Que l’on utilise des pièges ou l’observation directe, il n’est pas toujours évident de reconnaître les insectes en présence dans le colza, car certains se ressemblent et peuvent être confondus. Altises, charançons, pucerons, tenthrèdes de la rave, noctuelle terricole, mouche du chou, punaises… passage en revue des ravageurs colza de début de cycle, clés d’identification à l’appui.
Si les grosses altises, les charançons du bourgeon terminal et les pucerons sont les ravageurs les plus fréquemment observés sur colza, d’autres insectes dits « secondaires » méritent aussi d’être reconnus, afin d’envisager, si les niveaux d’infestation le nécessitent, une intervention insecticide pour préserver le potentiel récolte.
Les grosses altises vs les petites altises, bêtes noires du colza
L’altise d’hiver (Psylliodes chrysocephala) est l’un des ravageurs majeurs du début de cycle du colza, très fréquent et avec une forte nuisibilité, adultes comme larves. Adulte, il s’agit d’un gros coléoptère, appelé aussi grosse altise, avec la particularité de ’sauter’.
Mesurant 3 à 5 mm, son corps noir et brillant, aux reflets bleus métalliques présente deux antennes et trois paires de pattes. Quant à la larve, sa taille varie entre 1,5 à 8 mm. Elle affiche une couleur blanchâtre, avec une tête brune à noire et des plaques pigmentées tout le long du corps jusqu’à son extrémité postérieure. Les trois paires de pattes sont déjà présentes à ce stade.
Comme les grosses altises, les altises des crucifères (Phyllotreta sp.) sont des coléoptères « sauteurs », avec trois paires de pattes et deux antennes. Elles se distinguent par leur taille inférieure, entre 2 à 2,5 mm, et sont donc nommées petites altises. Elles peuvent être d’une seule couleur – bleu métallique ou noir - ou bicolores, avec des bandes longitudinales jaunes sur chaque élytre.
La larve mesure 5 à 6 mm, de couleur jaune / blanc, avec des touches de noir sur le thorax ou sur la tête et les pattes, selon l’espèce.
Les charançons du bourgeon terminal : des ailes mais non volants !
Le charançon du bourgeon terminal (Ceutorhynchus picitarsis) est également très préjudiciable pour la culture de colza, en lien avec la présence des larves. L’adulte, qui mesure entre 2,5 et 3,7 mm, sont de couleur noir brillant, avec une trompe (rostre) où sont fixées deux antennes, et trois paires de pattes. Bien qu’il ne vole pas, il dispose d’une paire d’ailes striées. Leur corps est parsemé de poils courts, avec des taches latérales roussâtres entre le thorax et l’abdomen, et des taches blanches sur le dos. Sans pattes, la larve mesure entre 4,5 et 6,5 mm, avec un corps blanc et une tête brune, plutôt noire au premier stade larvaire qui vire ensuite au jaune.
Les pucerons : trois espèces à identifier sur colza
Trois espèces de pucerons peuvent être présentes à l’automne : le puceron vert (Myzus persicae), le puceron cendré du chou (Brevicoryne brassicae) et le puceron du navet (Lipaphis erysimi). Si les deux premiers sont fréquents, c’est le vert qui affiche une plus forte nuisibilité. Le troisième est peu fréquent et peu nuisible, mais reste à surveiller. Les trois espèces sont à surveiller car elles sont vectrices de viroses préjudiciables à la culture.
Caractéristiques des trois espèces de pucerons présents sur colza
Puceron vert :
Ailé ou aptère
Taille : 1,5 à 2,5 mm
Couleur : jaune / vert, avec abdomen taché de noir pour les ailés
Puceron cendré du chou :
Ailé ou aptère
Taille : 2 à 3 mm
Couleur :
-Aptère : verdâtre, recouvert d’une pruine blanche.
-Ailé : vert sombre recouvert d’une pruine grise.
