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NPK, comment fertiliser ses prairies

NPK, comment fertiliser ses prairies

L’azote, le phosphore et la potasse sont indispensables à une bonne pousse de l’herbe. Mais combien en apporter, et quand déclencher les apports ? Voici quelques clés pour fertiliser ses prairies et répondre aux besoins des plantes, au plus juste. Explications. Comme pour toutes les cultures, la fertilisation des prairies doit permettre de couvrir les besoins des plantes sans appauvrir les sols, ni exagérer les apports. Plusieurs éléments sont à prendre en compte, les besoins de la prairie en fonction de son potentiel, la présence dans les espèces qui la composent de légumineuses capables de fixer l’azote de l’air, la fourniture d’azote du sol et le mode d’exploitation de la prairie. La fauche par exemple, exporte des quantités d’éléments minéraux plus importantes que le pâturage car dans ce cas, les ruminants en restituent une partie au sol.

Les besoins en azote de la prairie

Les besoins en azote de la prairie correspondent à la production exportée (en tonnes de Matière Sèche/ha) multipliée par la teneur en azote de l’herbe (en kg N/t MS). Le calcul a été établi par le Comifer. « Il ne faut pas sous-estimer le volume de production exporté, il peut monter jusqu’à 15 t MS/ha » souligne Arvalis-Institut du Végétal. La teneur en azote de l’herbe quant à lui, varie aussi selon le mode d’exploitation de la prairie. Il peut aller de 15 kg N/t MS pour un foin tardif de 1er cycle, à 30 kg N/t MS, pour un pâturage à rotation rapide avec un retour toutes les trois semaines, ou un pâturage continu.


Déduire les unités d'azote apportées sur prairie sous forme organique

De ces besoins estimés, on déduit la fourniture du sol en azote et la fixation d’azote par les légumineuses. Les chambres d’agriculture préconisent en général de diviser par deux la fertilisation azotée dans les prairies qui contiennent entre 20 et 40 % de légumineuses. Pour calculer les apports d’azote à effectuer sous forme minérale, il faut bien sûr prendre en compte les apports d’azote sous forme d’effluent organique, notamment d’élevage.

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Fertilisation prairie : fractionnera, fractionnera pas ?


Doses d'azote minéral nécéssaires
Au-delà de 50 à 60 unités d’azote à apporter, il sera conseillé de fractionner les apports.

En dessous de 50 à 60 unités d’azote total à apporter, il est inutile de fractionner l'apport. En revanche, au-delà les apports pourront être réalisés en plusieurs passages, surtout dans les sols filtrants où l’azote risque d’être lessivé. Quand déclencher le premier apport sur prairie? « Contrairement aux céréales à paille, il n’existe pas de stade physiologique repère permettant de positionner les apports d’azote sur prairies, souligne Arvalis. La date optimale d'apport de l'azote correspond au démarrage de la croissance de l’herbe. Des travaux conduits par l’institut technique sur la fertilisation des prairies à base de graminées, ont établi qu’un premier apport d’azote, sous forme minérale ou de lisier, réalisé à 200°C jours, en base 0°C à partir du 1er janvier, assure une production fourragère de qualité dès le premier cycle de la culture ».

Ces 200°C jours sont atteints entre la fin janvier et la mi-mars selon les régions et le climat de l’année. Attention cependant à respecter la réglementation en vigueur localement, c’est-à-dire les dates d’apports autorisées par la Directive nitrate.

Dates médianes pour cumuler 200°

Arvalis met à la disposition des éleveurs l’outil Date N’Prairie (lien) qui leur permet de calculer la date prévisionnelle d’arrivée des 200°C jours dans leur région, donc la date du premier apport d’azote conseillé sur prairies.

Prairie et fertilisation phospho-potassique

Le phosphore (P) et le potassium (K) sont aussi des éléments indispensables à la croissance des plantes, au développement à la fois racinaire et foliaire. La potasse optimise l’efficacité de l’azote et favorise la photosynthèse et la résistance au froid des plantes. Le phosphore joue sur la photosynthèse, ainsi que sur la fixation et le transport de l’énergie. Il favorise la croissance, le développement des racines, la reproduction et contribue à la rigidité des tissus.

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Sur prairie permanente, une analyse d’herbe

Sur prairies permanentes, Arvalis conseille d’avoir recours à une analyse d’herbe au printemps pour diagnostiquer l’état de nutrition de la prairie en phosphore et potassium. « Plus pertinente que l’analyse de sol, elle rend compte non seulement de la disponibilité de ces éléments dans le sol mais également de l’aptitude de la plante à les prélever, précise l’institut technique. Elle est aussi utilisable pour définir la politique de fertilisation des années suivantes ».

Sur prairies temporaires, une analyse de sol

Sur prairies temporaires, le calcul de la dose de PK à apporter s’apparentera davantage à celui des céréales ou du maïs, et s’appuiera essentiellement sur l’analyse de sol. « La dose à apporter sera déterminée à l’aide de quatre critères, précise Arvalis-Institut du Végétal. Le premier est l’exigence de la culture, sachant les cultures fourragères sont globalement moyennement exigeantes en P et K. Les autres critères seront la teneur en PK fournie par l’analyse de terre, le passé récent de fertilisation, et la gestion des résidus de récolte des précédents ».

Exportations en phosphore et en potassium des espèces fourragères
Source Arvalis-Institut du Végétal

Prairie et PK, tenir compte aussi des effluents d’élevage

Les quantités de phosphore et potasse à apporter dépendront de l’utilisation de la parcelle, du mode d’exploitation de la prairie et de son intensification. « Cela étant dit, des doses d’apport de 60 kg/ha en P2O5 et 160 kg/ha en K2O sont en général suffisantes pour atteindre au moins 95 % de la production maximale de la prairie, et ce quel que soit son potentiel », reconnaît Arvalis. Il faut bien sûr prendre en compte les effluents d’élevage apportés à la parcelle. « Des apports très réguliers de fumier, tous les deux ans par exemple, à des doses de 25 à 30 t/ha, permettent de ne pas réaliser de fertilisation P et K minérale, souligne l’institut technique. Si l’apport a lieu tous les trois ans, seul un apport de K sous forme minérale sera nécessaire la troisième année »

P et K, au démarrage de la végétation de la prairie

Il est aussi recommandé d’apporter le phosphore et le potassium en une seule fois, au plus près du démarrage de la végétation. « L’apport doit stimuler la croissance des jeunes racines et leur permettre ensuite d’aller puiser dans les réserves du sol, indiquent les spécialistes d’Arvalis. Comme pour l’azote, la fertilisation P et K sera la plus efficace si elle est apportée aux alentours des 200°C jours cumulés (base 0°C) depuis le 1er janvier ».

Faut-il apporter de l’azote dans les prairies riches en légumineuses ?

Arvalis déconseille les apports d’azote dès l’année d’implantation d’une prairie multi-espèces (50 % graminées, 50 % légumineuses) lorsque les légumineuses peinent à s’implanter. L’azote apporté risque de faire disparaître les légumineuses au profit des graminées. « Lorsque les légumineuses sont bien établies, des apports d’azote restent possibles mais en limitant les quantités à deux fois 30 ou deux fois 45 kg N/ha sous peine de trop perturber l’équilibre entre les espèces. Ces recommandations sont évidemment à mettre en balance avec le bilan fourrager et la qualité d’implantation de la prairie ».

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Les informations généralistes contenues dans cet article ne sauraient remplacer un diagnostic personnalisé des parcelles.


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