1. Accueil
  2. Toutes les actualités agricoles
  3. Le stress hydrique n’est pas une fatalité
Nutrition et amendements du végétal
Engrais
Les biostimulants

Le stress hydrique n’est pas une fatalité

Champs de Maïs asséché

La sécheresse fait de plus en plus souvent parler d’elle : en France mais aussi dans les autres grands pays producteurs de céréales au monde. Quelles sont les conséquences de ce stress hydrique sur grandes cultures, maïs, tournesol et blé en tête ? Quels impacts agronomiques et économiques outre-Atlantique ? Quels sont les leviers pour réduire l’impact de ce phénomène sur les cultures ? Autant de questions évoquées lors de la journée internationale de prévention des risques climatiques, organisée par Elicit Plant le 19 septembre 2023 à Angoulême.

L’eau est un élément indispensable à la croissance et à la survie des plantes et a fortiori du blé, du maïs ou du tournesol. Sans eau, impossible pour elles d’assimiler les éléments nutritifs présents dans le sol, indispensables pourtant à la construction de leur architecture souterraine et aérienne. Sans eau, les cultures ont également plus de mal à réguler leur température interne. Les conséquences sont multiples mais la principale est une réduction de la photosynthèse et donc, une perte de biomasse et/ou de graines de blé, maïs ou tournesol produites avec, à la clé une baisse des rendements attendus. Céréales à paille, maïs, oléagineux, protéagineux... toutes les plantes ont besoin d’eau mais en quantité variable et à des stades différents de leur cycle différents. Un exemple ? En montaison, un blé consomme environ 3 mm d’eau par jour. Lorsqu’il atteint le stade deux nœuds, sa consommation passe à 4 mm, soit près de 30 mm par semaine.Un manque d’eau sévère à un stade clé peut donc compromettre entièrement la récolte et réduire à néant les investissements des exploitants. Les experts en sont convaincus : dans les années à venir, les périodes de sécheresse seront plus nombreuses et plus intenses. D’où la nécessité de trouver des solutions pour contre-carrer ces phénomènes.

Un tiers des surfaces de blé américain touché par la sécheresse 

Champs de blé asséché
Aux Etats-Unis, les semis de blé souffrent désormais des conséquences du stress hydrique dans la plupart des Etats producteurs.

« Aux États-Unis, plus de 30 % des surfaces de blé sont, chaque année, impactées par la sécheresse (1). Ce chiffre est de 23 % pour le maïs et le soja, de 13 % pour le coton et de 3 % pour l’orge. Toutes les cultures, toutes les zones de production, sont impactées », confirme Mark Trimmer, co-fondateur de Dunham Trimmer, une société américaine d'études dans le domaine des biosolutions pour l'agriculture. Intervenant à la journée internationale de prévention des risques climatiques, organisée par Elicit Plant le 19 septembre 2023 à Angoulême, il a également évoqué les conséquences économiques de ces épisodes de sécheresse. « Les pertes de rendement dues au stress hydrique couteraient, aux assurances, près de deux milliards de dollars chaque année, soit une moyenne de 40 $ par hectare », pointait-il. Une donnée à prendre en compte dans un contexte où les agriculteurs ne souscrivent pas tous une assurance.

Mark Trimmer a également évoqué la situation en Amérique latine. « Les projections à 2050 tablent sur une augmentation de la température moyenne annuelle, accompagnée d’une diminution des précipitations prévues dans d’importantes zones de production de cultures comme dans le sud du Brésil, en Uruguay et dans le nord de l’Argentine. Les conséquences de l’évolution de ces conditions climatiques sont déjà perceptibles, explique-t-il. Ainsi, en 2022, la production agricole au Brésil a reculé de 5,2 %, due notamment à l’impact de la sécheresse sur les rendements de maïs et de soja. La sécheresse enregistrée cette même année en Amérique du Sud a d’ailleurs été la plus importante depuis 1944. » Et de citer le Costa-Rica, le Guatemala ou le Salvador, là où la production de melons a fortement chuté. Ou encore les tonnages de cerises ou de pommes au Chili, en fort recul : des denrées destinées notamment à l’exportation.