Agglomération en foyers de couleur grise avec un aspect ’ farineux’
Puceron du navet :
Ailé ou aptère
Taille : 1,4 et 2,5 mm
Couleur :
-Aptère : vert-jaune à vert-gris ; taches brunes par paires sur l’abdomen, divisées par une ligne médiane pâle.
-Ailé : gris-vert
Les tenthrèdes de la rave : de grandes fausses chenilles en boudin qui raffole des feuilles de colza
La tenthrède de la rave (Athalia Rosae) fait partir des hyménoptères, comme les abeilles, les guêpes, les fourmis…C’est la larve qui est nuisible, en s’attaquant aux feuilles. Bien que peu fréquentes, les attaques peuvent être fulgurantes. Ses signes distinctifs ? une allure de fausse grosse chenille, ridée, boudinée, de 20 à 50 mm, plutôt translucide, grisâtre ou verdâtre quand elle est « jeune », et qui prend une couleur vert foncé / noir en fin de développement.
Elle se transforme, non pas en papillon, mais en un insecte volant de 6 à 8 mm de long, qui présente un thorax, un abdomen et des pattes rouges-orangées, et une tête et des côtés noirs brillants. Ses ailes sont translucides, à bord noir.
La noctuelle terricole : une « vraie » chenille nuisible pour le colza
Si les attaques de noctuelles terricoles (Agrostis ipsilon et Agrostis segetum) restent peu fréquentes et localisées, elles n’en demeurent pas moins préjudiciables. Les larves peuvent être repérées dans les premiers centimètres du sol : il s’agit de gros vers, plutôt gris / bruns, avec des taches noires longitudinales, pouvant atteindre jusqu’à 5 cm de long et ayant tendance à se recroqueviller sur eux-mêmes
Au terme d’une nymphose, elles deviennent des papillons nocturnes, jusqu’à 4 cm d’envergure, de couleur gris/brun/blanc, sans nuisibilité.
La mouche du chou : des larves comme des grains de riz qui s’attaquent aux racines du colza
Idem avec la mouche du chou (Delia radicum) : ce sont les larves qui provoquent de sérieux dégâts sur les colzas en creusant des galeries dans les racines, d’autant plus si les attaques sont précoces.
De couleur blanc / beige, de forme ovale et sans pattes, la larve ressemble à un petit grain de riz pouvant mesurer jusqu’à 1 cm de long. On peut apercevoir les crochets buccaux noirs au niveau de la tête.
Après nymphose, elle se transforme en petite mouche, grise / noire, de 6 à 8 mm, avec de longues soies noires sur le corps et les pattes. Soit des caractéristiques qui ne permettent pas de les distinguer des autres mouches du genre Delia (qui compte 300 espèces !).
Les punaises sur colza : une problématique en cours d’exploration
Jusqu’à maintenant, les attaques de punaises en début de cycle sont restées localisées et peu fréquentes. En cas de présence, un symptôme unique a été observé : le flétrissement des plantules. Les larves étant difficilement repérables, l’identification des espèces s’est concentrée sur les adultes, avec des analyses réalisées en 2019 et 2020 par le laboratoire d’Eco-Entomologie à partir d’échantillons fournis par Terres Inovia et ses partenaires. Notamment : Nysius cymoides communément appelé fausse punaise des céréales, et Beosus maritimus en Charente-Maritime en 2020 (et peut-être Emblethis sp.).
Chez ces hétéroptères, les formes sont très variées. Les particularités qui sont communes : un appareil buccal piqueur-suceur, généralement des antennes longues et deux paires d’ailes, dont la première (hémélythres) présente une base rigide et une extrémité membraneuse.
Une enquête menée actuellement par Terres Inovia devrait permettre de mieux connaître l’importance du phénomène et les espèces impliquées.
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Les informations délivrées dans la fiche offrent une connaissance générale des maladies et des solutions à envisager. Elles ne peuvent remplacer une observation adaptée des parcelles afin de bien identifier ses caractéristiques propres et la réalité des maladies.