter les zones de nécroses. D’autres outils peuvent être utilisés comme la serpette, la brosse épampreuse, l’émondoir… Des outils d’aide à la posture apportent du confort aux opérateurs : siège de vigne, mono-pied, cabine de taille, scooter de vigne…

L’épamprage mécanique permetévidemment des gains de temps. Plusieurs types de machines sont disponibles, avec une action ciblée sur le pied de la vigne. Elles permettent d’éliminer les pampres certaines, par frottement, d’autres, par arrachage, à l’aide de brosses rotatives, de boucles ou de lanières.

Quant à l’épamprage chimique, il s’appuie sur l’effet défanant de certains herbicides de contact. Afin d’éviter les risques de phytotoxicité, il est nécessaire d’utiliser un matériel en excellent état et de respecter les conditions d’emploi de la firme (doses, nombre d’applications par an…). Lors de la pulvérisation, il est recommandé d’intervenir en l’absence de vent et d’utiliser des buses et des adjuvants antidérive. Certaines épampreuses disposent d’un système de détection des pampres afin de limiter l’utilisation de produits phytosanitaires. C’est une technique de moins en moins utilisée, en lien avec les objectifs de réduction des indices de fréquence de traitement (IFT). Et évidemment proscrite en agriculture biologique.

Positionner l’épamprage au bon moment

Mieux attendre que la période de gel soit passée pour débuter l’épamprage, soit généralement aux environs de mi-avril / mi-mai selon la région. Avec des interventions trop précoces, le risque est de voir pousser de nouveaux pampres, nécessitant un nouveau passage.

Si elles sont trop tardives, les opérateurs peuvent être confrontés à un épamprage plus long et difficile.

L’épamprage est généralement réalisé en même temps que l’ébourgeonnage. Dans la même optique, ce travail consiste à supprimer les bourgeons inutiles sur les rameaux. Par exemple, en cas de doublon, les grappes issues de ces bourgeons vont se chevaucher et être davantage exposées à l’humidité et aux maladies.

Le relevage de la vigne : manuel ou mécanique

Les bourgeons se sont développés en s’allongeant telles des lianes, atteignant une taille de 40 à 50 cm. Les feuilles sont sorties, précédant l’apparition des inflorescences. La végétation prend ainsi ses aises, partant dans toutes les directions, avec une tendance à couvrir le sol, et donc entraver le passage dans les inter-rangs. C’est à ce moment-là qu’intervient le relevage : il s’agit de réunir les rameaux et de les maintenir à la verticale.

Cette mise en hauteur favorise la photosynthèse : la surface foliaire tout comme les grappes à venir sont en effet davantage exposées au soleil. Elle permet aussi de mieux aérer la vigne et ainsi, de modérer la génération d’humidité propice au développement du mildiou et de la pourriture grise. Les inter-rangs dégagés, les applications phytosanitaires comme les interventions mécaniques en sont facilitées. Comme le liage, le relevage assure une meilleure protection de la vigne contre les coups de vents.

Le palissage influe sur le relevage manuel

Dans les vignobles où chaque cep pousse sur un échalas, les rameaux sont regroupés sur le tuteur, puis attachés avec des liens en rotin, en fil métallique, en carton recyclé, des cerceaux métalliques…

Pour le palissage filaire, les rameaux sont rassemblés entre les deux fils releveurs, qui peuvent être ensuite remontés pour assurer une bonne tenue de la végétation sur toute sa longueur. Pour renforcer le maintien, les fils vont être rapprochés à l’aide d’agrafes biodégradables ou récupérables, positionnés de part et d’autre du pied de vigne. Il existe également des écarteurs, installés sur piquets ou directement sur les fils, qu’il faut régler selon l’espacement souhaité.

L’opération peut être renouvelée à mesure que la vigne se développe. Ce qui va influer sur le temps de travail nécessaire. Deux autres facteurs interviennent : la densité de plantation et le cépage (port plus ou moins tombant). En général, il faut compter 20 à 30 heures par hectare.

Gagner du temps en utilisant des releveuses mécaniques

Le recours à un relevage mécanisé permet de réduire la charge de travail pour les opérateurs, tant en temps qu’en pénibilité. Il s’agit d’équiper les tracteurs ou les enjambeurs avec des machines spécialisées, qui peuvent être polyvalentes (palissage, écimage…).

Il existe plusieurs modèles de releveuses mécaniques : certaines fonctionnent avec un système de bandesreleveuses et de pose et agrafage des fils, d’autres interviennent sur des fils déjà en place, avec des écarteurs ou des agrafes.

Un bon réglage est essentiel pour optimiser l’efficacité du relevage et réduire les risques de dégradation (casse de rameaux, blessures sur le pied…).


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