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Plan protéines végétales : la reconquête des hectares de protéagineux est engagée

Cosse de soja

En lançant, fin 2020, son plan protéines végétales, le gouvernement français avait un objectif clair : doubler les surfaces dédiées aux protéines végétales à l’horizon 2030. Si la dynamique est enclenchée, toutes les cultures ne connaissent pas le même essor : le soja profite d’une conjoncture favorable, contrairement au pois. L’ensemble de la filière reste mobilisé.

Remettre les protéagineux sur le devant de la scène. Telle est la mission que s’est fixée le ministère de l’Agriculture en dévoilant, le 1er décembre 2020, son plan protéines végétales. Le cap est ambitieux mais porté par toute la filière. Parmi les objectifs visés : couvrir le déficit en protéines végétales de la France pour l’alimentation humaine ; réduire la dépendance de notre pays aux importations de protéines destinées à l’alimentation animale et renforcer l’autonomie protéique des exploitations d’élevage en ruminants. En chiffres, cela se traduit par la volonté de doubler les surfaces dédiées aux protéagineux à l’horizon 2030, soit près de deux millions hectares et près de 8 % de la surface agricole utile. Un point d’étape de ce plan devrait être réalisé en 2023. Le saviez-vous ? La France n’est pas la seule à s’intéresser aux protéagineux. La Commission européenne devrait présenter, au premier trimestre 2023, un plan de développement de ces cultures.

Le soja a le vent en poupe

Dans la grande famille des cultures riches en protéines, toutes les espèces ne connaissent pas le même engouement. Celle qui s’en sort très bien ? Le soja. Parti de quasiment zéro il y a 10 ans, il gagne chaque année de nouveaux hectares. En cinq ans, les surfaces ont été multipliées par quatre pour atteindre plus de 160 000 ha en 2021. La demande des industriels, de s’approvisionner en soja non OGM et issu de matière première non déforestante favorise la production française, audétriment des sojas importés. La filière soja française s’est même structurée autour de la « Charte soja de France ». Ce document est le fruit d’un travail collectif réunissant, autour de l’interprofession des huiles et protéines végétales Terres Univia, les semenciers, les producteurs, les collecteurs, les transformateurs et les industriels. Un vrai engagement de l’ensemble de la filière. Lancée en avril 2018, cette charte vise un objectif ambitieux : atteindre 250 000 ha de soja en 2025, soit une production de près de 650 000 tonnes de graines de soja.

Exit le soja déforestant importé

La Commission, le Parlement et le Conseil européens se sont accordés, le 6 décembre 2022, sur le règlement encadrant la déforestation importée. Ce dernier oblige désormais les entreprises à vérifier, et à publier, une déclaration de « diligence raisonnable » selon laquelle leurs marchandises vendues dans l’UE n’ont pas contribué à la déforestation ou à la dégradation des forêts, où que ce soit dans le monde, après le 31 décembre 2020. Ce règlement concerne différents produits, dont le soja. Déjà, en février 2022, les fabricants français d’aliments avaient signé un manifeste, piloté par La coopération agricole nutrition animale et le Syndicat national des industriels de la nutrition animale (Snia), pour un approvisionnement en soja 100 % non-déforestant d’ici à 2025, avec des paliers à 50 % fin 2022 et 75 % fin 2023.

Les rendements en pois déçoivent

Même si le pois, principale culture riche en protéines, a vu ses surfaces augmenter ces dernières années, à 247 000 ha en 2021 - après être descendu sous la barre des 100 000 ha en 2008 (contre plus de 700 000 ha au début des années 1990), l’inquiétude est palpable pour les prochains semis. Les résultats décevants de la récolte 2022, dus aux aléas climatiques à répétition, pourraient dissuader certains agriculteurs de semer à nouveau la culture. Dans un contexte élevé des prix des céréales, le pois souffre d’une concurrence au sein de la rotation et de rentabilité pour les exploitants. Sans oublier que les rendements s’érodent au fil de campagne : les investissements des semenciers sur cette espèce restant assez faibles. Alors que le pois quitte peu à peu le nord de la France pour échapper à la maladie racinaire aphanomyces, il est contraint de se déployer dans des terres un peu moins productives, plus au Sud. La France reste toutefois le principal producteur européen de pois. Parmi les autre protéagineux, citons la féverole, les lentilles, le lupin ou le pois chiche, cultivés pour leur part sur de plus petites surfaces.

L’ensemble de la filière reste mobilisé

L’interprofession Terres Univia multiplie les essais autour du soja, de la lentille, du pois, du pois chiche et du lupin pour tester de nouvelles génétiques et différents itinéraires techniques, afin d’apporter des données chiffrées aux producteurs. L’idée est aussi d’identifier de nouvelles sources de protéines. Ainsi un tourteau de tournesol décortiqué à plus de 50 % de protéines (contre 27 % maximum en non-décortiqué) est à l’étude, tout comme un tourteau de colza à 42 % de protéines, grâce à une nouvelle technologie de pressage, développée par l’Itavi et Inaporc. Tous le constatent : les verrous à lever restent nombreux : techniques, agronomiques et économiques.

Les initiatives locales se multiplient en France

La filière des protéagineux peut compter sur le soutien des opérateurs locaux. Ainsi, la Coopération agricole Auvergne-Rhône-Alpes a annoncé, fin novembre 2022, fédéré un consortium pour développer une filière locale. Autour de ce projet nommé « Coopeara », 17 coopératives de la région, la chambre d’agriculture, trois partenaires techniques et un équipementier. Trois axes de travail ont été identifiés : développer une filière de production de protéines végétales pour l’alimentation animale, augmenter l’autonomie alimentaire des élevages et valoriser la garantie d’origine sur le marché. Dans cette région, trois projets sur les protéines végétales ont également vu le jour grâce au programme France Relance dont la mission est d’accélérer les transformations écologique, industrielle et sociale du pays.

Trois initiatives portées par l’union de coopérative l’Ucal, par la société Nutralp et par la coopérative Oxyane qui tritureront à terme 70 000 tonnes de graines, pour une production de 45 000 tonnes de tourteaux et 25 millions de litres d’huile. Citons également la stratégie de la coopérative du Centre de la France Axéréal qui, fin novembre 2022, est entrée au capital de la société Intact, à hauteur de 20 %. Cette entreprise a notamment pour objectif de produire des protéines végétales. Tous ces exemples montrent la dynamique enclenchée autour des protéagineux en France. Face aux objectifs à atteindre, celle-ci ne semble pas prête de ralentir.


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