Les plantes savent se protéger contre le stress hydrique... mais jusqu’à un certain point

Partout dans le monde, les agriculteurs cherchent donc des solutions pour réduire l’impact des épisodes de sécheresse. Car si les plantes mettent en place des parades contre le stress hydrique, cela ne suffit pas toujours. En effet, un manque d’eau déclenche chez les espèces végétales un développement accru de leur système racinaire et une réduction de leur transpiration. Pour cela, elles ferment leurs stomates, redressent, voire enroulent, leurs feuilles supérieures. Ces mécanismes ont presque toujours un coût métabolique pour la plante : un raccourcissement du cycle avec une baisse du potentiel maximal, l’allocation de la photosynthèse à des organes non récoltés... et donc, des pertes de rendement.

D’autres leviers doivent donc être activés, à commencer par la voie génétique pour les semences en grandes cultures, notamment le blé, le maïs et le tournesol. L’enjeu est bien évidemment d’opter pour des variétés moins sensibles au stress hydrique. Parmi les solutions agronomiques mises en place par les agriculteurs, le décalage de la date de semis de blé de maïs ou de tournesol s’avère également efficace pour s’adapter aux stress hydriques estivaux. Autres leviers agronomiques : le pilotage de l’irrigation ou la gestion du désherbage. En effet, la présence d’adventices dans la parcelle augmente la concurrence pour l’eau et les éléments minéraux entre la culture en place et les mauvaises herbes. Réduire la pression par des traitements appropriés, à la bonne dose au bon moment, participe à préserver la plante d’un éventuel stress hydrique à venir.

Les biostimulants, une solution déjà efficace contre le stress hydrique

Champs de tournesol séché
Aujourd’hui dans l’Hexagone, plus de 60 % des surfaces en tournesol sont plantées en situation de fort risque de stress hydrique.

L’autre parade consiste à aider la plante à mieux gérer ces périodes de manque d’eau. Tel est le rôle des biostimulants, qu’ils soient composés de minéraux, d’oligo-éléments, d’algues ou de phytostérols. Bon nombre de sociétés ont investi ce marché et proposent désormais différentes solutions pour lutter contre ce stress hydrique. Parmi eux, la start-up Elicit Plant qui a eu l’idée d’apporter, en préventif par voie foliaire sur les plantes des phytostérols : ces molécules qui permettent à la plante de réagir avant même que le manque d’eau se fasse sentir. Comment ? En réduisant notamment son évapotranspiration, via la fermeture partielle des stomates et en agissant sur sa croissance racinaire pour qu’elle explore davantage le sol. Le premier biostimulant d’Elicit-Plant, Best-a, été homologué en 2021. Depuis, l’entreprise a lancé Elisun-a sur tournesol alors qu’EliGrain-a est attendu en France sur orge pour le printemps 2024.

D’autres firmes occupent également le segment des biostimulants pour lutter contre le stress hydrique, à l’image de Compo-expert via ses deux spécialités Basfoliar SiliStress SL et Basfoliar Si SL, associant du silicium concentré, des extraits d’algues marines et des éléments nutritifs assimilables par la plante. La silice permet une meilleure absorption des éléments nutritifs comme le phosphore, et réduit le stress lié à la sécheresse, tout en préservant le rendement et la teneur en protéines des céréales à paille. Olmix propose quant à elle Algomel Proact, une biosolution nutritionnelle algo-sourcée enrichie en silice monomérique. Là aussi, l’association des micronutriments issus des algues rouges et de la silice préservent les composantes du rendement, renforcent la robustesse du végétal, y compris sous contrainte hydrique.

« Le marché des biostimulants est prometteur, confie Mark Trimmer. Il est attendu en progression de près de 10 % par an dans les années à venir. Mais cela nécessitera un changement de pratique des agriculteurs car ces molécules doivent être positionnées en préventif. » Aux États-Unis comme en France, les utilisateurs attendent donc un mode d’emploi précis pour positionner au mieux ces molécules. Face à ces différentes alternatives, le stress hydrique n’est donc plus une fatalité. Des solutions existent pour atténuer ses effets. La clé de la réussite passe notamment par la complémentarité des techniques utilisées, à adapter au contexte de chaque exploitation, mais aussi de chaque pays.

(1) Moyenne calculée entre 2017 et 2021


Partager la page

Consultez la gamme de semences tournesol disponible sur aladin.farm

Consultez la gamme de semences maïs disponible sur aladin.farm