Il est essentiel de distinguer les couverts temporaires (moins d'un an) des couverts permanents (5 ans et plus), car ils répondent à des besoins différents. Considérez les couverts temporaires et permanents comme des cultures à part entière.
Les couverts temporaires pour des problèmes de fond
Ils peuvent enrichir les sols appauvris ou acides en apportant de la matière organique. Cette dernière, permet de faire tendre le pH vers la neutralité et de favoriser la vie du sol.
Optez pour des espèces robustes, à croissance rapide et à forte biomasse, telles que le seigle, le triticale, le radis chinois potager, la gesse commune, la féverole ou la vesce velue. Ces plantes améliorent la structure du sol en cas de compactage ou aident à lutter contre les adventices grâce à leur couverture dense et rapide, ou aux substances qu'elles sécrètent, comme c'est par exemple le cas de l'avoine et de ses métabolites. Pour maximiser les bénéfices, mélangez différentes familles botaniques (graminées, légumineuses, brassicacées, etc.) qui ont des cycles, des ports de plantes, des systèmes racinaires différents.
Les légumineuses restent des alliées de choix pour la fixation d'azote, et certaines espèces comme le trèfle incarnat, le lupin ou la jarosse attirent de nombreux pollinisateurs et auxiliaires bénéfiques.
Photo : mélanges de trèfles annuels avec capacité de resemis.
Les couverts permanents pour réduire les coûts et la charge de travail
Avant d'opter pour un couvert permanent, il peut être nécessaire de cultiver plusieurs cycles de couverts temporaires, surtout sur des terres peu fertiles ou infestées de plantes indésirables (vivaces notamment), pour améliorer l'état de base de la parcelle.
L'objectif principal des couverts permanents est d'éviter la compétition avec les ressources destinées à la vigne. Toutefois, ce concept peut offrir d'autres avantages. Privilégiez les espèces à plantes compactes, pour réduire les coûts de tonte/broyage, afin d’économiser temps et charges mécaniques.
Une terre nue peut causer des problèmes de portance par temps humide, entravant ainsi certains traitements et travaux. Cela crée également des problèmes d’érosion ou de coulée de boue pouvant être dommageables sur les pieds de vigne. Couvrir toute ou partie de son sol revêtit donc de l’importance. La base de légumineuses est à privilégier dans son couvert pluriannuel, et notamment les trèfles annuels avec une forte capacité de resemis. Leur cycle de croissance inversé (croissance de l’automne au printemps, voir le graphique ci-dessous) ne concurrence que très peu la vigne sur l’eau et les nutriments. Ils permettent également de fertiliser légèrement cette dernière au cours du cycle.
Graphique : besoins hydriques d’un couvert à base de légumineuses par rapport à ceux de la vigne sur un cycle de production.
Le paillage naturel que les trèfles annuels octroient une fois leur cycle terminé permet de réduire l’évapotranspiration, baisser la température du sol et de l’air à proximité de la vigne en gardant notamment l’humidité, diminuant globalement le risque de stress hydrique en été. Cette couverture est également une barrière physique pour les adventices, limitant le salisssement.
Attention cependant à ne pas broyer le couvert en cours de floraison, au risque de n’avoir aucun stock de graines au sol pour l’année suivante ! En cas de couvert très développé à l’entrée de l’hiver, il est envisageable d’effectuer une tonte en milieu d’hiver, afin de le garder compact tout en n’impactant pas sa floraison future (mars-avril).
Dans le cas d’un coteau pentu, des graminées peuvent être incorporées, mais en dose relativement faible (ne pas dépasser 15-20% du mélange en nombre de graines), ces dernières étant certes résistantes à la pression mécanique, mais aussi persistantes, et donc en concurrence avec la vigne en période estivale.
En conclusion, couvrir son sol apporte de nombreux avantages, mais il convient de définir ses besoins en amont, afin de choisir les espèces ou mélanges les plus adaptés à son contexte pédoclimatique.
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Cet article a été rédigé et illustré par notre partenaire. La rédaction d’aladin.farm n'a pas participé à sa production ni aux choix des visuels.
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