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De l’importance des engrais de fond en colza

Engrais pour Colza

Le colza est considéré comme une culture très exigeante en phosphore et moyennement exigeante en potassium. Ce qui signifie qu’en cas de carence, l’impact sur les rendements sont réels. Il est donc capital de porter une attention toute particulière aux apports de fumure de fond, généralement positionnés avant les semis.

Depuis quelques mois, les engrais connaissent une forte augmentation de prix. Dans un webinaire Terres Inovia du 19 novembre 2021 consacré à la fertilisation du colza en 2022, Luc Champolivier, Chargé d'études nutrition, modélisation et télédétection, est revenu sur les causes, en particulier pour le phosphore. « Il y a des facteurs qui expliquent cette hausse. Ils sont similaires à ceux des engrais azotés. »

Ainsi, la demande mondiale pour ces engrais phosphatés a augmenté, notamment en Chine et en Inde, avec un effet accélérateur de la flambée des matières premières agricoles. La production, essentiellement concentrée en Chine, aux Etats-Unis et au Maroc, est acheminée par transport maritime, dont le coût a également connu une forte hausse : le baltic dry index (BDI) a ainsi été multiplié par 5 entre janvier 2020 et octobre 2021. Sachant que pour répondre à la demande, les ‘délais de réaction’ peuvent être importants, au vu des investissements considérables et sur le long terme que nécessite cette industrie lourde.

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Engrais de fond en colza : quels sont les besoins en PK ?

Des analyses de terre régulières permettent d’estimer les fournitures du sol. A partir de ces données, il est possible d’établir les conseils pour l'engrais de fond en colza, en tenant compte de l’historique de fertilisation et de l’objectif de rendement. Dans certaines situations, il est possible de faire des impasses.

Figure 1 : doses d’apport recommandées en phosphore et potassium selon les besoins du sol, l’objectif de rendement et l’historique de fertilisation – source : Terres Inovia

Ces conseils de fumure ont été élaborées sur la base des préconisations COMIFER. Ne pas faire d'impasse dans les situations en sols pauvres ou moyennement pourvus, ou argilo-calcaires pour préserver les rendements. Dans les autres situations, il est possible de faire des impasses temporaires, d'une année seulement par exemple, sans conséquence drastique.

A noter que les apports PK permettent une meilleure valorisation des apports d’azote et une augmentation des rendements. Il est donc impératif de ne pas en faire l’économie !

La méthode COMIFER se base sur quatre critères

  • Les exigences du colza,

  • Les teneurs du sol, avec des valeurs seuils, qui dépendent du type de sol et des exigences : teneur au-dessus de laquelle il est fréquemment proposé une impasse de fumure (Timpasse) et la teneur au-dessous de laquelle il faut renforcer la fumure par rapport aux exportations (Trenforcé),

  • L’historique de fertilisation,

  • La destination des résidus de récolte dans le cas du potassium : exportation ou non ?

Le calcul de la dose tient ensuite compte du rendement visé, des exportations PK des récoltes et d’un coefficient d’apport défini selon les valeurs seuils Timpasse et Trenforcé.

L’importance du phosphore, facteur de rendement en colza

Des essais conduits en 2009 et 2010 par Terres Inovia ont permis d’évaluer la réponse du rendement après des apports de phosphore dans différents types de situations, en sol pauvre ou en sol bien pourvu. Ces apports ont été réalisés en plein, juste avant le semis avec une forme de Super45.

Dans les cinq essais en sols pauvres, les teneurs du sol en P2O5 Olsen sont toutes inférieures à 25 ppm. Une dose de 120 unités va permettre des gains de rendement compris entre 3,5 et 16 q/ha, soit des hausses de 13 à 95 %.

Dans l’essai en sol bien pourvu, avec une teneur en P2O5 de 137 ppm, un apport d’engrais n’a pas eu d’effet sur le rendement.

Il en ressort que l’apport phosphaté permet d’augmenter les rendements du colza uniquement si le phosphore est le premier facteur limitant.

Il est donc nécessaire de bien identifier les situations à risque de carence pour répondre aux besoins en engrais de fond du colza si nécessaire.

Autre analyse conduite dans les essais où le phosphore est limitant sur culture de colza : évaluer si les conseils techniques de doses de Terres Inovia, élaborés à partir des préconisations du COMIFER, correspondaient à l'optimum économique. Pour cela, une simulation de l'évolution de la marge brute en fonction de l'apport de phosphore sur colza a été réalisé.

Figure 4 : Simulation de l’évolution de la marge brute en fonction de l’apport de phosphore sur colza en situation carencée – source : Terres Inovia

Simulation de l’évolution de la marge brute en fonction de l’apport de phosphore sur colza

L'optimum technique correspond bien à l'optimum économique.

Malgré l’évolution du contexte économique, les fondamentaux pour la fertilisation du colza restent donc stables.

Quand réaliser les apports PK ?

Si ses besoins sont élevés en avril et mai, le colza est sensible à une carence en phosphore et potassium à des stades juvéniles, jusqu’au stade 5-6 feuilles, avec un impact possible sur l’enracinement. Cette carence se traduit essentiellement par un déficit de croissance du colza, qui peut aller jusqu'à la mort des plantes avant l'hiver. Ce qui aboutit à une perte de rendement.

Il est donc recommandé d’apporter la fertilisation PK avant les semis de colza. Les conditions sont optimales à cette période : sols portants, davantage de disponibilités de l’opérateur et utilisation du travail du sol pour incorporer les engrais de fond.

Faut-il localiser les apports de PK au semis de colza ?

Les engrais phosphatés sont en général apportés en plein incorporé. Mais il est possible d’envisager une localisation à l’implantation du colza, sur la ligne de semis. Cette technique présente un intérêt essentiellement pour les semis à grands écartements (supérieurs à 40 cm) : cela permet de rapprocher l’élément au plus près de la racine du colza.

L’objectif est de réaliser une économie sur les doses apportées tout en maintenant un rendement maximal pour le colza. Cette réduction peut atteindre jusqu’à 30 kg/ha de P2O5 pour un sol à faible teneur (moins de 50 ppm Olsen).

Si la dose préconisée en plein est de 50 à 70 kg/ha P2O5 avec un historique d’apports réguliers, il est recommandé, toutefois, de ne pas descendre en dessous de 30 kg/ha.

Les informations généralistes contenues dans cet article ne sauraient remplacer un diagnostic personnalisé des parcelles.

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